Ramallah (Reuters) — Le comité exécutif de l'Organisation de libération de la Palestine a avalisé hier des pourparlers indirects avec Israël, au moment où l'émissaire américain George Mitchell rencontrait le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu en vue d'en donner le coup d'envoi. Réunie à Ramallah, siège de l'Autorité palestinienne, la direction de l'OLP a estimé que les pourparlers dits «de proximité» avec Israël via l'émissaire du Président Barack Obama devaient être centrés sur les questions de «sécurité» et les frontières de la future Palestine indépendante. «La direction palestinienne a décidé de donner à la proposition américaine une chance, à condition que ces pourparlers soient centrés sur les deux sujets des frontières et de la sécurité», dit-elle dans un communiqué. Abbas, qui refuse de reprendre les négociations directes suspendues depuis 15 mois tant qu'Israël ne gèle pas totalement ses activités de colonisation, a accepté la semaine dernière l'idée de pourparlers indirects après avoir reçu un feu vert limité dans le temps à quatre mois de ses alliés de la Ligue arabe. L'OLP veut un accord sur les frontières Avant le comité exécutif de l'OLP, hier, le comité central du Fatah, le mouvement d'Abbas, avait approuvé samedi cette décision, dont Israël s'est félicité, en assurant que les Palestiniens pourraient soulever toutes les questions qu'ils veulent. Mitchell, qui a tenté en vain au cours de l'année écoulée de relancer le processus de paix, a rencontré hier Netanyahu durant plus de deux heures à Al-Qods et le reverra aujourd'hui avant d'aller s'entretenir à Ramallah avec Abbas. Dans les deux camps, on pense que Mitchell obtiendra, lors de sa tournée actuelle, un accord sur le "format" des pourparlers de proximité, qui pourraient débuter sous son égide très bientôt à Washington ou dans une capitale extérieure. «S'il y a un désir d'aller à des négociations de part et d'autre d'un couloir, alors je crois que le plus vite sera le mieux», a dit Netanyahu avant de rencontrer Mitchell. Mais pour que les négociations se poursuivent au-delà des quatre mois fixés par la Ligue arabe, a prévenu le comité exécutif de l'OLP, elles doivent aboutir à un accord «sur les frontières de 1967 comme base des deux Etats» (Palestine et Israël). Le comité exécutif exige une nouvelle fois qu'Israël cesse toute nouvelle construction dans les colonies de Cisjordanie et à Al-Qods-Est avant que puissent reprendre d'éventuelles négociations directes. Mitchell a exprimé l'espoir de favoriser un «processus crédible, sérieux et constructif» menant à un accord global, mais nombre d'observateurs doutent que la méthode des pourparlers indirects réussira là où des négociations directes ont échoué depuis tant d'années.