Ils seraient des centaines de jeunes daechistes des deux sexes à être formés pour le lancement d'attentats à la voiture piégée et à la ceinture explosive. La dernière attaque de l'avenue Mohamed-V en est un avant-goût L'on sait que Daech est passé à la guérilla urbaine, après avoir abandonné «la guerre des montagnes». Et dans l'idéologie de cette organisation sanguinaire, qui dit guérilla urbaine dit attentats à la voiture piégée et à la ceinture explosive et prise d'otages. Et pour ce faire, rien ne lui manque : ni l'audace, ni la conviction obsessive de la chehada, ni surtout le matériel et les hommes. Mais, ce qui est encore plus grave, c'est cette étonnante variété des tactiques préconisées pour le lancement des attentats. Le temps où les barbus s'en chargeaient est bel et bien révolu. Aujourd'hui, ce sont des jeunots et blondinets ne payant pas de mine qui se font confier cette sale besogne. Un jean, une paire de baskets et une couche de gel sur les cheveux, et boum, le tour est joué. Kamikazes en jupon L'on sait également que dans leurs stratagèmes diaboliques, les cellules dormantes (autant dire vivantes et pensantes) mettent à profit, à travers une banque de données sur le mouvement de la future cible, sur son itinéraire quotidien, sur les lieux qu'elle fréquente et, bien entendu, sur son domicile. Idem pour les objectifs à attaquer qui font l'objet de longues séances d'espionnage menées, de jour comme de nuit, par des éléments qui excellent dans l'art de passer incognito. De surcroît, il va falloir composer dorénavant avec la nouvelle arme lancée récemment par Daech, sous forme de mobilisation de jeunes kamikazes, en jupon ! Celles-ci sont composées de femmes, de filles et même de fillettes qui, pour... gagner leur galon de titulaires faites pour les attentats, doivent être soumises à de longs mois de dur apprentissage dans les nombreux camps d'entraînement éparpillés un peu partout dans le monde et, particulièrement, en Syrie, en Irak, au Mali, en Algérie, en Somalie, en Libye et au Nigeria. Si en Syrie et en Irak, c'est une ex-belle créature de nationalité anglaise devenue jihadiste qui s'en occupe, c'est désormais au Nigeria où l'on est en train de former le plus grand nombre de kamikazes au féminin, suite aux fréquentes opérations de kidnapping de fillettes (âgées entre 10 et 14 ans. Celles-ci, dont le nombre est estimé à plusieurs centaines, se font ensuite endoctriner, avant de les lancer sur le champ de bataille sous les ordres du groupe terroriste de Boko Haram. Cette «expérience nigériane», encouragée et saluée par le numéro un de Daech, Aboubakr Al-Baghdadi, a connu, jusqu'à présent une telle réussite qu'on a recensé pas moins de 12 attentats perpétrés par des fillettes qui se sont fait exploser dans des souks et centres commerciaux au Nigeria, ce qui a entraîné des centaines de pertes humaines parmi la population. Il est donc maintenant établi que Daech est définitivement passé à la redoutable tactique des kamikazes en herbe. D'ailleurs, en ce qui nous concerne, il faut signaler que l'auteur de la dernière attaque de l'avenue Mohamed-V, Houssam Abdelli, est âgé de 22 ans, et que, selon des révélations policières, les terroristes embusqués en Tunisie comptent dans leurs rangs des dizaines de très jeunes combattants qui n'attendent qu'un ordre venant du Jebel Chaâmbi ou de Libye pour passer à l'acte... macabre.