Le président de la FTF est allé loin en cherchant la petite bête au CS Chebba, une équipe qui a réussi sa première saison en Ligue 1, et ce, à cause d'un litige devenu personnel avec le président du club, Taoufik Mkacher. Peu importe son bilan à la tête de la FTF, peu importe son caractère qu'il soit cassant ou pas, peu importe ses ambitions personnelles, Wadïi El Jary a un défaut qui ne passe plus : sa réaction violente contre toute personne ou toute institution qui le contrarie. Wadïi El Jary est-il frappé par la folie des grandeurs ? Cela en a tout l'air. Une folie des grandeurs qui commence à faire des ravages, notamment dans la ville de Chebba qui s'est embrasée samedi soir suite à la décision du bureau fédéral de suspendre l'équipe de la ville, le Croissant sportif Chebbien, de toutes les compétitions organisées par la FTF au titre de la saison 2020-2021. Le communiqué a indiqué que la décision du bureau fédéral a été prise suite à la réunion tenue samedi 17 octobre 2020 en se basant sur les articles 25, 29, 31 des règlements généraux de la Fédération tunisienne de football dans le sens où le dossier d'adhésion du CS Chebba au titre de la saison 2020-2021 demeure incomplet, et ce, malgré les correspondances envoyées à maintes reprises. La décision du bureau fédéral a eu l'effet d'un tonnerre et pas seulement dans la ville de Chebba. Les réactions ont fusé de partout, critiquant une décision que tout le monde associe à la personne de Wadïi El Jary et non pas émanant du bureau fédéral. Les membres fédéraux, et à leur tête El Jary, ont beau s'appuyer sur les règlements généraux pour annoncer que la décision de suspendre le CS Chebba comme irrévocable est dénuée de tout sens. C'est même la provocation de trop de Wadïi El Jary et non pas du bureau fédéral dont les membres semblent abdiquer aux décisions du chef sans même les discuter. Sinon, comment expliquer l'escalade avec le club de Chebba alors, qu'au départ, c'est un conflit personnel avec son président, Taoufik Mkacher ? De l'escalade verbale à l'embrasement ! La liberté d'expression : voilà un acquis de la révolution du 14-janvier 2011 dont bon nombre de Tunisiens semblent ne pas en saisir les limites. La liberté des uns s'arrête là où commence celle des autres : voilà un précepte que nos concitoyens, notamment les hauts responsables et personnalités publiques, doivent adopter comme une étiquette de bonne conduite. Car ce qui s'est passé samedi à la réunion du bureau fédéral de la FTF et l'embrasement qui a suivi le soir même dans la ville de Chebba sont le résultat d'une escalade verbale entre le président de la FTF, Dr. Wadïi El Jari, et le président du CS Chebba, Taoufik Mkacher. L'un comme l'autre sont allés loin dans leurs attaques personnelles l'un envers l'autre. L'un comme l'autre ne se sont pas arrêtés là où commence la liberté de l'autre. Chercher la petite bête Le soir même de la décision prise par le bureau fédéral, Taoufik Mkacher a répliqué par des interventions médiatiques sur les ondes des radios: « Il est clair qu'on nous cherche la petite bête, sinon comment expliquer qu'on nous inflige des sanctions financières avec un délai de payement dans les 24 heures qui suivent. Tout a commencé quand j'ai critiqué ouvertement le montant de l'aide financière accordée par la FTF durant le confinement qui est de l'ordre de 30 000 dinars pour les clubs de Ligue 1. C'est un montant que nous avons jugé insignifiant. Oui, je n'ai pas hésité ces derniers mois à critiquer ouvertement El Jary, mais ce n'est pas une raison pour s'en prendre au club. », a martelé Taoufik Mkacher sur les ondes de Radio Jeunes et d'annoncer : « Il n'y a plus rien d'étonnant de la part du président de la FTF. Nous prenons acte de ce qu'il fait et nous allons saisir le Tribunal Arbitral du Sport pour faire valoir nos droits ». Plus tard dans la journée de samedi, le bureau fédéral de la FTF a communiqué les détails de sa décision en annonçant la tenue de matches barrages pour pallier la place vacante suite à la suspension du CS Chebba. Des matches barrages qui se tiendront en trois journées, les 31 octobre, 4 novembre et 8 novembre, et qui mettront aux prises la Jeunesse Sportive Kairouanaise, le Club Sportif d'Hammam-lif, El Gawafel de Gafsa et l'Olympique de Sidi Bouzid. Jusqu'à où ira cette affaire ? L'affrontement est déjà frontal et la ville de Chebba s'embrase. Une escalade de violence dont on aimerait bien se passer. Il est temps que Wadïi El Jari calme le jeu avec tout le monde et pas seulement avec le club de Chebba. Son comportement commence à irriter tout le monde.