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Lettre ouverte au Ministre de la Culture : Les tenants et les aboutissants de la fermeture de l'Acropolium
Publié dans La Presse de Tunisie le 26 - 10 - 2020


Par Mustapha OKBI
Depuis 2009, un litige oppose le ministère de la Culture à l'espace culturel de Carthage, l'Acropolium, au sujet de la fin de la concession de l'ancienne cathédrale de Carthage. Ce litige a connu son dénouement en janvier 2020.
La justice a donné gain de cause au ministère et ordonné à l'Acropolium de quitter les lieux.
D'un ministre à l'autre
A ma demande et dans le but de régler à l'amiable cette séparation, une réunion fut organisée le 27 janvier 2020 au ministère des Affaires culturelles, en présence du ministre et de l'ensemble de ses collaborateurs, au cours de cette réunion, sur proposition du ministre, il fut convenu d'un modus vivendi prévoyant que l'Acropolium continue son exploitation, le temps que l'Agence de mise en valeur du patrimoine et de promotion culturelle (Amvppc), prépare un cahier des charges et un appel d'offres pour la concession du monument. Au vu du résultat de l'appel d'offres, il serait ensuite procédé à une passation entre le futur et l'ancien concessionnaire. Cette solution permettant des conditions de transition acceptables, dans des délais raisonnables, fut entérinée par les deux parties. J'ai attendu en vain l'application de cette résolution.
Le changement de ministre en mars 2020, curieusement et à notre grand étonnement, remet en question cet arrangement. Et réclame unilatéralement, sous forme "d'accord de conciliation", la fermeture de l'Acropolium à la fin de l'année, en même temps que le règlement des redevances cumulées depuis le début du litige. Il faut savoir que ce sont les services du ministère qui rejetaient le paiement annuel qui lui était adressé à chaque échéance.
Pots cassés et dommages collatéraux
Cet ultimatum déguisé aura pour conséquence, et particulièrement en cette période de crise, la faillite de l'entreprise fondatrice, la perte des emplois directs et indirects, la cessation des activités qui animent la région de Carthage-Sidi Bou Saïd et, évidemment, le retour à l'état de ruine, sinon à la disparition totale de l'ancienne cathédrale de Carthage. Enfin, qu'en sera-t-il de l'avenir du fameux partenariat public-privé, tant vanté par les ministres successifs et dont l'Acropolium était un modèle de réussite ?
Le pot aux roses
A ce point de la situation, je découvre dans un article non signé intitulé "Valoriser le patrimoine culturel tunisien" paru dans "La Presse" du 3 octobre 2020, qu'un comité de pilotage d'un projet répondant au doux nom de "Tounes Wejhatouna" s'est tenu au siège du ministère de la Culture. Ce projet a pour objectif, entre autres... "le réaménagement et la mise en valeur du musée de Carthage et des zones environnantes (sic) et la rénovation des bâtiments remarquables en Tunisie" (sic).
Je n'insiste pas sur ce large programme, dont on ne connaît que "l'ambition de diversifier l'offre touristique tunisienne, en créant des synergies entre les secteurs du tourisme, de l'artisanat, de produits du terroir et du patrimoine culturel". Large programme, en effet !
Présidé par le ministre de la Culture de la semaine (du 1er au 8 octobre 2020!), accompagné des responsables de son Agence et de son Institut national du patrimoine, ce comité est composé de plusieurs ministères et du principal bailleur de fonds, l'Union européenne, secondé par un coordinateur entre les différentes parties, la société "Expertise France", dans le cadre d'une aide aux pays à jamais en voie de développement.
Bureaucratie et transparence
A moitié surpris par le manque de transparence du ministère et de sa bureaucratie qui, non seulement n'ont pas daigné informer de ce projet l'un des partenaires par excellence de la société civile, puisque l'Acropolium occupe de plein droit depuis 30 ans "un monument remarquable dans la zone environnante du Musée de Carthage", mais mieux encore, le contenu de l'article de la "La Presse" ne mentionne ni le nom de l'ancienne Cathédrale de Carthage ni celui de l'Acropolium, comme si cet édifice, qui domine la colline de Byrsa, visible du Nord au Sud, de Gammarth à La Goulette, avait été effacé du paysage. Cette omission en dit long sur l'intention des promoteurs ou, du moins, leur ignorance du terrain.
A la lumière de cette information, on comprend les motivations du ministère de fermer pour travaux depuis 2018 le musée national de Carthage, en causant le démantèlement des salles et des collections qui s'y trouvent. Dans le même ordre, on comprend également les lenteurs à faire approuver le Plan de protection et de mise en valeur du parc Carthage-Sidi Bou Saïd. Ce plan, qui délimite la zone de protection du site et définit les aménagements prévus pour sa mise en valeur, peut, en effet, représenter un obstacle au projet des promoteurs. Quant à moi, enfin, je comprends l'empressement du ministère à se débarrasser de l'Acropolium.
Le devoir citoyen
Fondateur et responsable de l'entreprise qui a donné naissance en 1992 à l'Acropolium et membre de l'Association "les Amis de Carthage", j'ai décidé par cette lettre ouverte au ministère de la Culture (mes lettres fermées adressées aux différents ministres n'ont jamais eu de réponse), d'éclairer l'opinion publique sur les risques des dommages irréparables qui guettent la colline de Byrsa. En effet, cinq ou six ans et plus, de missions, d'études et de travaux, ayant fait table rase du musée national de Carthage, de l'Acropolium et des aménagements dont il fut le promoteur à l'occasion de l'événement "Byrs'Art2001". Cet événement fut réalisé en coopération avec le ministère de la Culture et de l'ambassade de France. Sur le thème "Art et Archéologie", des artistes tunisiens et français ont travaillé sur le site de la colline de Byrsa, exposant leurs œuvres sur l'ensemble du site, Musée national de Carthage, l'Acropolium et la place de l'Unesco, subsiste encore de cette exposition, l'escalier de decumanus, les marches avec l'alphabet punique et l'Arche qui surmonte ces escaliers et donne accès à la place de l'Unesco. Dans le même temps, l'Agence de mise en valeur du patrimoine et de promotion culturelle entreprenait la construction de baraquements insalubres destinés aux "marchands de souvenirs", dont la trace encore plus insalubre anime aujourd'hui la place de l'Unesco. Le chantier en question, ne risque-t-il pas de faire passer aux oubliettes l'histoire de la colline de Byrsa ? N'est-il pas plus utile et même nécessaire de consacrer les fonds destinés à ce projet, à des chantiers plus urgents, comme l'entretien des sites et des monuments du patrimoine qui en ont bien besoin, ainsi qu'à la formation d'un personnel qualifié sur ces sites.
Nous attirons l'attention des pouvoirs publics et les promoteurs de ce projet, afin d'éviter qu'un jour surgisse sur la colline de Byrsa, une nouvelle Cité de la culture, sans âme, sans charme, improductive et ingérable à l'image de celle de Tunis.
Par ailleurs, une plus grande transparence servirait davantage l'intérêt public dans la réflexion et la réalisation d'un projet de l'importance de "Tounes Wejhatouna".
M.O.
*Fondateur de l'Acropolium


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