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Une nouvelle partition en vue
Entretien du lundi :Mustapha Okby, fondateur de l'Acropolium de Carthage
Publié dans La Presse de Tunisie le 16 - 03 - 2015

Qu'est-ce qui a motivé la création de l'Acropolium et quelle est sa fonction dans le paysage carthaginois ?
Simplement la menace de voir disparaître dans l'oubli et l'abandon un monument témoin d'un pan de l'histoire et de la culture de notre pays. Dans ce but, j'ai conçu le projet de restauration, de mise en valeur et d'animation de ce qui était la cathédrale Saint Louis, monument datant de la fin du XIXe siècle qui se dresse sur la colline de Byrsa, là où fut fondée Carthage, voisin du musée national d'archéologie et d'un hôtel de charme, Villa Didon, constituant, avec la place de l'Unesco et l'espace boisé environnant , un pôle touristique et culturel digne de Carthage.
Je ne vais pas revenir sur les péripéties administratives qui ont duré plus de 10 ans avant d'aboutir à une convention de concession. J'ai pu réunir le financement nécessaire aux travaux de consolidation, de restauration et de mise en valeur auprès de partenaires privés, séduits par le projet de réhabilitation d'un monument en péril. C‘est dans ce contexte que l'Acropolium a vu le jour.
Une fois le projet réalisé, quels sont les points forts de ses activités ?
L'Acropolium présente l'avantage naturel du lieu qu'il occupe, de son histoire, de son architecture et de son décor. Il était donc aisé d'offrir cet espace aux activités d'art et de culture, musique, danse, expos, arts scéniques et numériques, photos, expositions thématiques, parmi celles-ci, je citerai le festival de musique l'Octobre musical de Carthage qui bénéficie d'une estime unanime. Il y a eu aussi Byrs'art 2001, qui a réuni des artistes tunisiens et français sur un projet autour du thème Art et Archéologie, couvrant toute l'étendue de la colline.
Une partie de ces œuvres est encore en place dans les jardins du Musée et sur l'escalier qui mène du bas de la colline à l'arche de la place de l'Unesco. Chaque marche porte une lettre de l'alphabet punique.
D'autres points forts me viennent à l'esprit, tels une exposition d'objets, textes et illustrations, l'Acropolium a commémoré l'œuvre de Saint Augustin ou la rétrospective des œuvres de peintres tunisiens vivant à l'étranger, une manifestation organisée par le ministère de la Culture, ou encore cette admirable exposition sur la céramique de Caltagirone, du design italien des années 50, ainsi qu'une collection de costumes de vedettes du cinéma italien.
En partenariat avec le regretté Hamadi Chérif, nous avons accueilli une très belle exposition des fresques de Pompeï et dans un second événement, toujours avec Hamadi Chérif, nous avons installé la plus grande toile au monde de 22 m/11 représentant une allégorie mythologique, œuvre du peintre Gérard Dimaccio. Ce que j'ai cité ne sont que des échantillons des nombreuses manifestations tenues dans cet espace, d'autres ont été réalisées avec nos partenaires nationaux et étrangers, principalement avec l'Italie, la France, l'Espagne, la Suisse, le Portugal, la Hollande, l'Allemagne etc. Je garde en souvenir avec le nombreux public une charmante exposition de différents modèles de bicyclettes hollandaises dont la clôture a été couronnée d'une course cycliste autour de Carthage.
Jusque-là, quel bilan tirez-vous de ces activités ?
Essentiellement la satisfaction d'avoir enrichi la région d'un espace qui contribue à faire connaître la diversité des arts et des cultures du monde. Et d'avoir pu construire et aménagé cet espace naturel et urbain afin d'offrir un cadre de vie harmonieux ; ce sont, avouons-le des profits indirects, ô combien estimables et productifs. Sur le plan comptable, nous parvenons à assurer les frais d'exploitation et de fonctionnement de l'entreprise grâce aux activités paracultutelles, telles que les réceptions, les congrès et autres campagnes promotionnelles.
Le partenariat public-privé semble à l'ordre du jour. A la lumière de votre expérience, comment jugez-vous ce type de partenariat ?
Si vous permettez, j'userai d'une image pour définir le cas du partenariat public-privé à propos de l'Acropolium : celle du «Khammès». Le propriétaire d'une terre en friche concède à un locataire son bien, à charge pour celui-ci d'apporter son travail, assurer tous les frais, en contrepartie d'un cinquième de la récolte. Ce modèle de partenariat est loin d'être incitatif, je l'ai accepté faute de mieux. Il est certain qu'un partenariat public-privé plus équitable serait plus profitable à tout développement culturel. Une réflexion politique à ce sujet et un plan de mise en valeur de sites permettraient la sauvegarde de notre patrimoine et fournirait emplois et bienfaits économiques surtout pour les régions.
A propos de politique culturelle, quel constat en faites-vous ?
Il est regrettable qu'après plus d'un demi-siècle de souveraineté, l'Etat n'ait pas donné l'exemple d'initiative culturelle remarquable. Comment expliquer qu'à ce jour, la Tunisie ne possède pas un musée d'art contemporain? Les œuvres de nos artistes, acquises par l'Etat, croupissent, on ne sait où et dans quelles conditions, n'est-ce pas là un manque de considération pour l'art et les artistes? Garder par-devers soi, ce qui a été acquis pour tous, pourrait être assimilé à un délit. Comment concevoir que les structures culturelles existantes, telles que théâtres, musées, cinémas, sont à peu de chose près, celles héritées du protectorat? Et puis il faut aussi mettre le doigt sur le déséquilibre régional en matière de culture. Il y a des zones qui souffrent d'une absence totale d'infrastructures culturelles, encore moins d'une vie culturellement épanouissante. Dans les années 2000, une cité de la culture mégalomaniaque a été mise en chantier sur un site avec une architecture et des structures non appropriées, ajoutons à cela les moyens et les compétences nécessaires qu'exigerait le bon fonctionnement de ce type de projet. Des solutions de bon sens, moins coûteuses, plus réalistes, parfaitement gérables et attractives auraient pu être envisagées.
Par ailleurs, il y a urgence, à mon avis, de réanimer les régions, sinon la jeunesse, abreuvée, suralimentée par les nombreuses chaînes satellitaires malfaisantes, choisiront les chemins et l'idéologie qu'on combat aujourd'hui. L'actualité nous fournit un exemple fâcheux que votre journal a évoqué : à Tunis, l'espace culturel Mass'Art, situé en plein centre-ville, rencontre des difficultés multiples, une microrésistance s'organise, faute de décision politique, il serait probablement le énième centre à fermer ses portes. On attend l'issue de cette malheureuse aventure.
Dans le nouveau contexte politique, peut-on espérer une volonté culturelle plus active ?
Espérons. A cette occasion, j'ai relancé auprès du ministère de la Culture divers projets de développement, d'aménagement et de mise en valeur, autrefois refusés dans la région de Carthage, tels que l'aménagement de la colline (théâtre de plein air, plateforme panoramique, son et lumière. Ainsi qu'un projet qui m'a beaucoup occupé, la «Maison des arts et des cultures de l'Afrique et de la Méditerranée», située dans le domaine appelé «Borj Boukhris», pour lequel, en 2006, j'ai obtenu l'accord de principe. Après avoir effectué les études techniques, les relevés, l'architecture, la programmation et le financement, j'ai remis le dossier complet au ministre et à ses différents services, et ce, malgré mes différents rappels, avant, pendant et après janvier 2011 ; rappelons au passage que la demeure et le verger qui l'entourent subissent des dégradations et des pillages continus. Récemment, un appel à candidature concernant «Borj Boukhris» a été lancé sans grande publicité (un seul quotidien a fait paraître, un seul jour, l'annonce), nous y avons répondu in extremis. Et comme nous avons attendu 10 ans, un jour ou une semaine de plus...


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