Al Qods occupée (Reuters) — Benjamin Netanyahu doit rencontrer aujourd'hui à Moscou le Président russe Dmitri Medvedev et entend plaider à cette occasion pour des sanctions aggravées contre l'Iran. «Nous aborderons un certain nombre de questions, d'abord et surtout la question iranienne», a déclaré le Premier ministre israélien hier lors du conseil des ministres hebdomadaire. Il devait partir pour la Russie dans la journée. «Israël a la conviction qu'il faut exercer de fortes pressions sur l'Iran — avant tout des sanctions très sévères, ce que la secrétaire d'Etat américaine qualifie de sanctions paralysantes», a surenchéri Netanyahu. En annonçant cette semaine qu'il entreprenait d'enrichir de l'uranium à 20% afin de produire du combustible nucléaire, l'Iran a renforcé les irritations des pays occidentaux qui l'accusent de vouloir se doter de l'arme atomique. Etats-Unis, Grande-Bretagne, France et Allemagne envisagent de faire adopter une quatrième série de sanctions au Conseil de sécurité de l'Onu pour amener l'Iran à limiter son programme nucléaire civil. La Russie a laissé entendre qu'elle ne s'opposerait pas à ce que de nouvelles mesures soient imposées à Téhéran pour non-respect de cinq résolutions du Conseil de sécurité exigeant l'arrêt de ses activités d'enrichissement d'uranium, mais les diplomates notent que la Chine a une position moins claire. Liste noire Israël, que l'on croit en possession de l'unique arsenal atomique du Proche-Orient, prétend qu'un Iran doté d'armes nucléaires menacerait son existence. Selon des responsables occidentaux participant aux négociations «à six» sur le nucléaire iranien, la Russie perd patience devant les changements de position de la République islamique et serait favorable à de nouvelles sanctions, mais elle pourrait s'opposer à des mesures, à ses yeux, trop dures qui frapperaient par exemple le secteur énergétique iranien. On envisage notamment d'inscrire sur liste noire la banque centrale et d'autres grandes institutions bancaires iraniennes, d'interdire les déplacements à l'étranger d'un plus grand nombre d'Iraniens, d'élargir un gel des avoirs à d'autres entreprises du pays et d'interdire les livraisons d'armes à l'Iran. Netanyahu a prétendu d'autre part qu'Israël souhaitait aussi que la Russie contribue à accélérer les efforts encadrés par Washington pour relancer les pourparlers de paix avec les Palestiniens, suspendus depuis 2008. Le dirigeant israélien assure être prêt à reprendre des discussions sans les assortir de conditions. Le Président palestinien Mahmoud Abbas insiste pour que la politique de colonisation israélienne en Cisjordanie et à Al Qods-Est s'arrête totalement avant toute reprise des négociations. Il a rejeté en le déclarant insuffisant un gel des constructions de dix mois ordonné par Israël en novembre. Netanyahu s'est rendu pour la dernière fois en Russie en septembre, pour une visite secrète d'un jour qu'Israël avait confirmée après sa révélation à des médias. Des organes de presse israéliens avaient rapporté qu'il avait pris secrètement un vol pour Moscou afin d'y exprimer sa préoccupation au sujet de la vente possible de missiles antiaériens russes à l'Iran.