Bochra Belhaj Hamida : « Aucune partie n'est capable de présenter une vision pour le gouvernement au nom de Nida Tounès » Désormais, rien ne sera plus comme avant dans ce parti auquel les Tunisiens et les Tunisiennes ont confié la gestion de l'Etat. Les appels à l'apaisement et « la volonté de trouver un consensus» deviennent de simples formules de politesse par lesquelles les leaders des deux camps rivaux terminent généralement leurs interventions médiatiques. Avec les deux déclarations presque simultanées de Mohsen Marzouk, qui annonce sa démission du secrétariat général de Nida, et de Lazhar Akremi, qui estime que le parti est dissous, rien n'est plus exclu, pas même l'éventualité de plus en plus envisagée de créer un nouveau parti, une sorte de « néo-Nida », qui garderait le « socle des valeurs» sur lesquelles a été bâti le parti. D'ailleurs, selon la députée pro-Marzouk Sabrine Goubantini, le groupe des 32 députés frondeurs et des membres du comité exécutif vont se réunir en conclave le week-end prochain afin de « réfléchir sur la suite à donner » au projet porté par en grande partie par les députés. Bien que l'idée de créer un nouveau parti soit en train de faire son bonhomme de chemin, il semblerait que des réticences, voire des peurs, se glissent parmi le groupe des 32 unis dans la contestation, mais pas toujours d'accord sur le projet à mener. Un nouveau parti « nidaïste » ? Hier, en marge de la réunion de la commission des droits et libertés, la députée Bochra Belhaj Hamida, sa présidente — poste qu'elle risque de perdre dans quelque temps — a considéré à titre personnel que l'idée d'un nouveau parti n'était « pas envisageable». « J'estime que nous devons protéger notre projet initial, déclare-t-elle. C'est nous qui avons porté ce projet pour lequel nous avons milité. Mohsen Marzouk et plusieurs militants ne sont pas prêts à l'abandonner aussi facilement». La députée, qui joue sa place à la tête de la commission des droits et libertés, a notamment estimé que « les 13 » nommés par le président de la république ont outrepassé leurs compétences. Selon elle, la commission aurait dû se concentrer sur la date et la forme du congrès plutôt que de s'attaquer aux structures de Nida Tounès. En ce qui concerne le très prochain remaniement ministériel, Bochra Belhaj Hamida considère qu'au sein de Nida Tounès, « aucune partie n'est capable de présenter une vision pour le gouvernement au nom de Nida Tounès ». « J'aimerais que Habib Essid ne tienne pas compte des divisions au sein de Nida Tounès. C'est lui et lui seul qui devra décider de la composition du gouvernement. Il devra choisir les compétences en fonction des réformes que le gouvernement est appelé à mettre en place », a-t-elle déclaré.