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Haro sur le braconnage : Quand le Sahara se perd et se vide de sa faune sauvage...
Publié dans La Presse de Tunisie le 29 - 10 - 2020

Le crime qui nous intéresse est celui de la destruction de la grande faune du Sahara, cet endroit riche d'espèces rares et menacées, mais qui risque, aujourd'hui, une extinction et une extrême raréfaction de nombreuses espèces sauvages.
«Braconnage illégal d'espèces sauvages protégées ou menacées, contrebande et trafic illégal, non respect de la loi et de la faune, absence d'une gestion appropriée...L'incroyable diversité des espèces du Sahara est en déclin de manière dramatique, dans un triste silence».
C'est avec ces mots que Abdelmajid Dabbar, président de l'Association Tunisie Ecologie (ATE), a attiré l'attention sur la situation alarmante qui sévit dans le Sud tunisien, qui a subi un effondrement catastrophique de ses populations d'animaux sauvages et qui fait face, aujourd'hui, à un sérieux risque d'extermination définitive de toute la faune sauvage désertique.
Le Sahara, un gouffre de terreur pour la faune sauvage
Après le braconnage officiel des ressortissants de la péninsule arabique, qui ont massacré nos dernières outardes Houbara et notre petit troupeau de gazelles Rim et Dorcas en toute impunité, et sans aucun respect de notre législation ainsi que toutes les conventions internationales, ce sont nos compatriotes tunisiens qui ont choisi d'assurer le relais de la destruction massive de toute la faune terrestre, celle classée Gibier et même celle ayant le statut critique d'extinction sur la liste rouge de l'Uicn (Union internationale de la conservation de la nature).
«On ne peut pas cacher la vérité plus longtemps ; braconnage de jour comme de nuit, pendant l'ouverture de la saison de la chasse et même pendant la période de reproduction…Pis encore, plus de 90.000 fusils de chasse ont été acquis des marchés clandestins et un nombre non exagéré d'engins de la mort sont possédés par des braconniers sans autorisations, ni permis de port d'armes, ni permis de chasser, ni assurance…Le constat d'un délit de braconnage est là, à l'heure où on compte, aujourd'hui, plus de braconniers que de chasseurs munis de permis de chasse, ce qui fait du Sahara un gouffre de terreur pour la faune sauvage désertique péniblement préservée», précise Dabbar.
Le militant écologique ajoute dans le même sillage que les moyens et les techniques de la destruction massive ont beaucoup évolué : des voitures puissantes tous terrains, des mobylettes rapides importées d'Algérie par les contrebandiers, des Quads 4×4, de redoutables chiens Slougui, les armes de chasse les plus nouvellement connues sur le marché international...ce qui fait que ces braconniers pratiquent la chasse interdite dans les aires protégées, dans les propriétés agricoles, au Sahara et même dans les zones d'accès interdit, considérées des zones militaires où l'accès n'est autorisé qu'après avoir obtenu des permis spéciaux des autorités compétentes.
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Démission ou quasi-inexistence de l'Etat ?
Face à cette situation alarmante, l'attention doit être portée non seulement sur les espèces déjà cibles de braconnage et de commerce, mais également sur celles qui ont la plus forte probabilité d'être ciblées à l'avenir. «La pauvre faune n'a pas trouvé comment résister face à la démission de tout un Etat, qui est en train de surveiller ce qu'il qualifierait de plus important comme nos frontières, alors qu'il n'y a pas que nos frontières qui risquent d'être violées, car même de l'intérieur, notre patrimoine peut l'être», souligne Dabbar, tout en regrettant le fait d'avoir pénalisé le corps forestier et réduit au quart de son effectif (sans armes, sans tenue uniforme depuis 4 ans, sans matériel performant...). Il déplore aussi le fait d'avoir agressé le Brigadier de chasse, qui se heurte au grand risque sans couverture, ni assurance, ni indemnités, ni gratifications supplémentaires pour services délicats accomplis.
«C'est une compétition sanguinaire de tuer à la poursuite des bêtes, comme si c'est sur un front de guerre et en face d'un ennemi dangereux. Rien n'est épargné, rien n'échappe à leurs balles, leurs manœuvres sont à huit clos, pas le moindre dérangement par personne... Les cibles sont des lièvres, des renards, des gazelles Rim et Dorcas. Même les goundis, les porc-épics, les petites jarboises et les fennecs emblématiques de l'environnement autrefois sont sauvagement tirés depuis les motos, les Quads et les voitures», regrette-t-il.
La mort du Sahara...
Dabbar nous raconte les détails d'une récente opération de chasse illégale, qui a été menée au cœur du Sahara. «Des équipes, qui sont de 5 et même de 15 personnes, sont sorties de Kebili, de Douz, de Tozeur, de Tataouine, de Ben Guerdane et de Medénine, à destination d'El Faouar, Jebil, Om Echieh, Daher Médenine et Tataouine, Oued Zmerten, Bir Soltane, Kamour, Oued Ezzar, Aïn Skhoua, Ksar Ghilen, Aïn Essebat…
Les Brigadiers de chasse de Gabès, de Médenine, de Tataouine, qui sont les seuls sur le front de la lutte contre ces pratiques, ont pris connaissance de ce qui se passe et ont mené une mission à grands risques pour protéger ce qui reste de la faune désertique. Il a fallu six heures de conduite dans le noir absolu pour arrêter dans le silence 11 braconniers, en campement depuis 8 jours, entre le désert de Kébili et de Tataouine. Fusils de chasse sans permis, des chiens slougui, quatre puissantes motos, des gibiers et une voiture camionnette pleine de bagages, de nourriture et de carburant ont été saisis. Arrêtés, fouillés dans le respect de la loi, les braconniers ont été conduits tous au poste de la Garde nationale de Rémada en flagrant délits et des procès-verbaux ont été ouverts. Mais là, une mauvaise surprise nous attend. Les braconniers ont fait appel au «secours» aux leurs, et tard dans la nuit, le «renfort» est arrivé de Douz et de Ben Guerden, et vite, les slougui ont été récupérés de la saisie du poste de la Garde nationale de Remada, montés dans d'autres voitures sans plaques d'immatriculations, venant secourir par la force les braconniers, et se sont sauvés et perdus dans le noir de la nuit», explique-t-il.
Face à ce qui s'est passé, Abdelmajid Dabbar n'a pas mâché ses mots et a adressé un message de reproche et de mécontentement aux parties concernées et impliquées dans cette affaire : «Vous, les messieurs et les dames de la démocratie et des droits de l'Homme, vous allez les soutenir et vous allez dire que ce sont nos enfants dans le chômage et sans emploi...dépourvus de lieux de distractions, ils ont choisi de se défouler dans la nature et les étendues du Sahara. Mais qu'en est-il de la faune qui peuplait cette nature, qui vient de disparaître froidement et lâchement devant nos yeux, qui n'a ni associations, ni ligues, ni syndicats pour la défendre et lui porter secours! ? Qui aurait le courage de l'assister ? Qui va la pleurer ? Qui va supporter toute la tristesse pour le manque de la rencontrer dans l'erg oriental ou dans la route vers le parc national de Jabbes ou Jebil ? Vous (les responsables, les décideurs, les administrations, les associations, les organismes nationaux et internationaux…) êtes tous complices de ne pas assister et secourir toute la faune en danger...Adieu le Sahara !».


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