Pionnière dans le monde arabo-musulman et africain, la Tunisie a déployé depuis l'Indépendance des efforts considérables dans la promotion de la condition de la femme et de son statut sur les plans social et juridique. Amorcée par la promulgation du code du statut personnel (13 août 1956) et confirmée par de multiples réformes juridiques, ces dernières années, cette politique place la femme au cœur de sa stratégie en matière de développement humain et donne une orientation moderniste au projet de société véhiculé par nos élites nationales. C'est dans cet esprit que s'inscrit la création, en 1990, du Centre de recherche, d'études, de documentation et d'information sur la femme (Crédif). Le dernier a pour mission principale de participer à la promotion de la condition des femmes, de contribuer au changement des attitudes et des représentations à leur égard, en favorisant une meilleure intégration des droits de la femme aux droits de l'homme, une plus grande prise en compte des femmes dans le processus démocratique et une meilleure visibilité de leur contribution à la production nationale dans tous les domaines. Ce centre est aussi une interface dans la société civile et les pouvoirs publics qui — outre son rôle d'organe scientifique mis à la disposition des décideurs et des différents opérateurs dans le domaine de la promotion femme‑— se veut un espace de réflexion et un lieu d'ancrage institutionnel du débat national sur l'opportunité des politiques engagées et sur les questions relatives au genre et à l'égalité des chances entre les deux sexes en Tunisie. Pour ce faire, le Crédif réalise des études, des recherches et des rapports sur la condition des femmes tunisiennes, sur leur statut dans la société, ainsi que sur leur contribution au développement économique. Il collecte, analyse et fournit, à travers les brochures, ouvrages scientifiques et dépliants de vulgarisation, une information susceptible de mettre en valeur les droits des femmes et d'élargir le champ de leur participation à la production économique, à la vie publique et à la création scientifique et culturelle. Le centre travaille, par ailleurs, de concert avec les milieux universitaires sur les questions relatives à l'évolution des rapports sociaux de sexe dans le contexte tunisien actuel (dans une perspective comparative et complémentaire) et à l'impact de facteurs aussi déterminantes minants que l'éducation, la formation, la santé, l'intégration économique… sur le vécu, les rôles et le statut des femmes en prenant en considération la multiplicité des sphères sociales et la variété des échelles d'observation. Du foisonnement d'activités qui caractérise la vie scientifique du Crédif, nous citerons à titre d'exemple, des mécanismes qui suivent quelques composantes majeures, à savoir «L'observatoire de la condition de la femme en Tunisie» et «Les formations nationales et internationales ..». La méthodologie adoptée par le Crédif consiste à considérer la recherche comme un processus d'information à travers lequel le chercheur encode et décode les ménages émis par l'objet qu'il se propose d'étudier. Ainsi, plusieurs rapports ont permis de mesurer l'évolution enregistrée dans la situation de la femme à travers les secteurs socioéconomique et prolitique. Le Crédif est, par ailleurs, une structure relais dans la coopération internationale. Ainsi, les activités de formation dans le cadre de la coopération Sud/Sud et Nord/Sud lui permettent de mieux se positionner sur le plan international, comme centre d'expertise en matière de genre. Deux aspects de ces activités de formation méritent d'être retenus, à savoir la chaire Unesco d'étude sur la condition de la femme et la formation internationale en «genre» population et «développement». La formation nationaleplus évolutive et adaptée aux besoins de la femme cadre tunisienne est la nouvelle mission dévolue au Crédif. Elle s'articule sur la manière d'outiller les femmes cadres pour qu'elles soient à même de maîtriser le cheminement de leur devenir professionnel. Ce premier programme de formation a touché 360 femmes cadres de toutes la République, à travers les 19 sessions organisées. En guise de conclusion, on peut dire que depuis sa création par les pouvoirs publics, le Crédif a atteint sa vitesse de croisière et remplit pleinement la vocation qui est la sienne: servir la femme tunisienne et œuvrer pour plus d'équité entre les sexes, mais aussi contribuer au rayonnement de la Tunisie au niveau régional et international. Programme des festivités Dans le cadre de la célébration du 20e anniversaire de sa création (1990-2010), le centre a prévu un programme de festivités exhaustif qui a consisté à l'organisation d'une conférence internationale, hier, jeudi, placée sous le haut patronage du Président Ben Ali et sous l'égide de son épouse, Madame Leïla Ben Ali, suivie du discours inaugural de Madame Leïla Ben Ali à l'occasion de la célébration de la Journée nationale de la femme, et lors de la conférence internationale sur le thème «La recherche scientifique sur la femme et son rôle dans le renforcement de l'égalité des chances entre les deux sexes». Cette célébration sera enrichie par des témoignages de personnalités internationales. La soirée culturelle sera dédiée aux chants, à l'esplanade du palais du Baron d'Erlanger «Ennejma Ezzahra». La poétesse Zoubeïda B'chir est également au rendez-vous pour présenter des lectures inédites de poèmes spécialement écrits pour le 20e anniversaire du Crédif. Les festivités se poursuivront durant une bonne période et, le 27 août, une cérémonie, consacrée à la création culturelle à travers la poésie, la littérature, l'art plastique et la musique sur le thème «Tunisienne et fière de l'être», sera suivie d'une exposition rétrospective sur 20 années d'activités et ou productions scientifiques du Crédif, d'une exposition des artisanes ayant travaillé pour le Crédif et un récital de Jamila Mejri, poétesse et présidente de l'Union des écrivains tunisiens, et ce, au jardin du palais Kheïreddine. Les conférences prévues pour la rentrée 2010 et l'année 2011 se multiplient, mais ne se ressemblent pas. Ainsi, les thèmes de la femme rurale, la biotechnologie, homme et femme dans la vie publique, l'institutionnalisation du genre dans les médias arabes, les jeunes et la violence fondée sur le genre dans les espaces publics et sur Internet… seront débattus. F.R.