Ce soir à 18h30 au Colisée, la Ligue des électrices tunisiennes organise la projection du documentaire «Notre femme en politique et dans la société», produit par APA et réalisé par la comédienne et non mois productrice, Anissa Daoud. Un film qui dresse le bilan de la participation des femmes à la politique, après la révolution. Depuis l'indépendance et la promulgation du Code du statut personnel en 1956, la Tunisie a toujours fait figure de pionnier dans le monde arabe et musulman en matière de droits des femmes. Au fil du temps, les autorités politiques du pays en ont fait un véritable slogan publicitaire pour promouvoir l'image du pays à l'étranger, et s'en sont servies à la fois pour enjoliver la nature dictatoriale du régime ainsi que pour masquer la réalité des problématiques des droits des femmes. Après la révolution, tous les partis politiques, quelle que soit leur aubédience, se sont à nouveau emparés de cette question pour mener campagne et donner des gages de démocratie, alors même que les femmes avaient de plus en plus de mal à faire entendre leur voix dans l'arène politique, et qu'apparaissaient des tentatives dangereuses de faire main basse sur leurs droits. A travers la découverte d'une association, la LET : Ligue des électrices tunisiennes, qui travaille à créer un véritable leadership féminin en Tunisie, le point de vue d'Anissa Daoud tente de dresser un bilan de l'état réel des droits des femmes dans notre pays et de révéler un tant soit peu le quotidien et les difficultés des femmes qui s'engagent dans la vie politique. Au-delà des beaux discours de façade et des slogans politiques, quelle place occupent vraiment les femmes dans l'espace public et la politique tunisienne et, plus largement, au quotidien, dans notre société ? C'est à cette question et à tant d'autres que le film «Notre femme en politique et dans la société» tente de répondre ou plutôt d'interpeller le spectateur. «Au-delà de toutes les rhétoriques politiques et des discours destinés à caresser l'étranger dans le sens du poil, au-delà même de la réalité des textes juridiques, j'ai voulu savoir où on en était réellement du droit des femmes dans notre Tunisie si fière de son héritage bourguibien. J'ai voulu savoir s'il y avait une réelle place pour les femmes dans la sphère politique dans notre pays», précise Anissa Daoud qui confirme, avec ce film, son engagement artistique et citoyen.