A la faveur des financements de l'Union européenne, l'Etat tunisien compte stimuler les activités du secteur privé et favoriser l'employabilité des jeunes. Dans une première étape, huit régions pilotes ont été sélectionnées en vue d'appliquer des actions pertinentes. Le problème a été soulevé à plusieurs reprises : la formation professionnelle n'arrive pas à satisfaire tous les besoins des entreprises économiques. En effet, plusieurs diplômés de la formation professionnelle restent des années au chômage alors que d'autres changent de spécialité et acceptent de faire n'importe quel travail pour subvenir à un minimum de leurs besoins vitaux. D'où l'importance de la réforme de ce secteur qui implique les professionnels dans la mise en place des programmes de formation et l'identification des besoins. Récemment, une convention de financement du programme d'initiative régionale d'appui au développement économique et durable (Irada) d'un montant de 32 millions d'euros et une autre convention concernant la facilité d'investissement pour le voisinage et le programme d'appui à la formation et à l'insertion professionnelle d'un montant de 3 millions d'euros ont été signées entre la Tunisie et l'Union européenne. Des projets structurants en vue Les programmes en question pour lesquels des fonds importants ont été alloués concernent dont la formation professionnelle mais aussi le secteur privé qui doit investir davantage — de préférence dans l'économie verte et propre — en vue d'encourager la création des projets à valeur ajoutée. Le programme Irada adopte une intervention innovante qui vise essentiellement à renforcer la capacité des acteurs locaux. Une telle orientation entre dans le cadre de la décentralisation administrative. Les apprenants et les investisseurs ne doivent plus se rendre à la capitale ou dans les grandes villes pour faire des offres ou des demandes d'emploi et de formation. Ils seront en mesure d'effectuer les procédures nécessaires dans leur région pour gagner du temps. D'autre part, des projets structurants seront montés au double niveau local et régional. Pour ce faire, des moyens financiers — sous forme de subventions — seront accordés aux intéressés qui pourront bénéficier, en outre, d'une assistance technique appropriée. Il s'agit, en fait, de contribuer à travers le programme en question, à l'accélération du développement économique local dans des zones qui ont trop souffert de la marginalisation. A noter que ces zones comptent un nombre important de chômeurs parmi les jeunes et les conditions de vie des familles y sont précaires. Améliorer la compétitivité et l'employabilité Pour améliorer la compétitivité des entreprises en exercice et leur permettre de recruter plus, le programme préconisé compte renforcer le rôle du secteur privé dans le développement économique durable dans les 8 régions ciblées qui sont Gabès, Médenine, Gafsa, Kasserine, Sfax, Sidi Bouzid, Bizerte et Jendouba. Il s'agit, aussi, de mettre à niveau la qualité de la formation professionnelle et particulièrement son contenu pour l'adapter aux besoins du marché. La formation initiale et continue ainsi que les services d'accompagnement à l'emploi sont des axes fondamentaux pour facilier l'insertion des jeunes dans le monde du travail non seulement en Tunisie mais aussi à l'étranger. Pour résoudre le problème du chômage, l'Etat compte aussi favoriser l'emploi dans les pays européens et arabes en exploitant au mieux les opportunités offertes dans ce domaine. Les acteurs régionaux seront appelés à participer, d'une façon permanente et organisée, au développement du secteur privé et à la gouvernance de la formation professionnelle. A cet effet, ils disposeront de tous les moyens de travail modernes pour qu'ils puissent contacter les principaux acteurs économiques comme les chefs d'entreprise et les nouveaux investisseurs. Ces derniers joueront un rôle plus important dans la vie active et participeront à la mise en place des dispositions relatives à la formation et à l'emploi. Il peuvent également émettre des observations et suggérer des solutions pour garantir une meilleure politique de formation et d'emploi. Classification nationale des qualifications Un autre élément important sera mis en œuvre dans le cadre du programme prévu, à savoir la classification nationale des qualifications. Ainsi, les chefs d'entreprise seront en mesure d'avoir une idée approfondie et détaillée, rapidement, sur les compétencences dont ils ont besoin. La base de données des bureaux d'emploi et du travail indépendant est dotée de plusieurs données sur les qualifications qui proviennent des centres de formation et des diplômés de l'enseignement supérieur. La classification de ces compétences permettra d'effectuer le tri d'une façon simple et rapide pour le bien des entreprises qui cherchent des spécialités précises. Par ailleurs, un changement de la gouvernance des dispositifs de la formation professionnelle est prévu en faisant participer tous les intervenants concernés dans le cadre d'une approche participative. C'est que l'administration centrale ne peut pas, à elle seule, se contenter de conçevoir les orientations de la formation et d'exécuter des mesures lourdes et complexes qui découragent les chefs d'entreprise à recruter. Mieux encore, des plate-formes de dialogue entre les secteurs public et privé seront instituées sur le plan local. Les responsables de la formation vont pouvoir tirer les enseignements de l'expérience menée aux niveaux local et régional en vue d'enrichir la réflexion relative à la réforme des mécanismes institutionnels de la formation professionnelle et du secteur privé. Quant à la convention de cofinancement par l'Union européenne du programme d'appui à la formation et à l'insertionn professionnelle, il vise à faciliter l'employabilité des jeunes et d'assurer un meilleur rendement du dispositif national de la formation professionnelle. Le prorgramme prévoit l'amélioration de la qualité des formations et l'accompagnement des acteurs concernés et le raffermissement du lien entre la formation et le monde du travail.