Par Dr Férid RACHDI (directeur de recherche au CNRS‑- Université de Montpellier, France) La formation des jeunes générations en Tunisie et même dans le monde bénéficie aujourd'hui d'un accès assez facile aux connaissances et à l'information.Les techniques d'information et de communication ne cessent de se développer et sont de plus en plus accessibles aux citoyens de tous les milieux sociaux. L'ouverture des jeunes Tunisiens aux autres cultures est une source d'enrichissement de leurs connaissances, de leur personnalité et un rempart contre toutes dérives intégristes. La politique avant-gardiste et visionnaire décidée par notre Président Zine El Abidine Ben Ali, offre à tous les jeunes, filles ou garçons, les moyens d'accéder au savoir et de réaliser leurs objectifs, même les plus ambitieux. Certains d'entre eux décident de construire leur avenir au pays et d'autres ambitionnent de se confronter à d'autres cultures et d'autres systèmes de formation. Parmi ceux qui choisissent de s'expatrier, certains réussissent brillamment leurs études et décident de résider dans leurs pays d'accueil ou d'adoption. Peut-on parler dans ce cas de fuite des cerveaux et de perte sèche pour notre pays, la Tunisie ? En effet, à première vue on est tenté de le penser. Cependant, il faut relativiser l'impact de ce non-retour au pays de certaines compétences tunisiennes et en particulier les jeunes car ils occupent souvent des postes importants dans les pays d'accueil, tout en étant très attachés à leur identité tunisienne. Cet attachement au pays n'est pas le fruit du hasard. La Tunisie est au cœur du Tunisien quel que soit son lieu de résidence. Notre pays est très attractif car il est un modèle de sérénité, de paix, de sécurité, de progrès et de bien-être. Tous les étrangers qui le visitent partagent ce sentiment et en parlent avec nostalgie, alors que dire des Tunisiens expatriés. La réussite que ces jeunes compétences tunisiennes rencontrent dans les pays d'adoption est une suite logique d'une bonne formation acquise aux écoles et universités tunisiennes. Ces dernières bénéficient d'une politique de formation ambitieuse qui met l'école et l'université au cœur du développement socioéconomique et qui construit la société du savoir. Ces jeunes compétences sont une source de fierté pour la Tunisie. Je voudrais ici apporter un témoignage direct de cette réussite. En effet, dans le cadre d'un programme européen nommé Averroès (Ibn Rochd) qui finance la mobilité d'étudiants de niveau licence, mastère et doctorat dans le système LMD et qui sont issus des trois pays du Maghreb (Algérie, Maroc, Tunisie), ces étudiants peuvent bénéficier d'une bourse d'excellence pour compléter leur formation dans les meilleures universités européennes. En ma qualité de membre du comité de pilotage de ce programme, je constate avec fierté que nos étudiants tunisiens, et je n'en dirais pas moins de leurs collègues maghrébins, honorent leur pays par leurs qualités scientifiques et humaines et par leur faculté d'adaptation à leur environnement. Ils réussissent brillamment leurs études et sont souvent retenus pour poursuivre dans les universités d'accueil et certains obtiennent même des postes de responsabilité dans les structures de ces pays. Ils renforcent ainsi la bonne image de la Tunisie et son rayonnement à l'échelle internationale. Les jeunes compétences qui portent la Tunisie dans leurs cœurs et qui décident de résider dans le pays d'accueil intègrent souvent dans leurs domaines de compétence des actions importantes orientées vers notre pays et qui contribuent parfois de manière significative aux projets ambitieux qui y sont menés. Je pense que nos jeunes étudiants devraient s'inspirer de la réussite de leurs collègues expatriés pour élargir leurs horizons et accepter de relever les défis en Tunisie ou ailleurs car quels que soient leurs choix et quand la réussite est au bout, grâce à leur volonté et leur intelligence, ils seront toujours un atout pour notre pays.