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La recherche est le moteur de l'innovation Hautes compétences tunisiennes à l'étranger — Rechercre Scientifique: Ferid Rachdi, physicien, directeur de recherche au CNRS ( France)
Plusieurs chercheurs tunisiens expatriés en Europe ou en Amérique du Nord font bénéficier le pays de leurs connaissances et de leur expérience. Le cas de Ferid Rachdi, directeur de recherche au Centre national de la recherche scientifique (CNRS) en France. Combien sont-ils ? Quelque 500 experts de haut niveau en Europe et en Amérique du Nord. Chaque année, ils sont 90 à venir en Tunisie pour animer des cours ou des séminaires, et surtout pour co-encadrer de jeunes chercheurs. Dans notamment les spécialités nouvelles et les métiers innovants. Ces professeurs sont spécialisés dans la gestion, les télécommunications, l'informatique et les nouvelles technologies de l'information, mais aussi en nanotechnologie, en géomathique, biotechnologie, en télédétection et en physique nucléaire. Ils viennent de bon cœur pour transmettre leurs connaissances. Premier laboratoire en Afrique Plusieurs scientifiques s'engagent dans la mise en place d'un programme de coopération entre leurs universités ou leurs centres de recherche à l'étranger et leurs homologues tunisiens. Le cas de Ferid Rachdi (60 ans), directeur de recherche au Centre national de la recherche scientifique (CNRS). Physicien et spécialiste en résonance magnétique nucléaire (RMN), il est chargé de mission de coopération entre le site de Montpellier (où sont concentrés nombre d'universités et de centres de recherche de la région du Languedoc-Roussillon) et les pays méditerranéens, particulièrement du Maghreb. En 2002, il a créé un laboratoire de RMN du solide à l'Ecole nationale d'ingénieurs de Sfax. «C'est le premier laboratoire dans ce domaine en Afrique», explique Ferid Rachdi. «Il permet à mes collègues tunisiens d'accéder à une analyse fine de la structure des matériaux à partir des caractéristiques magnétiques du noyau dont j'ai inventé une partie». Ferid Rachdi a, par la suite, organisé des missions de coopération avec les universités tunisiennes qui ont permis à plusieurs responsables français de se rendre compte, dit-il, « des grandes potentialités et des avancées de la Tunisie dans les domaines scientifique, technique et culturel». Encore des actions Ce scientifique mène «un combat personnel» : amener des projets de développement pour la Tunisie. «C'est un devoir et une fierté. Et quand les hautes autorités du pays soutiennent les compétences, on est ravi et on continue l'action». M. Rachdi propose plusieurs projets dans le cadre du programme européen Averroès qui finance à hauteur de 5,2 millions d'euros des bourses de mobilité pour étudiants maghrébins de la licence jusqu'au doctorant, et même post-doctorant, ainsi que pour les enseignants chercheurs qui veulent élaborer des recherches avec leurs homologues européens et monter des programmes. L'organisation d'une semaine thématique début février 2011 sur le partenariat université-entreprise, qui est une priorité nationale, est déjà sur son agenda. «j'ai l'appui de hauts responsables pour engager les préparatifs de ce rendez-vous. Ce séminaire sera piloté par M.Hamed Ben Dhia, président de l'Université de Sfax, en relation étroite avec les présidents des universités 7-Novembre Carthage et Sousse, qui font partie du consortium Averroès. Second projet en perspective : le développement de l'employabilité des filières d'ingénieurs. Projet financé par l'Union européenne à hauteur de 3 millions d'euros, dont le but est de permettre aux Ecoles d'ingénieurs au Maghreb et particulièrement en Tunisie de donner une formation de haut niveau aux ingénieurs et surtout la possibilité d'être opérationnels dans les entreprises. Troisième action en vue, l'organisation de la première conférence euro-méditerranéenne sur les matériaux innovants, en collaboration avec M.Abdelwahab Cheikhrouhou, ex-doyen de la faculté des sciences de Sfax, et M.Bernard Barbara, directeur de recherche au CNRS Grenoble. Et pour donner l'occasion aux chercheurs tunisiens de rencontrer d'éminents spécialistes de renommée mondiale, M.Albert Fert, dernier lauréat français du prix Nobel de physique, sera en Tunisie du 15 au 18 mars 2011. Ce scientifique qui a créé "la magnéto-résistance géante" donnera une grande conférence à la Cité des sciences, puis descendra sur Sfax pour donner une autre conférence et recevoir la distinction Honoris Causa avant de clôturer par une troisième conférence à Sousse». La Tunisie a compris le message Vendredi dernier, le chef de l'Etat a annoncé que 1,25% du PIB sont consacrés à la recherche. «C'est remarquable. La Tunisie a compris le message : la recherche est le moteur de l'innovation. Notre politique est avant-gardiste. C'est une chance». Une chance et surtout un devoir, ajoute ce chercheur natif de Gafsa : «Les chercheurs doivent comprendre qu'ils sont au service de leur pays. Malheureusement, plusieurs d'entre eux ne l'ont pas compris ! Je crois en la stratégie de recherche. Les projets scientifiques doivent être pilotés et financés par le ministère. Il faut mettre en place des structures d'évaluation de la recherche et des transferts des connaissances vers l'entreprise. C'est une urgence. Bien entendu, l' ouverture de l'université sur l'entreprise reste essentielle et le mouvement des connaissances doit aller dans les deux sens». Quid du programme Averroès? Le programme Averroès fait partie du programme européen Erasmus Mundus. Piloté par l'université Montpellier 2, il finance des échanges d'étudiants, de jeunes chercheurs et de personnel académique entre les universités partenaires. Il compte également plus de 40 partenaires associés : universités et acteurs socioéconomiques locaux, nationaux ou internationaux. Ce programme développe des échanges universitaires et scientifiques entre l'Europe et le Maghreb. Il permet chaque année d'offrir des bourses de mobilité dans le sens Maghreb-Europe et dans le sens Europe-Maghreb à plus de 300 étudiants (Licence, Master, Doctorat), jeunes chercheurs (post-doctorants) et personnels académiques, pour des durées qui vont de 1 mois (personnels académiques) à 18 mois (doctorants). Il réunit 10 universités de 5 pays de l'Union européenne : Belgique (Liège), Espagne (Iles Baléares), France (Aix-Marseille 2, Montpellier 1, 2 et 3, Nice, Perpignan), Italie (Trento), Suède (Linköping), 10 universités du Maghreb : Algérie (Abderrahmane Mira de Béjaïa, Mentouri de Constantine, Oran, Abou Bekr Belkaid de Tlemcen), Maroc (Cadi Ayyad de Marrakech, Mohamed V Agdal de Rabat, Abdelmalek Essaadi de Tétouan) et Tunisie (Sfax, Sousse, 7-Novembre à Carthage). Ainsi que 46 partenaires associés : universités du Maghreb associées, acteurs sociaux économiques nationaux ou internationaux qui participent activement à l'organisation et à l'accueil des mobilités étudiantes.