Mauvaise passe pour le secteur des viandes rouges. Des mesures urgentes ont été prises en vue de préserver l'activité de cette filière. La filière des viandes rouges traverse une période difficile à cause de plusieurs facteurs, comme l'augmentation du coût de production et la régression de la demande. Le prix relativement élevé des viandes bovines, écoulées à 22 dinars le kg sur certains points de vente, fait que les consommateurs ne sont pas toujours en mesure de les acheter. En outre, le prix des produits fourragers a connu ces dernières années une progression qui a alourdi les coûts de production. De nombreux éleveurs ont jugé bon d'abattre une partie de leur cheptel pour pouvoir subvenir à leurs besoins et payer les charges et les dettes. Il est donc nécessaire de trouver rapidement des solutions pertinentes en vue de maintenir les activités des éleveurs et d'éviter l'abattage du cheptel. Une séance de travail a eu lieu mardi 5 janvier au siège du ministère du Commerce en vue d'examiner la situation de la filière des viandes rouges qui a été frappée de plein fouet par la stagnation de la demande et la baisse des prix à la vente au niveau des producteurs. Les prix négociés à ce niveau ne couvrent pas le coût de production, mais, au niveau du détail, les prix affichés sont plutôt hors de portée du consommateur à revenu moyen. Interdire l'importation du congelé Des mesures urgentes ont été prises à l'issue de cette séance de travail à laquelle ont pris part M. Ridha Lahouel, ancien ministre du Commerce, M. Saâd Seddik, ministre de l'Agriculture, des Ressources hydrauliques et de la Pêche, et M. Abdelmajid Ezzar, président de l'Union tunisienne de l'agriculture et de la pêche. L'une des mesures prises concerne l'interdiction de l'importation des viandes rouges réfrigérées et congelées. Il s'agit aussi d'interdire l'importation des veaux destinés à l'engraissement. Une telle mesure épargne à la Tunisie la sortie de devises et encourage l'écoulement du produit tunisien à un prix que les producteurs considèrent comme raisonnable. Selon les professionnels, il est possible de satisfaire les besoins du marché sans être obligé de recourir à l'importation, qui coûte beaucoup au budget de l'Etat et porte atteinte à la filière nationale des viandes rouges. Une autre mesure, non moins importante, a trait à la possibilité d'intervention de la société «Ellouhoum» pour absorber les excédents en viandes rouges. C'est que les producteurs sont confrontés souvent à des problèmes au niveau de la commercialisation et sont obligés de vendre leur produit à bas prix au premier venu. A la faveur de l'intervention de la société «Ellouhoum», les producteurs seront en mesure de vendre leurs produits régulièrement. De son côté, la société en question peut proposer de la viande rouge aux consommateurs à des prix abordables en effectuant ses transactions avec les producteurs en toute transparence. Dans ce cadre, les représentants de la société «Ellouhoum» et ceux de l'Utap sont appelés à organiser, dans les meilleurs délais, des séances de travail afin de prendre les dispositions nécessaires pour définir les prix et la méthode à utiliser en vue d'absorber l'excédent de la production des viandes rouges.