Le caractère prétendument exemplaire du sport est ouvertement contredit au ST!... La tendance n'incite vraiment pas à l'optimisme. Le Stade connaît son lot de polémiques, pas seulement liées aux résultats, mais surtout aux dérapages et aux éboulements enregistrés dans la gestion du club. C'est dire à quel point les hommes actuellement aux postes de décision devraient avoir une profonde conscience de la réalité. Lorsqu'ils en prendront la mesure, ils sauront certainement qu'ils ont failli à leur tâche, bien qu'ils soient là pour faire honneur au passé, mais aussi au présent. C'est-à-dire à la fois le sens du devoir et de la responsabilité et la chance d'appartenir à une véritable institution. Ici et là, sur le terrain ou dans les bureaux, le mode d'emploi n'a rien de reluisant. Le ST se retrouve aujourd'hui et après la phase aller du championnat parmi les équipes les plus concernées par la relégation. Les temps sont durs pour un mythe du football tunisien. ... De fait, rien n'est vraiment exemplaire dans la gestion du club. Ni le rendement des joueurs sur le terrain, ni leur mode de vie dans les vestiaires ou encore dans les entraînements. Ni les rapports humains entre les acteurs et dirigeants, ni la gestion du club, ni la gouvernance des structures. Et les prétendues promesses, engagement et serment ne servent finalement que d'une prosaïque réalité. Le Stade ne fait plus peur. Même pas à domicile. Cela fait un moment déjà qu'il vit essentiellement de son passé et d'une réputation en trompe-l'œil. Ce n'est pas la première fois qu'il connaît justement une difficile, mais pas surprenante saison. Il faut dire aussi que les soucis ne sont pas que sportifs. En premier lieu, il faut souligner à quel point l'objectif d'un club dont les différentes parties, censées être unies par le sens du collectif et du comportement exemplaire, est contrarié par les faits. Si le malaise s'amplifie d'un jour à l'autre, c'est qu'il concentre une grande partie des maux en déchirement et en dissension à outrance. Nos propos ne sont pas destinés pour lancer une pierre de plus au club, à son entraîneur, à ses dirigeants, mais plutôt de tenter de comprendre les causes du malaise, et de vérifier si le ST peut encore véhiculer les valeurs auxquelles il s'est de tout temps attaché. L'épisode tragi-comique révèle aussi la faiblesse d'une gouvernance traditionnelle et d'un modèle visiblement à bout de souffle et qui est plus que jamais appelé à une profonde rénovation. La tristesse est totale!... Evidemment, personne n'est exempt des dérapages. Les responsabilités sont multiples à tous les niveaux de la structure. Il serait aisé de se focaliser sur un entraîneur qui a fini par payer les frais, puisque l'arrivée de Kanzari pour lui succéder est imminente, mais tout le temps incapable d'instaurer un fond de jeu, et encore moins un projet sportif. Sur des joueurs qui ont touché aux limites de leurs prérogatives. Même si on ne peut pas exiger d'eux un comportement exemplaire, tant au plan individuel que collectif, car ils évoluent dans un univers déconnecté, Rien ne se revendique, tout se mérite, notamment en ayant la fierté de porter le maillot de l'équipe et d'appartenir surtout à une institution. C'est une question d'état d'esprit. Ce qu'il y a de beau dans le football, c'est qu'il est une leçon permanente d'abnégation et de don de soi, mais c'est aussi un repère de moralité. Il n'y a pas grand-chose à dire à ce niveau dans l'équipe stadiste. Peu de cohérence dans le plan de jeu, beaucoup de déchets, la performance est difficile à lire, quel que soit le bout par lequel on l'attrape. Le chemin des réussites et des victoires est long. Il n'a pas d'horizon. Une équipe ordinaire avec un rendement réduit au strict minimum? Le ST n'en fait pas plus, et encore moins mieux. Le caractère prétendument exemplaire du sport est ouvertement contredit au ST. La tendance est plus à un risque de relégation qu'à des ambitions de s'imposer au sein de l'élite. Cette impression s'est confirmée depuis quelques années avec une bonne et grosse dégringolade au classement et une actuelle place dans la zone rouge. En attendant de voir de quoi l'avenir sera fait, le ST n'est plus fidèle à ses principes. Dans sa version actuelle, il semble même incapable de faire l'essentiel. Qu'il joue bien ou mal, il n'arrive plus à s'imposer. Même face à des adversaires à sa portée( bien entendu sur le papier). D'un match à l'autre, d'une épreuve à l'autre, il se montre incollable sur son histoire, incapable de renouveler ses centres d'intérêts au-delà de ce qui existe. Bref, de répondre à tout ce que ses supporters appellent de tous leurs vœux. Au bout du compte, autant d'égarement inspire à la fois le sens de l'irresponsabilité que le manquement au devoir de toutes les parties concernées. Sur les détails, il y a lieu de s'inquiéter à la vue du dérapage incontrôlé d'une équipe à la dérive. C'est la perte non seulement d'une vocation, des prérogatives, mais aussi de stratégie, de programmes et d'idées susceptibles de faire avancer les choses. Les problèmes, les défaillances concernent tout un groupe, des individualités, des noms, des aptitudes et des compétences. . . Faut-il s'habituer aujourd'hui à répéter les mêmes constats et les mêmes causes qui empêchent le Stade d'évoluer, de se métamorphoser, de prendre une nouvelle dimension, notamment au-delà de ce qu'il a pris l'habitude de connaître et de vivre ces derniers temps? Il y a tout qui va mal: Saison noire, joueurs à la dérive, collectif en perdition. La tristesse est totale!...