Par Samira DAMI En pleine crise du secteur touristique traditionnel focalisé sur la mer et le soleil durant la saison d'été, d'aucuns avancent qu'il existe l'alternative du tourisme culturel mais aussi saharien, notamment durant la saison d'hiver. Cependant, il existe une autre alternative des plus judicieuses et fructueuses, et à la fois utile et agréable : l'éco-tourisme. Et nous pouvons citer un parfait exemple de l'option éco-tourisme. Il s'agit du projet «de promotion de zones humides pour le dévelpppement local», initié par l'association «Réseau enfants de la terre» (RET) en collaboration avec ses partenaires du projet AAO-Cepf (Fonds de partenariat pour les éco-systèmes critiques). Ce projet a pour objectif le développement d'activités éco-touristiques afin de conserver des sites clés pour la biodiversité au nord du pays qui a démarré depuis 2014. Il s'agit, donc, de protéger cinq zones côtières dont le lac Sud de Tunis, Sebkhet Soliman, les lagunes de Korba et de Maâmoura et Djebel El-Haouria. Ces zones ou sites constituent un patrimoine naturel très riche d'un intérêt écologique très important, étant donné la diversité de la flore, de la faune et de l'avifaune. La plupart de ces sites, qui s'étendent sur des centaines d'hectares et des dizaines de kilomètres, abritent une multitude d'espèces d'oiseaux, comme, par exemple, dans la lagune de Korba, où on compte 60 espèces, dont certaines sont menacées de disparition. Ces cinq zones constituent des espaces naturels primordiaux pour la conservation de la biodiversité et sont même d'une importance internationale. Comment les protéger des pressions croissantes tels l'urbanisation, la pollution industrielle et le braconnage ? Dans ce but, l'association RET, créée en 2011, et présidée par Radhia Louhichi, s'est fixé une action en trois axes : d'abord l'éducation et la sensibilisation des populations et des autorités locales et nationales à l'importance de ces sites et à la nécessité de leur sauvegarde. Ensuite, la création d'un circuit éco-touristique, comme une alternative de développement, dans le but à la fois d'assurer une source de revenu aux acteurs locaux entre artisans, pêcheurs, hôteliers et familles d'accueil, et de protéger les sites naturels. Enfin, la mobilisation et le développement d'une stratégie de communication et de marketing afin d'atteindre la clientèle cible en organisant un Eductour, où les participants seront des représentants des structures locales, nationales et internationales du tourisme, des médias et autres profils pouvant assurer la formation dans leur environnement professionnel. Cela afin de garantir la compétitivité au niveau des prix pratiqués dans d'autres circuits similaires. Ainsi l'association Réseau enfants de la terre projette, afin de lancer cette action éco-touristique, dans les cinq sites du projet, d'organiser deux circuits, et ce, successivement du 19 au 21 janvier et du 11 au 13 février 2016 qui seront suivis de séances d'évaluation. Ce projet de promotion des zones humides pour le développement local, financé à hauteur de 17.770 dollars (environ 35.000 dinars) par la Cepf mérite, donc, un intérêt certain de la part des autorités locales et nationales et notamment du ministère du Tourisme qui gagnerait à l'encourager, voire plus à l'adopter.