Le club insulaire se trouve au pied du mur, essuyant les conséquences d'un mercato estival raté. Depuis qu'elle est passée à l'étage inférieur et retournée en Ligue 2 après un retour éclair en Ligue 1, le troisième de l'histoire de ce club fondé en 1946, l'ASD va mal. Ce mauvais résultat, mal digéré jusqu'à ce jour, continue de jeter son ombre sur le stade municipal de Djerba Houmet-Souk. On avait grand-peur au terme de la saison écoulée ratée que les Djerbiens ne s'enlisent de nouveau pour une autre décennie dans la Ligue 2. Avec 9 points seulement en 11 journées sur 33 possibles, et à 7 journées seulement de la fin de la première phase du championnat, on commence maintenant à craindre le pire. L'ASD est avant-dernière du classement devant l'USSbeïtla avec une marge de sécurité d'un petit point et effectue, dimanche 17 et jeudi 21 janvier, deux déplacements périlleux à Grombalia et à Zarzouna, deux équipes pas très bien classées elles aussi et qui ne feront pas dans la dentelle pour s'octroyer les trois points du succès. L'exemple du voisin, l'ESJerba, qui est passé de la Ligue 1 à la Ligue 2, puis en Ligue 3 en peu de temps et qui connaît lui aussi des problèmes épineux, est toujours présent à l'esprit. On peut citer également celui du COMédenine, de la Palme Sportive de Tozeur, qui après avoir connu toutes les joies et la belle aventure parmi l'élite, sont aujourd'hui oubliés dans le paysage sportif, voire carrément abandonnés à leur triste sort. Un mercato d'été raté Première raison de ce passage nettement à côté de la plaque et de cette grande déception côté fans notamment qui rêvaient de jouer le play-off et de retrouver assez rapidement le football d'élite, c'est à coup sûr un mercato d'été pas très réussi pour ne pas dire complètement raté. Après n'avoir pas su ou pu garder leurs meilleurs éléments qui auraient pu faire leur bonheur cette saison, à l'image de Zouhaïer Attia parti à l'ESZ, de Hamdi Msallemi qui joue titulaire à part entière à l'OSB, de Sabeur Khalfaoui qui s'est imposé comme premier gardien de but du CAB avec à la clé un joli record de 720 minutes de jeu sans encaisser le moindre but, de Hédi Bourkhiss qui est le principal artisan de l'excellent parcours de l'USM en phase aller, de Wael Ben Romdhane qui a signé tout récemment avec l'ASG, les Djerbiens sont tombés dans le piège d'un recrutement massif de joueurs très moyens qui n'ont ni le profil, ni les qualités, ni la force de caractère, ni encore moins l'expérience de la rude épreuve de la Ligue 2, où les matches se jouent avec le cœur et les tripes, et où le côté tactique et engagement physique est de loin primordial par rapport à la technique balle au pied et à la manière, et où donc le résultat prime et reste le premier objectif. Conscients qu'ils ont fait fausse route, les responsables insulaires se sont empressés de résilier les contrats de pas moins de sept joueurs récemment recrutés comme Adnène Mejri, Montacer Saïdani, Moatez Landoulsi, Aymen Zidane, Oussama Ben Abdelkader, Mohamed Lamine Haj Saïd, Mohamed Jemaï sans qu'ils aient sous la main de véritables solutions de rechange, puisque le mercato d'hiver n'était pas encore ouvert au moment de ces résiliations en masse. Deuxième raison de ces résultats peu probants, voire assez décevants, les mauvais choix du staff technique, appelé à accomplir une tâche pas très facile, en l'occurrence l'accession. Anis El Bez, le premier entraîneur désigné à la tête de l'ASD cette saison, a été démis de ses fonctions — chose aussi bizarre qu'impensable — dès la journée inaugurale après une défaite à Djerba devant le CSK par 3 buts à 1. A sa place, on désigne un entraîneur des années 70-80, Néji Jrad, qui n'a pas su gérer le groupe qu'il avait sous la main avec son sens de la communication pas très développé et sa façon archaïque et dépassée de préparer techniquement et mentalement ses joueurs. En sept matches, il n'a obtenu que sept points sur 21, un bilan médiocre qui l'a poussé à la sortie par la petite porte. Maintenant, l'ASD est sous la houlette d'un troisième entraîneur, Hassine Ben Sédrine, qui n'a pas une grande marge de manœuvre pour redresser une situation des plus compromises, voire critiques. En l'absence de joueurs de gros calibre disponibles et prêts à opter pour une équipe qui joue sa survie en Ligue 2, il a donné le feu vert pour quelques recrutements assez timides. Après Rami Khraïef venu du CSMsaken, Anis Matar Bacha de l'ASA, Mohamed Khadheri du CAB et d'EGSG, Firas Aïssaoui et Omar Ben Ammar du CSHL sous forme de prêt et le retour de Houcem Jemaïel et de Bassem Mkaaem qui ont rompu respectivement avec l'OB et l'USM, c'est au tour du gardien de but étoilé espoir, Hamza Ben Brahim, de rejoindre l'effectif insulaire, en attendant de clôturer la liste. Serait-ce suffisant pour remettre les pendules à l'heure et redresser la barre ? Impossible d'avancer le moindre pronostic.