Une installation composée de 999 modules ovales, que l'on peut assembler selon une infinité de possibilités, de combinaisons, d'interprétations. Serpent du Lochness, dragon à écailles, agrégat d'atomes devenus fous, puzzle sans début ni fin, le 999 Game avait été exposé à la Dubaï Design Week pour y représenter la Tunisie, pays invité à ces assises du design international. Comme il avait été monté sur place, ni le public ni les sponsors n'avaient eu l'occasion de le voir en «chair et en os», pourrait-on dire. C'est donc à son retour, auréolé d'un certain succès, que le 999 Game est revenu. Et l'on a pu le découvrir en présence des trois artistes, architectes et designers, qui ont présidé à sa naissance, à la Boîte, espace d'art contemporain au cœur de l'univers industriel de la Charguia. Chacha Atallah, Karim Ben Amor et Haythem Zakaria se sont associés dans cette entreprise La première est designer, a travaillé en France et au Japon avant de s'installer en Tunisie où elle dessine des collections de meubles pour Slow éditions, et Musk and Amber. Le second est architecte, a travaillé dans des agences parisiennes, a créé sa propre agence, et est fort bien implanté sur la place de Tunis. Il est également photographe, et a participé à de nombreux évènements et expositions internationaux par ses photos ou ses installations Haythem Zakaria vit et travaille en France. Ses recherches et ses travaux sont imprégnés de spiritualité soufi. Pour Dubaï, le thème offert était «le jeu». Ces trois artistes ont donc conçu une installation composée de 999 modules ovales, que l'on peut assembler selon une infinité de possibilités, de combinaisons, d'interprétations. Il en résulte un schéma répétitif, aléatoire et rythmique, non statique, et non figé, toujours en possibilité de mouvement, de transformation, de changement. Dans «La Boîte», où l'espace n'est pas très grand, il était étrange, ludique, fascinant et inquiétant à la fois de voir se dérouler les volutes de ce serpent sans queue ni tête, que l'on imagine sans fin.