Par Amor NEKHILI Depuis le 1er janvier 2007, le poste du secrétaire général de l'ONU est toujours occupé par Ban Ki-moon, dont le second mandat se terminera le 31 décembre 2016, date à laquelle l'Organisation des Nations unies se dotera d'un nouveau patron. L'importance et la complexité du poste de secrétaire général sont évoquées par la résolution 69/321 adoptée par l'Assemblée générale le 11 septembre 2015, laquelle «souligne, en particulier, la nécessité de veiller à ce que le meilleur candidat possible soit nommé au poste de secrétaire général, candidat qui possédera les plus hautes qualités de travail, de compétence et d'intégrité et qui démontrera son ferme attachement aux buts et aux principes des Nations unies, et invite les Etats membres à présenter des candidats dont les qualités de chef et d'administrateur sont démontrées, qui ont une vaste expérience des relations internationales et de solides aptitudes dans les domaines de la diplomatie et de la communication et qui maîtrisent plusieurs langues». Mais, en règle générale, il parle couramment anglais et français, les deux langues officielles de travail de l'ONU. Rappelons tout de même que pour garantir l'impartialité de la tête de l'organisation mondiale, ce poste n'a jamais été octroyé à un citoyen de l'un des cinq pays membres permanents du Conseil de sécurité, à savoir la Russie, la Chine, le Royaume-Uni, les Etats-Unis et la France. Sur la question de la répartition géographique, il appartient à l'Europe de l'Est de présenter la candidature du prochain secrétaire général. A ce propos, la Russie souhaiterait qu'un représentant d'Europe orientale devienne le prochain secrétaire général de l'ONU, a dit le ministre russe des Affaires étrangères, Sergueï Lavrov. Dans un entretien à l'agence Tass, Sergueï Lavrov a également évoqué le fait que les représentants d'Europe occidentale, de l'Asie, du continent africain et de l'Amérique latine ont, à plusieurs reprises, occupé ce poste tandis qu'un groupe d'Europe de l'Est qui existe officiellement n'a jamais été présenté. S'agissant du processus du choix du prochain secrétaire général, des propositions fusent de toutes parts. Pour Mary Robinson, ex-Haut commissaire des Nations unies aux droits de l'Homme, les candidats devraient présenter une plate-forme dans laquelle ils font état de leurs priorités. L'ex-présidente irlandaise juge aussi nécessaire des auditions au Conseil de sécurité et à l'Assemblée générale. Elle recommande d'y associer la société civile. «Le Conseil de sécurité doit soumettre plus qu'un candidat à l'Assemblée générale», ajoute-t-elle. Quant à William Pace, directeur de l'Institut pour la politique globale représentant la campagne «1 for 7 Billion», il appelle les candidats à mettre à disposition du public leur CV et visions pour la fonction. Renforcer la légitimité du futur patron de l'ONU passe, poursuit-il, par une limitation de la fonction à un seul mandat, peut-être de sept ans. Le futur secrétaire général n'aurait pas à faire campagne durant son premier mandat pour le second. Il serait «moins exposé aux retours d'ascenseur, il serait plus indépendant». Et dans ce contexte, la société civile n'est pas en reste. Dans une lettre ouverte adressée aux Etats membres de l'Assemblée générale sur le processus de sélection du Secrétaire général de l'ONU, un groupe d'organisations de la société civile estime que «la sélection du nouveau Secrétaire général en 2016 sera l'une des décisions les plus importantes que l'Assemblée générale fera au cours des dix prochaines années». Pour ces ONG, «le nouveau secrétaire général devra aborder un monde confronté à des guerres civiles de plus en plus dangereuses, des catastrophes humanitaires et environnementales, au terrorisme, au développement régressif, aux crises économiques et financières, et à l'inégalité. Un leadership mondial et une coopération internationale sont plus que jamais nécessaires. Il est essentiel que le candidat le plus qualifié soit choisi pour devenir Secrétaire général de l'ONU». En ce qui concerne la durée du mandat du secrétaire général, des représentants de la société civile internationale recommandent qu'il ne soit prévu qu'un seul mandat d'une période de sept ans non renouvelable, ce qui aiderait le secrétaire général à poursuivre un programme à long terme sans avoir à être interrompu par une campagne de réélection. Pour ce qui est des candidats possibles pour occuper le bureau du 38e étage du siège de l'ONU à New York, les tractations vont bon train. Pour le Royaume-Uni, «le temps est venu pour une femme de diriger l'Organisation des Nations unies. A déclaré l'ambassadeur britannique Matthew Rycroft. Déjà un duel bulgare se profile à l'horizon. Kristalina Georgieva, la commissaire bulgare en charge du budget à la Commission européenne, est intéressée par le poste, auquel sa compatriote Irina Bokova, qui dirige actuellement l'Unesco, est également candidate. D'autres candidats en Europe de l'Est font campagne pour le poste. C'est par exemple le cas de Vesna Pusi, actuellement Première ministre adjointe et ministre des Affaires étrangères en Croatie, de Danilo Türk, ancien Président de la Slovénie ou de l'actuel ministre des Affaires étrangères slovaque, Miroslav Laják. Il est très probable que des candidats d'autres régions entrent aussi en lice. D'autres noms circulent aussi : l'ex-Première ministre néo-zélandaise Helen Clark, actuelle patronne du Pnud, la présidente chilienne et ex-chef de l'ONU femmes, Michelle Bachelet. Toutefois, à l'heure actuelle, homme ou femme, aucun n'est encore officiellement sur les rangs et aucun ne fait encore l'unanimité.