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Polémique et réformes
Les musiciens et la carte professionnelle
Publié dans La Presse de Tunisie le 22 - 01 - 2016

Créer des cadres professionnels qui permettront aux amateurs de faire de la musique dans un cadre légal (et sans avoir, surtout, à être menacés par une quelconque mesure). Certains proposent même la formule des intermittents
Les déclarations de président du Syndicat national des chanteurs professionnels tunisiens, Mokded Shili, concernant l'obligation d'une carte professionnelle pour toute activité musicale, ont suscité une vague d'indignation dans le milieu culturel tunisien. Rappelons que, suite à ces déclarations, des artistes ont été interdits de se produire, à l'instar du musicien et chanteur (leader du groupe Gultrah sound system qui s'est produit dans des festivals nationaux et qui a un grand public) qui a été empêché, en décembre dernier, par la police touristique de chanter dans un restaurant de La Goulette. L'artiste rapporte que les policiers ont interdit à son groupe de chanter, faute de cartes professionnelles.
«Je ne permettrai plus qu'un chanteur travaille au noir», avait, alors, déclaré, Mokded Shili, ajoutant qu'une vaste campagne sera lancée dans les bars, les restaurants et les hôtels afin que les chanteurs, qui ne sont pas munis de leurs cartes, soient interdits d'exercer. Il a, dans ce sens, appelé dans un communiqué les artistes à adhérer au syndicat pour «défendre leurs intérêts». Indignés, des artistes n'ont pas hésité à réagir, un rassemblement a été même organisé, le 27 décembre 2015 devant la Maison du musicien, le siège du syndicat de Shili, par un groupe de musiciens amateurs. «La musique n'est pas une carte», avaient scandé ces derniers. L'artiste Bayrem Kilani (Bendirman) estime que ce sont les jeunes chanteurs qui seront les premiers touchés par cette mesure. Pour le chanteur Mounir Troudi, les propos de Mokded Shili n'ont aucune légitimité, estimant qu'il n'est pas à la tête du syndicat officiel.
Dans un communiqué publié le 31 décembre dernier, le ministère de la Culture avait rebondi sur les déclarations du syndicaliste, indiquant que le ministère est la seule autorité capable d'attribuer des cartes professionnelles aux artistes. Le même communiqué précisait que le ministère n'était pas responsable des spectacles arrêtés par la police. Et Mokded Shili de répondre que le syndicat ne faisait qu'appliquer la loi 32 de l'année 1969. En appelant à réformer le secteur, il a affirmé que cette loi est archaïque et doit changer car, concrètement, c'est au syndicat d'accorder les cartes professionnelles aux personnes concernées.
Réformer le secteur
Mais au-delà de la polémique, ces déclarations imposent un débat de fond. Il s'agit de poser les bonnes questions et de ramener des solutions à la crise que vit le secteur en général. Créer des cadres professionnels qui permettront aux amateurs de faire de la musique dans un cadre légal (et sans avoir, surtout, à être menacés par une quelconque mesure). Certains proposent même la formule des intermittents. Il s'agit aussi de mieux organiser, d'une manière générale, le secteur musical et les métiers du spectacle, car même ceux qui sont concernés par cette carte n'en sont pas vraiment satisfaits. Questionné à ce propos, le pianiste et compositeur, à la carrière internationale, Mohamed Ali Kammoun nous a déclaré qu'un débat sérieux sur la carte professionnelle devrait désormais avoir lieu. Estimant que ce serait le seul avantage de cette mesure précipitée, prise à l'égard de tous les musiciens tunisiens et appuyée aussitôt par les forces de l'ordre. «Si tu n'as pas la carte professionnelle, tu ne peux pas jouer, des policiers te l'annoncent alors que tu t'apprêtes à honorer un spectacle ! Il s'agit bien donc d'un permis de travail ! Par conséquent, la question qui se pose est de savoir qui a le droit de monter sur une scène professionnelle et qui ne l'a pas ? Pour répondre à cela, nous avons droit à des arguments plutôt qualitatifs du genre : «Si tu ne sais pas jouer ou chanter, tu dégages», annoncés par le Syndicat du Secteur, dont je suis personnellement membre non titulaire de la carte professionnelle » et d'ajouter : «Pourtant, seuls les contrats justifient réellement un permis de travail! Si un artiste témoigne d'un nombre de contrats bien en règle, c'est qu'il est en parfaite légitimité avec son environnement socio-économique : il paye ses taxes auprès du trésorier public, il est couvert par la loi, etc. Reste la question fortement ambiguë de la qualité. Cette question plutôt esthétique est très complexe, car elle met en jeu aussi bien l'émetteur qu'est l'artiste, tout comme le producteur, l'organisateur et le récepteur, c'est-à-dire le public, jusqu'aux vecteurs de promotion (les médias en l'occurrence). Faute donc de se baser sur des modèles fiables et de référence en matière d'organisation des métiers de l'art, faute d'engager un débat national et institutionnel, l'on passe directement aux sanctions. Cela est infondé et relève de la pure censure. Il faut en revanche et simplement imposer des contrats de vente de la part des responsables d'un spectacle vivant et plus tard exiger des déclarations de la part de tous les musiciens». L'artiste affirme également que cette mesure choc devrait au moins annoncer un débat de fond sur le statut précaire en Tunisie. Sami Ben Saïd, secrétaire général du Syndicat tunisien des professions musicales (Stpm, affilié à l'Ugtt), affirme que l'on n'est pas à la première (ni la dernière) intervention répressive contre les musiciens en Tunisie. Le ministère de la Culture assure que des réformes sont en cours pour mettre en place une nouvelle juridiction en harmonie avec la deuxième République. Selon Sami Ben Saïd, des commissions réunissant tous les acteurs du secteur musical et culturel travaillent pour proposer des recommandations qui seront soumises aux experts pour les convertir en textes juridiques et que certaines figures de la musique underground participent au processus. Pour ce qui est de la fameuse carte professionnelle, le ministère de la Culture a publié, récemment, un appel à candidature pour l'octroi de la carte professionnelle dans les domaines de la musique et de la danse (session 2016, en vertu de la loi n°32 en date du 9 mai 1969 et du décret n°141 daté du 27 avril 1970, relatifs à la carte professionnelle artistique). Des insatisfaits se sont exprimés sur la procédure du concours, entre autres, le manque de précisions sur les critères techniques et artistiques. Certains estiment qu'il faut prendre en considération la diversité des styles musicaux. «D'autant que cette carte prend une valeur plus qu'elle ne le mérite, et qu'elle s'étend au-delà de son cadre traditionnellement lié aux restaurants et aux mariages, il faudrait indéniablement réhabiliter le mode du concours», affirme Mohamed Ali Kammoun dans ce sens, et d'ajouter : «Plus important que cette charte administrative à la mode des années 1960, un minimum de précision des critères techniques et artistiques requis serait le bienvenu dans un concours : le programme de l'épreuve par spécialité, les connaissances théoriques et pratiques demandées par spécialité, le nombre de pièces à préparer, les styles...».
Ces derniers devront se contenter de la même procédure, car la session 2016 du concours se tiendra de la même manière que les années précédentes. Le ministère assure, néanmoins, que des mesures sont prises, en collaboration avec toutes les parties prenantes, pour changer la loi avant 2017 en prenant en considération la diversité des expressions musicales et des parcours.


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