Photo : Abdelfettah BELAID Dans un paysage qui ne renvoie, en aucun cas, au dénouement, le secrétaire général de la Centrale syndicale, Noureddine Taboubi, affirme cependant que la Tunisie est en passe de surmonter la crise politique. En effet, le secrétaire général de l'Union générale tunisienne du travail indique que des indices positifs montrent une possible sortie de crise. Tension sociale inédite, blocage politique sans précédent et profonde crise économique, en Tunisie tous les indicateurs sont au rouge, alors que plusieurs partis et organisations mettent en garde contre l'explosion de la situation sociale dans le pays. Si les dernières augmentations des prix de certains produits de consommation expliquent en partie cette effervescence sociale, ce sont notamment les événements de Sidi Hassine Sijoumi qui pourraient envenimer davantage cette situation. L'affaire d'un mineur agressé et dénudé en pleine rue par des policiers à Sidi Hassine qualifiée de choquante par le Chef du gouvernement et ministre de l'Intérieur par intérim, Hichem Mechichi, a en effet compliqué davantage la situation sociale. Alors que dans ce quartier les nuits de violence, d'émeutes et d'accrochages avec la police se multiplient samedi dernier, à Tunis, la situation a également dégénéré. Si les manifestants ont protesté contre la violence policière, une intervention musclée a étouffé ce mouvement protestataire et la tension est montée d'un cran. Certes, pour le gouvernement Mechichi, la situation est loin d'être confortable d'autant plus qu'il est au cœur d'une crise politique inédite. Ces mouvements sociaux interviennent alors que le pays est au bord d'une explosion sociale, comme le confirment plusieurs organisations et composantes de la société civile, mettant en garde une atteinte aux libertés collectives. L'Ordre national des avocats de Tunisie a appelé les organisations, la société civile et tous les citoyens à participer à un mouvement populaire pour défendre les droits et les libertés et dénoncer les violences policières ainsi que la situation politique, économique et sociale qui prévaut dans le pays. En évocation des violences policières contre un jeune, l'Ordre national des avocats a demandé au gouvernement et aux autorités compétentes d'assumer leur responsabilité dans le respect de la loi et son application aux agresseurs. Kaïs Saïed hausse le ton ! Face à cette situation qualifiée de «très dangereuse» par le Chef de l'Etat, ce dernier a décidé de convoquer le Chef du gouvernement pour lui faire part de sa vive préoccupation quant aux événements qui se passent actuellement en Tunisie. Mettant en garde contre l'effondrement de l'Etat tunisien, Saïed a promis de protéger l'unité du pays en faisant usage de ses prérogatives constitutionnelles. S'adressant implicitement au président de l'Assemblée des représentants du peuple (ARP), le locataire de Carthage a souligné que le «peuple n'a pas élu trois présidents, mais un seul», assurant que la clé pour résoudre la crise est politique. Si la crise était de nature politique, ses retombées semblent frapper la situation sociale, économique et sanitaire, d'autant plus que le pays est confronté à une quatrième vague de contamination par le coronavirus. Sauf que dans ce paysage qui ne renvoie, en aucun cas, au dénouement, le secrétaire général de la Centrale syndicale, Noureddine Taboubi, a affirmé que la Tunisie est en passe de surmonter la crise politique. En effet, le secrétaire général de l'Union générale tunisienne du travail (Ugtt), Noureddine Taboubi, a indiqué que des indices positifs montrent une possibilité de sortir de cette crise. «Le peuple tunisien se trouve face à des défis économiques et sociaux à relever», a notamment indiqué la centrale syndicale dans un communiqué rendu public samedi à l'issue l'entretien de son président avec le Chef de l'Etat. Kaïs Saïed a-t-il donné son feu vert au dialogue national ? C'est en tout cas ce que laissent croire les propos du premier responsable de la Centrale syndicale. Le Président de la République s'est toujours montré contre la participation de certaines parties accusées de corruption à ce dialogue national, initiative de l'Ugtt.