Bonne nouvelle en provenance de La Marsa en ce mois de Ramadan : la grande cité de la banlieue nord de la capitale revit une tradition ancienne mais hélas ! mise en veilleuse ces dernières années: celle des soirées animées dans l'emblématique café du Saf Saf. Les propriétaires de l'endroit, les trois frères Bahri, héritiers de ce prestigieux établissement, et Souheil Mouldi, opérateur de tourisme qui (s') investit dans le créneau culturel, organisent tout au long de ce mois de Ramadan des soirées musicales et théâtrales couronnées par une causerie. L'ambition des promoteurs de cette initiative est d'offrir au public (individus et familles) une soirée de qualité qui rappelle la vocation de l'endroit à être un espace de détente intelligente, agréable et populaire. Les soirées se composent de deux volets : en première partie (environ une heure de temps), un spectacle théâtral (généralement un one man show) ou une prestation musicale (cinq instrumentistes et trois chanteurs). L'occasion de rencontrer des artistes confirmés ou des révélations promues à un très bel avenir. Ainsi Khaled Chnen se produira dans H'kéyèt nès zmèn, Houda Ben Amor dans Kîd ennça', Honna et Al hikayèt, Jamel Madani dans Zanqet ‘annakni, Mohamed Ali Dammak et Nabiha Gouider dans Ana ou roûhî. La chanson sera représentée par la troupe Asfar conduite par Olfa Soussi, par Hatem Lejmi et par la troupe de Rania Jédidi. La deuxième partie de la soirée, environ une heure de temps après un intermède, est occupée par le très sympathique, très prolixe et néanmoins fort bénéfique Abdessatar Amamou qui, chaque soir, déroule pour le public le fil de la nostalgie de la Tunisie de naguère. Insérés dans ce programme: un répertoire de chansons syriennes (qoudoud halabiya, le 19 août), des chansons de la mémoire collective (Kèn yâ mâ kèn, le 24 août), une séance de stambali (rituel spirituel d'origines négro-africaines, le 26 août), une pièce combinant performance théâtrale et musique sur fond d'histoires et de ruses féminines (Kîd ennça', le 28 août), un répertoire de chansons puisées dans le patrimoine rural tunisien (ouroûbiyèt, le 30 août) et une séance de musique soufie (Noûr el abrâj, le 2 septembre). Le programme comporte aussi des soirées dédiées à la musique et aux chants sacrés : soulamiya, madâ'ih et adhkâr, aïssaouiya, mjarred, à côté des airs au goût de nostalgie : mâlouf, takht, tarab, koulthoumiiyât, et une soirée au parfum du Saf Saf de la Marsa d'antan avec les chansons d'Ali Riahi, Hédi Jouini, Ouarda, etc. A-t-on tout dit ? Oui, si on n'oublie pas de signaler que les soirées se déroulent dans l'espace que surplombe le charmant kiosque en bois ajouré et peint en bleu.