Selon le chef de la mission de l'Organisation mondiale de la migration en Tunisie, Mme Lorena Lando, en cas d'intervention militaire en Libye, l'OIM est prête à intervenir là où il faut. L'Organisation viendra en renfort apportant, au besoin, l'assistance technique et matérielle requise Le compte à rebours d'une éventuelle intervention militaire en Libye a commencé. Tant et si bien que l'on entend battre les tambours de guerre, sous le commandement des Etats-Unis, aidés en cela par les pays occidentaux. Et les échos qui nous viennent de loin semblent confirmer cette tendance belliqueuse, et que la formation d'un gouvernement libyen d'union nationale pourrait lui donner l'aval. Cela n'est, en fait, qu'un prétexte pour passer à l'acte. Entre-temps, c'est le calme qui précède la tempête. Mais les réactions anti-invasion officiellement déclarées de part et d'autre n'apaisent point les craintes d'une guerre pesante, aux conséquences désastreuses. Tunisie : principe de précaution Et quoi qu'on en dise, les frappes décidées à l'encontre de l'organisation terroriste Daech ne vont épargner personne, exacerbant la tension dans la région, mais aussi sur nos frontières avec la Libye. A moins que le syndrome de 2011 n'apparaisse de nouveau, quitte à retomber dans l'anarchie des flux des réfugiés et ressortissants de tous bords. Qu'importe le scénario, une stratégie de communication de crise s'impose par la force des choses. C'est là une question de principe de précaution et d'anticipation. Dans une logique de prévention, la Tunisie n'a pas manqué de prendre des mesures de précaution pour mieux se préparer à toute situation d'exception. Des commissions régionales seront mises en place dans les gouvernorats du sud-est du pays. Les organisations d'aide et de secours sont aussi sur place, hissant l'état d'alerte à son paroxysme. En tout cas, le Croissant-Rouge tunisien (CRT) se dit prêt, avec les moyens logistiques et matériels nécessaires. Son secrétaire général, M. Tahar Cheniti, semble être sûr de lui, faisant également confiance en son staff de terrain. Son organisation à vocation humanitaire s'est montrée en mesure de gérer une éventuelle affluence des réfugiés vers nos frontières. Tout compte fait, le CRT a à son actif l'expérience de 2011, de quoi tirer les enseignements du passé. Cela dit, il n'aura pas droit à l'erreur. Croissant-Rouge : formation de volontaires Et M. Cheniti de rassurer qu'un plan d'urgence a été mis à jour. «Nous avons mobilisé une équipe de volontaristes qui a été formée pour l'occasion. Elle est prête à agir à tout instant, à même d'intervenir auprès des plus vulnérables», ajoute-t-il. Pour rappel, argue-t-il, il n'y avait, en 2011, que quelque 500 jeunes bénévoles envoyés sur le terrain. Cette fois-ci, cet effectif sera renforcé, avec de meilleures prestations sociales prévues pour être fournies aux réfugiés et migrants potentiels. De même, le réseau du CRT couvrira tout le territoire national. De toute façon, «on travaille de concert avec les différentes parties intervenantes, en l'occurrence l'Unhcr (Haut commissariat des Nations unies pour les réfugiés) et l'OIM (Organisation internationale des migrants)», souligne-t-il. Il n'y aura plus de camps comme « Choucha » En pareilles circonstances, ces acteurs travaillent ensemble, tout en coordonnant leur concertation avec le gouvernement tunisien. Qu'en est-il des aides et de l'hébergement ? Le spectre du camp de Choucha va-t-il être ressurgir? D'après lui, il n'est plus question de revivre l'expérience de 2011, la crise d'hébergement des réfugiés ne doit plus se reproduire. De son côté, le chef de la mission de l'OIM en Tunisie, Mme Lorena Lando, s'est déclarée prête à intervenir, là où il faut, si intervention militaire en Libye il y a. Son organisation viendra en renfort, apportant, au besoin, l'assistance technique et matérielle requise. «Face à la situation en Libye qui pourrait dégénérer, on est là en soutien à la Tunisie pour pouvoir agir au moment voulu», révèle-t-elle. D'ailleurs, précise-t-elle, un plan d'urgence est, désormais, opérationnel. Juste, à ce titre, quelques éléments supplémentaires à revoir avec le gouvernement tunisien pour sa mise à jour, afin de pouvoir garantir la protection des droits des migrants rescapés de la guerre. Comme en 2011, l'intervention aurait lieu en toute concertation avec les autres organisations humanitaires présentes dans le pays. A ses dires, il n'y aura pas les mêmes conditions qu'en 2011. L'installation des camps, non plus. Des centres d'accueil et des maisons des jeunes seront, au cas où l'intervention militaire aurait lieu, réservés pour le logement des réfugiés dans le sud tunisien.