Après une première présentation à Avignon en juillet 2015 et à Bruxelles au mois de janvier 2016, le monologue de Lassaâd Jamoussi, mise en scène de Meriam Bousselmi, sera présenté au centre culturel M'hamed-Maârouf à Sousse, ce soir à 18h00. Après avoir traité de la dictature du point de vue de l'opprimé dans sa pièce «Mémoire en retraite» ayant remporté le prix de la meilleure pièce au festival du théâtre arabe tenu au Caire (Egypte) en 2011, l'auteure et metteur en scène, Meriam Bousselmi, donne la parole cette fois à l'oppresseur, un rôle qu'incarne l'acteur Lassaâd Jamoussi. D'après le synopsis de la pièce traduite du français vers les langues danoise, allemande et néerlandaise, l'œuvre (dont le texte en cours de traduction vers l'arabe) tente de dresser le portrait de ce personnage, «le dictateur», à la fois terrible et fascinant, tout en proposant une réflexion implicite sur l'Homme. Dans sa note de présentation, l'auteure précise que la pièce est un monologue d'un ex-dictateur qui, dans sa solitude désespérée, s'invente des conversations : une parole proliférante comme une sorte de compensation compulsive et névrotique du silence qui lui est imposé par la Révolution. Selon l'auteure, «Ce que le dictateur n'a pas dit» est une «tentative de lui extirper quelques mots et d'interroger les différents registres du non-dit». Il s'agit de «dévoiler la mystification à laquelle se livrent les dictateurs et de dénoncer les manipulations politiques, les sales jeux de pouvoir et d'autorité dont les peuples sont coresponsables et victimes à la fois». Après Sousse, le monologue sera présenté le 29 février, les 1er et 2 mars prochain à l'espace d'art et de création El Teatro à Tunis.