La mobilisation sécuritaire et citoyenne en vue de faire épargner à la Tunisie les conséquences désastreuses de l'intervention militaire occidentale en Libye va de pair avec la poursuite et l'arrestation des terroristes qui attendent les instructions pour passer à l'action Avec le démarrage officieux des raids de la coalition occidentale contre les «jihadistes» de Daech installés en Libye, l'atmosphère générale est que la guerre a bien éclaté et les Tunisiens sont entrés de plain-pied dans la mobilisation et la veille aussi bien officielle que populaire engagée en prévision des frappes que l'on attendait d'un moment à l'autre. Hier, «les frontières tuniso-libyennes ont été placées en état d'alerte maximale», comme l'a annoncé le chargé de la communication auprès du ministère de l'Intérieur. Et la mise en état d'alerte maximale des frontières n'a pas empêché les Libyens fuyant la guerre d'entrer en Tunisie, via le poste frontière de Ras Jedir, puisque plus de 2.500 citoyens libyens sont parvenus, hier, à rejoindre le sol tunisien. Quant au raid américain, on apprend qu'il a fait trente-sept morts de nationalité tunisienne, outre d'autres nationalités. La machine médiatique a immédiatement annoncé que les dépouilles des Tunisiens tombés sous les bombardements américains ont été remises, dans la nuit de vendredi à samedi, aux autorités tunisiennes. Une information démentie par le ministère de l'Intérieur qui a publié, hier, un communiqué dans lequel il souligne qu'il n'est pas encore établi que ceux qui sont tombés sous les bombardements américains sont effectivement de nationalité tunisienne. Pour le moment, seul Mustapha Abdelkabir se proclamant le spécialiste n°1 de la question libyenne et désigné par certains médias comme la source «officieuse et officielle» rendant compte de ce qui se passe en Libye, avance que trente-sept Tunisiens ont été tués suite au raid américain sur un camp daechiste dans la ville de Sabrata. De nouveaux terroristes sous les verrous Parallèlement aux frappes américaines, la traque des terroristes évoluant au sein des «cellules dormantes» se poursuit de plus belle. Désormais, il ne se passe plus un jour sans que les forces de l'ordre n'annoncent le démantèlement d'une cellule de terroristes en train de planifier des attentats contre certains sites sensibles dans l'ensemble du pays. Pas plus tard qu'hier, six individus soupçonnés de préparer des attentats terroristes ont été arrêtés à la cité Ettadhamen (gouvernorat de l'Ariana). Selon les premiers éléments de l'enquête, ils sont en relation avec des éléments terroristes basés en Irak et en Syrie et ils projetaient de faciliter le départ d'autres extrémistes vers les deux pays indiqués. La capture des terroristes ne se limite pas uniquement aux frontières nationales. Ils sont en train de tomber également en Libye puisque l'on parle, dans certains milieux se disant informés, de la mort d'Abou Iyadh, le chef d'Ansar Echaria, lors du raid américain sur Sabrata et de l'arrestation d'un autre terroriste appelé Abou Yahia Ettounsi à Tripoli.