Le recrutement de joueurs étrangers n'est pas toujours la bonne solution pour obtenir une équipe très compétitive. Les moyens humains propres d'un club peuvent souvent faire l'affaire. A l'Espérance, il semblerait que cette orientation sera la première empreinte de Radhi Jaïdi. Au terme de ses trois saisons de gloire ponctuées de trois gros trophées en championnat arabe des clubs (2017) et en Ligue des champions (2018 et 2019), l'Espérance n'a pu se maintenir au sommet de la hiérarchie arabo-africaine. Et même si elle a pu «perpétuer» sa suprématie sur le plan local en remportant cinq titres de championnat d'affilée depuis 2017, l'Espérance a marqué le pas tant en championnat arabe qu'en Ligue des champions. En effet, les saisons 2019-2020 et 2020-2021 ont constitué une vraie disette pour le doyen des clubs tunisiens, devenu un habitué au-devant de la scène continentale. A vrai dire, il n'y a rien d'alarmant à ce propos, car même dans les autres pays européens ou d'Amérique latine, il reste toujours ardu, pour n'importe quel club, aussi fort soit-il, de se maintenir régulièrement dans la plus haute marche du podium continental ou international. Seulement, c'est la politique des clubs huppés et leur stratégie à gérer au mieux leur marche qui importe beaucoup plus que les trophées à épingler sur leur tableau de chasse. Car pour se ressaisir et continuer son bonhomme de chemin vers le succès, il n'y a pas meilleure méthode que de préparer l'avenir avec méthodologie, bon sens et sérénité. Place aux jeunes Sur nos colonnes, nous avons souvent mis l'accent sur la nécessité de ne pas trop se focaliser sur les recrutements de joueurs étrangers sans mûre réflexion. Tout un chacun sait que cette nouvelle vague a coûté les yeux de la tête à la majorité des clubs tunisiens, dont plusieurs ont été assignés par-devant les institutions internationales (Fifa, TAS...) pour résoudre de gros problèmes, nés de leur politique hasardeuse en matière de recrutements. Le comble, c'est que les joueurs concernés par les affaires portées devant la Fifa ou le TAS sont, tous, des joueurs de second plan, incapables d'apporter le «plus» escompté sans parler de l'énorme gâchis financier laissé derrière leurs opérations de recrutement «louches», sinon très mal étudiées. A l'Espérance, on a l'impression que les responsables ont tiré les enseignements des erreurs du passé, dont nous avons souvent attiré l'attention dans plus d'un article. Aujourd'hui et surtout avec l'avènement de l'enfant du club, Radhi Jaïdi, une grande opportunité s'offre aux jeunes joueurs dont le talent ne laisse aucun doute, mais qui n'attendent qu'une vraie chance pour s'éclater. Les bonnes intentions du staff technique «sang et or» semblent s'orienter sérieusement dans ce sens. En témoignent les propos très révélateurs prononcés dernièrement par Anice Boussaïdi, l'adjoint de Radhi Jaïdi, qui reproche ouvertement au prédécesseur Mouïne Chaâbani de ne pas avoir su faire bon usage de la pléthore de jeunes talents qui se trouvaient à sa disposition. On parle, bien sûr, de Zied Berrima, Farouk Mimouni, Cédric Gbo et tant d'autres qui ont moisi sur le banc de touche ou sur les gradins au grand bonheur de joueurs médiocres, comme Khaled Abdel-Basset ou William Toughi pour ne pas citer d'autres noms qui figurent encore dans l'effectif de l'Espérance. Jaïdi et ses collaborateurs semblent avoir pris la bonne décision de miser sur les jeunes et de prendre le temps qu'il faudra, pour reconstruire une vraie équipe compétitive comptant essentiellement sur son propre potentiel humain qui est loin d'être négligeable.