Pour la Confédération des entreprises citoyennes de Tunisie, la loi sur le PPP fonde les bases d'une coopération nouvelle, mais elle ne dispense pas d'une volonté commune... La nouvelle loi sur le partenariat public-privé, adoptée en novembre 2015 à l'ARP, a fait l'objet de longues tractations : sa promulgation était attendue depuis trois ans. Selon l'avis de la Conect, «si certains considèrent que le cadre défini par cette loi va stimuler le partenariat entre les secteurs public et privé et faciliter la réalisation de nombreux projets, surtout d'infrastructure, dont le pays a grandement besoin, d'autres considèrent au contraire que son effet serait sensiblement limité du fait des contraintes qu'il prévoit et des grandes limites de son champ d'application». Le président de la Conect, M.Tarek Cherif, considère que «par la promulgation de cette loi, la Tunisie s'est dotée d'un cadre juridique de développement du PPP qui faisait défaut. Il est toutefois illusoire de croire que le partenariat public-privé est désormais devenu une réalité dans notre pays et que, finalement, la solution miracle à tous nos besoins d'investissements en infrastructures, de projets d'intérêt public et de développement régional a été trouvée». Autant dire que l'application de cette loi demeure tributaire d'une perception commune, engageant l'Etat, les collectivités publiques, le secteur privé, les banques et les institutions de financement et qu'elle dépendra par là même d'une «compréhension et d'une maîtrise de cet outil contractuel de développement du PPP, et surtout de la volonté d'agir dans ce nouveau cadre législatif, loin des surenchères et des débats stériles entre le secteur public et le secteur privé». Selon la Conect, l'application de ladite loi dépendra aussi de l'évolution de l'attitude du secteur public vis-à-vis du privé. Idem pour les banques et les institutions : elles sont appelées à s'adapter à ce nouveau cadre de travail et à favoriser son développement. Quant au secteur privé, «il doit non seulement se préparer et maîtriser ce nouvel outil de collaboration, mais aussi engager une nouvelle campagne de sensibilisation, de communication et de marketing», en vue de créer un environnement favorable et incitatif à son intervention au niveau de la réalisation, de la gestion et du suivi des projets et des services qui relevaient jusqu'à aujourd'hui de la seule responsabilité du secteur public, «indépendamment de tout souci de viabilité, de qualité et même de coût réel». La Confédération des entreprises citoyennes de Tunisie insiste donc sur la nécessité d'éviter les confrontations entre les acteurs du développement, afin d'asseoir les bases d'une coopération et d'un partenariat constructeur et responsable : «Cette loi PPP présente des insuffisances. Elle constitue toutefois un cadre de départ qu'il convient de préciser, d'améliorer et d'adapter aux attentes des différentes parties».