Contrairement à ce que l'on pense, la stérilisation permet de diminuer les cas de rage chez les animaux et la contamination chez l'être humain, et de minimiser la surpopulation, les attaques, les bagarres... mais elle permet aussi à votre animal de compagnie de vivre une belle vie ! Le monde célèbre la Journée mondiale des animaux le 4 octobre de chaque année. Cette date coïncide avec la Journée mondiale de lutte contre la rage chez nos amis à quatre pattes (célébrée le 28 septembre) ! Pour tous les amoureux de ces petites boules de poils et compagnons de vie et qui souhaitent les protéger contre toutes sortes de maladies, notamment la maladie de la rage, une épidémie qui peut même constituer un danger pour l'être humain, la médecin vétérinaire, Khaoula Samet, partage avec nous des conseils utiles pour les propriétaires d'animaux et nous explique comment limiter la contamination et lutter contre la rage chez les animaux errants... La vétérinaire note tout d'abord que le contrôle des animaux errants est difficile mais la seule solution reste encore de les capturer et d'en faire l'examen. «S'il est en bonne santé, on lui fait la stérilisation et on le remet dans son milieu naturel pour qu'il défende son territoire, précise Khaoula Samet. Nous avons, au Belvédère, un centre de stérilisation d'animaux qui travaille en collaboration avec la municipalité de Tunis. Idem pour le centre de stérilisation de Soliman (gouvernorat de Nabeul) qui identifie les chiens errants avec des puces. Bientôt un centre sera monté à Hammam-Lif, toujours en collaboration avec la municipalité», précise-t-elle. Elle ajoute : «Si la municipalité nous offre un local où on peut faire des opérations de stérilisation, les vétérinaires bénévoles en collaboration avec l'école vétérinaire de Sidi Thabet feront comme toujours des actions pour lutter contre la rage : on identifie les animaux avec des puces électroniques, on les vaccine et on les stérilise... Il y a évidemment des journées ouvertes et des actions de sensibilisation pour la vaccination contre la rage et nous encourageons les propriétaires d'animaux à vacciner leurs compagnons à quatre pattes contre la rage car le vaccin devrait se faire obligatoirement chaque année». Notons, qu'au mois de mai dernier il y a eu 5 cas de contamination de la rage de l'animal à l'être humain (selon les dernières statistiques). Dans ce sens et pour limiter ce danger, les vétérinaires et le ministère de l'Agriculture collaborent ensemble pour sensibiliser les gens pour la vaccination de leurs animaux, et ce, par l'organisation d'actions de sensibilisation. Ceux qui ont raté ces journées ouvertes doivent impérativement se rendre chez les vétérinaires pour le contrôle continu de l'animal de compagnie. Les mentalités doivent changer Malheureusement, certains citoyens qui ont des animaux de compagnie ne sont pas toujours conscients de l'importance de la vaccination des animaux. Ceux qui ont décidé d'acquérir un animal de compagnie doivent faire une visite régulière chez le médecin vétérinaire ! «Ce n'est pas un luxe c'est le strict minimum ! Le médecin vétérinaire vous dirige, vous conseille, vous aide à contrôler la situation et à préserver la santé de votre animal et la vôtre, car il y a des maladies transmissibles de l'animal à l'être humain, et le rôle du médecin vétérinaire est important pour la protection de l'être humain tout d'abord, de l'animal et même de la société», ajoute-t-elle. Ceux, par exemple, qui «adoptent» des animaux «semi-errants», comme les chats, doivent les vacciner et les stériliser. Les professionnels espèrent que cette mentalité sera désormais ancrée chez les citoyens et qu'on œuvre dans notre pays à enregistrer les animaux dans la centrale canine à travers l'identification de l'animal par des puces électroniques, avoir son carnet de soins, etc. L'idée est de parvenir à tenir des statistiques sur le nombre d'animaux dans le pays. Stérilisation et santé animale Mise à part la lutte contre la surpopulation, la stérilisation est bénéfique pour la santé de l'animal. Elle le protège tout d'abord des dangers de la rue . «Quand l'envie de l'accouplement le tient et qu'il a envie de sortir, votre animal court le risque d'attraper des maladies transmises par d'autres animaux errants ou le risque d'accidents de la rue, mais si tu le prives de sortir pour cette raison, cela constitue un stress pour le chien ou le chat, il peut dans ce cas-là faire des fugues, il peut ne plus avoir l'envie de manger, donc le propriétaire se trouve face à deux solutions soit l'emprisonner, ce qui provoque un stress pour l'animal, soit le laisser errer pour s'accoupler ce qui constitue également un vrai danger pour lui», explique la vétérinaire. Selon elle, la solution la plus adéquate est la castration ou la stérilisation, pour éviter le marquage du territoire, pour le mâle (chien ou chat) et pour la protection contre les maladies de la prostate. «Il faut que les mentalités changent : les gens se permettent l'empoisonnement des animaux pour éviter la surpopulation mais refusent la stérilisation ! La stérilisation ne peut pas impacter négativement le comportement du chat ou du chien, bien au contraire, il vit la belle vie, il ne représente plus une menace pour les autres mâles. Donc, cela évitera les bagarres avec les autres mâles, les attaques, les morsures et les risques de contamination...». La médecin vétérinaire conseille également à tous les propriétaires ayant un animal de compagnie vacciné de se rendre dans un délai ne dépassant pas les trois jours chez le vétérinaire au cas où son animal a été mordu ou attaqué par un autre animal errant ou inconnu considéré porteur de virus. En effet, il est important, dans ces cas-là, de faire un rappel du vaccin contre la rage. La vétérinaire espère que les citoyens conscients et responsables œuvrent pour aider les municipalités en faisant des dons, en prenant soin de leurs animaux pour éviter et limiter les maladies, la rage notamment.