La maternité de l'hôpital Ibn El Jazzar de Kairouan a vécu, dernièrement un événement heureux et exceptionnel avec la naissance de quadruplés en parfaite santé (2 filles et 2 garçons). L'accouchement, par voie normale, s'est passé dans de bonnes conditions grâce au sérieux et à l'efficacité de tout le cadre médical et paramédical, dirigé par un jeune et dynamique gynécologue, Dr. Wadhah. En outre, tout le staff du service de pédiatrie s'est mobilisé pour le transfert de deux nouveau-nés dont le poids de chacun est de 1 kg 900 vers l'unité de néonatalogie pour des transfusions et des analyses, comme nous le précise le Dr Khaled Ben Hlel, chef du service: «Nous n'avons pas voulu prendre de risque vu que l'accouchement a eu lieu à la 36e semaine de la grossesse, d'où le recours aux couveuses durant les premières 48 heures tout en laissant deux bébés auprès de leur maman, ce qui l'a aidée pour la montée du lait. Maintenant, tous les bébés se portent à merveille. J'aimerais dans ce contexte que l'on songe à la création d'un centre de réanimation néonatale juste à côté de la maternité sur un terrain couvrant 2.000 m2 et qui serait indépendant du service de pédiatrie. Cela évitera le transfert du nouveau-né dans les bras du résident ou de l'interne, sous la pluie et dans le froid, d'où les risques d'hypothermie, étant donné que l'actuelle unité de néonatologie intégrée au service de pédiatrie est située à 80 mètres de la maternité». Mon médecin m'a dit que j'attendais 2 bébés! Najet Dorîî, la maman qui s'est mariée l'année dernière, se porte bien ainsi que ses 4 bébés : Mohamed, Ghazi, Ghofrane et Gazoua. Vivant dans la zone rurale d'El Messaïd (délégation d'El Alâ) qui souffre d'une infrastructure défaillante, de la soif et de la pauvreté, elle ne s'attendait pas à avoir des quadruplés : «En effet, lors des différents examens à l'aide d'échographies, la sage-femme et les médecins m'ont dit que j'attendais deux bébés. Mais quelle fut ma surprise à la maternité de Kairouan quand j'ai accouché de 4 bébés. A vrai dire, c'est un grand bonheur car la grossesse et l'accouchement sont le début du plus grand enrichissement que puisse connaître une existence féminine et une expérience exaltante. Mais, quand on est misérable et que mon mari est au chômage car il souffre d'un handicap au niveau de la main, je me demande comment on va faire pour subvenir aux besoins de ces bébés en médicaments, en lait, en habits et en couches». Son mari, Sibti Mssalmani, renchérit : «Ce matin, je suis allé à la pharmacie pour acheter une boîte de lait en poudre, mais je n'ai pas pu la payer vu son prix élevé (16D500). Heureusement qu'un citoyen généreux l'a fait à ma place ! Autant je suis heureux de cette nouvelle tribu, autant je suis inquiet pour leur avenir...». Nous apprenons dans ce contexte qu'un homme d'affaires a décidé d'octroyer à cette famille une aide mensuelle évaluée à 200D. De plus, les responsables du Croissant-Rouge ainsi que plusieurs bénévoles, outre des ONG, ont décidé de porter secours à cette famille. Cela, bien sûr, en attendant les aides qui seront fournies par les Affaires sociales et le gouvernorat de Kairouan.