Par Samira DAMI Il est derrière la réouverture, en septembre 2015, de la salle de cinéma le Cinévog au Kram. Après deux années d'efforts, entre collecte de fonds, grâce à une chaîne de solidarité citoyenne, et travaux de rénovation, Moncef Dhouib, puisque c'est de lui qu'il s'agit, a finalement réalisé son rêve et celui de bien de cinéphiles en faisant renaître de ses cendres une salle dont les portes sont restées closes pendant 20 ans. Mais, à peine, a-t-il pris le temps de se poser, pendant quelques mois, le voilà qui reprend son bâton de pèlerin en quête d'une autre aventure culturelle, mais cette fois-ci à Sfax. C'est en tout cas ce que le cinéaste et dramaturge a récemment annoncé sur les réseaux sociaux... Et cette action ne sera pas des moindres puisqu'il compte lancer la rénovation d'une qualité «Top-niveau», selon ses propres dires, de trois salles de cinéma qui seront rouvertes, probablement, à l'occasion de l'événement «Sfax capitale de la culture arabe» en juillet 2016. Il prévoit également l'ouverture d'une «Maison des arts» qu'il veut «unique» et d'un «café concert». Voilà un bon plan qui demande de la présence, de l'assiduité et du temps. L'initiateur de tous ces projets en est conscient puisqu'il a, non sans humour, déclaré : «Je n'abandonne pas Cinévog, mais je dois juste inventer la semaine des 8 jours». Il est clair que l'aventure n'est pas de tout repos, c'est pourquoi nous espérons qu'elle sera menée à bon port. Car de pareils projets ne peuvent que contribuer à l'avenir à sortir la ville de Sfax du désert culturel dans lequel elle a sombré depuis des années. Et cela, selon l'avis même de ses propres habitants. Il est certain que si que tous ces espaces cinématographiques et culturels ouvriront leurs portes, cela ne peut qu'enrichir le parc des salles de cinéma. Ainsi que le nombre d'espaces culturels dans l'ensemble du pays. Franchement, de semblables actions devraient se multiplier avec l'aide et la contribution de mécènes. Et il semble que ce soit le cas puisqu'on peut déjà citer la prochaine réouverture d'une salle de cinéma à Jendouba après celle du Majestic Bizerte en octobre 2015. Mais de telles initiatives privées sont-elles suffisantes? Assurément non. Car le ministère de la Culture devrait de son côté établir une stratégie claire pour poursuivre l'équipement des maisons de la culture, de l'ensemble du pays en unités de DCP (Digital cinéma package). Cela dans le but de moderniser le matériel et d'améliorer les conditions de projection. En tout cas, la multiplication des espaces culturels et le développement du parc des salles ne peuvent que booster la cinéphilie et la pratique culturelle. Que tous les efforts du secteur public et des promoteurs et acteurs culturels privés s'unissent donc afin de diffuser l'art et la culture tous azimuts.