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Palestine-Israël : Ah ! les belles leçons de démocratie servies par l'Occident
Opinion
Publié dans La Presse de Tunisie le 10 - 03 - 2016


Mohamed Larbi Bouguerra
« Nous ne serons jamais libres tant que la Palestine est occupée » (Nelson Mandela)
Chez nous, en Tunisie, la sagesse populaire cite souvent Jha- cet éternel bouffon- qui clamait : « Faites ce que je dis mais ne faites pas ce que je fais », quand il s'agit de personnes hypocrites et insincères. Aujourd'hui, l'Occident se comporte comme notre peu recommandable Jha. Les Grands de ce monde prétendent vouloir semer la démocratie et les valeurs à pleines mains et à tout vent chez « les barbares » arabes, africains et autres basanés. Or, ce qu'ils font n'a rien à voir avec ce qu'ils disent, surtout quand il s'agit du conflit Palestine-Israël.
Ainsi, le Conseil municipal de Paris a voté, mardi 16 février 2016, une motion condamnant le mouvement BDS (Boycott, Désinvestissement et Sanctions) qui vise l'occupation et les produits en provenance des territoires palestiniens illégalement occupés par Israël. Or, la France se singularisait déjà par le fait qu'elle est le seul pays au monde (sans compter, bien évidemment, Israël) à criminaliser ce mouvement non-violent et à en condamner lourdement les militants. Dans la France d'aujourd'hui, il est permis d'appeler au boycott de la Chine, du Mexique ou du Lichtenstein mais pas à celui d'Israël ! A l'heure où le journaliste palestinien Mohammad Al Quiq en est à 93 jours de grève de la faim pour protester contre sa détention administrative, sans la moindre preuve ou motif et réclamer sa libération des griffes de Netanyahou! Le Conseil municipal de Paris —dirigée par la socialiste Anne Hidalgo— fait ainsi fi du droit à l'expression libre ! Comme on est loin, bien loin de «l'engagement 59 » du candidat François Hollande visant à agir pour « favoriser la paix et la sécurité entre Israël et la Palestine, à soutenir la reconnaissance internationale de l'Etat palestinien.» On notera que, le 20 novembre dernier, M. Jean-Jacques Urvoas — nommé ministre de la Justice le 11 février 2016 — écrivait à Mme Christiane Taubira, alors titulaire du portefeuille de la Justice, que «la question de l'abrogation de la circulaire Alliot-Marie mérite indéniablement d'être posée». Cette circulaire de la meilleure amie de Ben Ali exige des procureurs de poursuivre les militants anti-BDS.
L'occupation, ses juteuses retombées pour les colons...et les autres
Pourtant, les exactions israéliennes sont si sauvages, si inhumaines et si violentes à l'encontre du peuple palestinien que l'Union européenne est obligée de rappeler le droit et d'imposer le marquage des produits issus des colonies israéliennes. Cette occupation des terres palestiniennes est devenue particulièrement juteuse pour Israël : il a fait main basse sur l'eau, les terres, les carrières, le tourisme, l'agriculture. Les colonies et les zones industrielles sont les principaux outils pour exploiter les ressources naturelles de la Palestine aux dépens de leurs propriétaires légitimes : les Palestiniens. Aujourd'hui, les colons — bien représentés au sein du gouvernement extrémiste de Netanyahou— tirent profit de ce vol qualifié et sont devenus le principal obstacle à une solution politique du conflit et à l'émergence d'un Etat palestinien viable. Ils menacent même la sécurité du pays et sont le ferment d'une guerre civile...exactement comme le faisaient les pieds-noirs en Algérie. Abraham Burg, ancien président de la Knesset (Parlement) qualifie aujourd'hui Israël de « demi-démocratie » (Haaretz, 20 décembre 2015) tant la droite, les religieux, les ultras et la discrimination contre les Palestiniens sont forts. Mme Tzipi Hotovely, ministre déléguée pour les Affaires Etrangères de Netanyahou, cite un talmudiste du XIe siècle pour justifier l'occupation : « C'est par sa volonté que Dieu donna Canaan aux sept peuples, et c'est par sa volonté qu'il la leur reprit et nous la donna... » (Charles Enderlin, Le Monde Diplomatique, mars 2016, p.22). Yitzhak Rabin, qui lui, affirmait que la Bible ne constitue pas « un titre de propriété » a été assassiné ! Jean-Guy Greilsamer, militant pour la paix, membre à la fois de BDS et de l'Union juive française pour la paix (Ujfp) affirme : « Ce qui nourrit l'antisémitisme, c'est de protéger un Etat qui bafoue le droit international, qui se place au-dessus des résolutions de l'ONU, qui persécute un peuple, le dépossède et l'opprime et tout ça au nom des juifs du monde entier ! On ne peut pas s'étonner que ça entraîne un certain antisémitisme si les juifs sont présentés comme unanimement défenseurs de cet Etat. Je suis de racine juive et cette manipulation de la mémoire du génocide nazi utilisée pour persécuter un peuple, je trouve ça ignoble » (Cf blog du Prof. Jean Gadrey). La déclaration de M. Greilsamer remet en mémoire un article d'Amira Hass, journaliste au quotidien Haaretz, qui conjurait ainsi le 20 décembre dernier les juifs de la Diaspora : « Ne soyez pas les complices des crimes d'Israël ».
Des succès pour le mouvement non violent BDS
Le mouvement non violent BDS marche sur les pas de celui qui a mis fin au répugnant régime d'apartheid en Afrique du Sud. Il remporte en réalité bien des succès : la multinationale française Véolia, qui avait construit le tramway de Jérusalem, s'est totalement retirée d'Israël. Elle avait perdu des marchés de traitement des déchets et de transports urbains dans la banlieue de Londres à cause de sa présence en Israël. Son cours a plongé à la Bourse et, du coup, elle a quitté ce pays gouverné par l'extrême droite raciste et xénophobe sous la houlette de Netanyahou. Orange, de son côté, avait un accord avec une société de téléphonie israélienne qui investissait dans les colonies illégales de Cisjordanie et appuyait la soldatesque sioniste pendant les massacres inhumains de Gaza en 2014 en affichant le logo Orange Israël. Grâce à BDS, cet accord a été annulé.
Face aux succès engrangés par le BDS, Netanyahou a créé une cellule spéciale de suivi dotée de gros moyens — plus les énormes dons des milliardaires américains sionistes, propriétaires de casinos— et organise, en mars 2016, à Jérusalem, une conférence internationale pour tenter de le stopper. Mais, en attendant, ce mouvement le rend très nerveux... au point qu'il demande à la Grande-Bretagne d'arracher les nombreuses affiches anti-israéliennes qui ornent actuellement le métro londonien. Ces posters sont apposés par la London Palestine Action dans le cadre de « la Semaine anti-apartheid israélien ». Parmi ces affiches, on en relève qui « soulignent l'illégalité de l'occupation israélienne en Palestine et l'implication des entreprises britanniques », d'autres visent la BBC qui est constamment favorable à Israël et l'apartheid sans fard exercé par le gouvernement Netanyahou. Contre cet apartheid, s'insurgent quelques intellectuels israéliens comme Ronit Matalon qui constate : « Nous vivons sous un régime d'apartheid... Israël risque de devenir un pays juif mais non démocratique» (Le Monde, 10-11 janvier 2016). D'autres affiches dénoncent l'emprisonnement de plus de 500 enfants palestiniens par la firme G4S agissant pour le compte du gouvernement sioniste. L'ancien ministre de Finances Yair Lapid, le directeur général du ministère israélien des Affaires Etrangères Dori Gold —sur instruction de Netanyahou— sont intervenus auprès du maire de Londres Boris Johnson —réputé favorable à Israël— et auprès du gouvernement anglais pour faire enlever ces affiches. En fait, le gouvernement de David Cameron essaie de faire adopter par le Parlement un texte tendant à restreindre la liberté de parole des partisans de la paix et des droits du peuple palestinien. A l'heure où, en octobre 2015, on comptait 5.369 Palestiniens en prison, dont 153 enfants, rappelle Sarah Champion, députée britannique (travailliste). De son côté, la Cour Suprême britannique a confirmé, début février 2016, l'accusation d'« intrusion » contre quatre militants BDS qui se sont enchaînés, en 2011, dans un magasin de la firme israélienne de produits de beauté Ahava à Londres et dont l'usine est dans les territoires palestiniens occupés. Ahava a cependant dû cesser toute activité en 2011, suite à quatre années de manifestation devant son local du quartier très animé de Covent Garden à Londres. Mais ces défenseurs du peuple palestinien en Grande-Bretagne ne s'en laissent pas conter : ils sont très présents dans les universités. Ainsi, ils ont empêché, en janvier dernier, Ami Ayalon, ancien chef du Shin Bet (Renseignement intérieur) et ancien commandant dans la Marine israélienne de parler à la prestigieuse université King's College de Londres. Mais, le 29 février 2016, l'ONG Palestine Solidarity Campaign (Londres) demandait à ses militants et aux Britanniques d'envoyer des lettres de protestation au ministre Matthew Hancock qui, à Jérusalem, a assuré à Netanyahou que « le gouvernement de Sa Majesté s'employait à restreindre les droits démocratiques et les libertés de ses citoyens pour faire plaisir à Israël ». Le gouvernement britannique a publiquement affirmé qu' il essaiera d'empêcher les autorités publiques de prendre des décisions d'investissement ou d'approvisionnement basées sur « des considérations éthiques » comme il les empêchera d'agir « contre les colonies illégales israéliennes en Cisjordanie ».
Liberté d'expression en Occident, oui....mais pas quand elle dénonce les crimes d'Israël
Pour la défense de l'Etat sioniste- qui exécute quotidiennement dans la rue de jeunes Palestiniens – certains oublient toute valeur. Ainsi, le Parlement canadien à Ottawa a voté une motion contre BDS demandant au gouvernement de « condamner toute tentative par des organisations, des groupes ou des individus canadiens de promouvoir le mouvement BDS ici et à l'étranger ». La motion présentée par l'opposition a récolté 229 voix contre 51 et a recueilli l'assentiment du ministre des Affaires étrangères, Stéphane Dion. Pour le Conseil national des Arabes canadiens, ce texte va à « l'encontre de l'esprit de la liberté d'expression, un droit consacré et faisant partie de la Charte canadienne des droits et libertés ».
Aux Etats-Unis, de nombreux projets de loi visant BDS sont à l'ordre du jour du Congrès à Washington et dans plus de 20 Etats. Récemment, l'Illinois et de la Caroline du Sud ont promulgué des lois anti-BDS comprenant la protection des colonies illégales —du point de vue international— de Cisjordanie. Quant à l'Etat de Floride, il a voté cette semaine une mesure incluant la protection des colonies et qui devrait être signée par le gouverneur Rick Scott. Un projet similaire a été déposé dans l'Etat de l'Ohio. De son côté, le président Obama a signé, le 24 février 2016, une loi votée par la Chambre des représentants et le Congrès punissant le mouvement BDS, mais Obama en a exclu la protection des colonies.
Aux Etats-Unis encore, l'ONG Jewish voice for peace (JVP ou Voix juive pour la paix) et la Campagne américaine pour mettre fin à l'occupation israélienne (US Campaign to end the israeli occupation) se sont vues refuser, le 19 février 2016, la publication d'un placard publicitaire par le magazine Variety. Cette publicité dénonçait l'impudente campagne du gouvernement israélien tendant à dissimuler l'apartheid exercé contre les Palestiniens en offrant aux nominés des Oscars un très coûteux voyage (55.000 dollars par personne) de propagande de dix jours en Israël. Parmi les 20 acteurs et réalisateurs que veut choyer Netanyahou, on relève les noms de Leonardo DiCaprio, Sylvester Stallone, Mark Rylance, Cate Blanchett, Jennifer Lawrence, Matt Damon et Kate Winslet. A noter que Stallone avait signé, en 2014, une motion en faveur d'Israël alors que le massacre des populations civiles de Gaza était en cours alors que Mark Rylance, nominé pour son rôle dans « Le pont des espions », a signé une pétition appelant au boycott culturel de l'Etat sioniste.
Comme on le voit, Jha semble conseiller les politiciens en Occident....qui utilisent un « double standard » quand il s'agit des valeurs et des droits de l'Homme... suivant qu'on vise l'Occident ou le reste des humains.
La sagesse populaire chez nous dit à propos de ceux qui parlent mais ne tiennent pas parole: « Si tu donnes à manger, rassasie et si tu punis, fais mal.»


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