D'autres expériences des pays de l'UMA présentées Les participants au séminaire, organisé, hier, à Tunis, sur le thème «Système de contrôle de la santé végétale et gestion des risques de l'utilisation des pesticides et herbicides dans les pays de l'Union du Maghreb Arabe (UMA)», ont recommandé aux pays de l'UMA de mettre en place une stratégie cohérente pour la gestion rationnelle des insecticides. Les experts ont été unanimes pour souligner que les pays du Maghreb, pays à vocation principalement agricole, font face aux mêmes défis quant à la lutte contre les maladies phytosanitaires, et partant, contre les risques de l'utilisation excessive et irrationnelle des pesticides. L'expert libyen a relevé que la Libye utilise 350 tonnes de pesticides par an et en compte 450 tonnes périmées. Le responsable, qui présentait la politique adoptée par son pays dans ce domaine, a fait savoir que la Libye respecte toutes les conventions internationales régissant les utilisations des pesticides dont 55 produits sont autorisés et enregistrés. En Algérie, d'importantes quantités de pesticides ne sont pas encore répertoriées. Le pays projette de se débarrasser des pesticides périmés dans le cadre de la mise en œuvre du deuxième programme arrêté en la matière par la FAO (Organisation mondiale pour l'alimentation et l'agriculture). La Tunisie a été à l'avant-garde quant à la gestion de l'utilisation des pesticides. Le pays a ainsi mis en place un cadre réglementaire adéquat et conforme aux standards internationaux dans ce domaine permettant de mieux utiliser ces produits et de protéger, par ailleurs, les végétaux. Stockage de 1.300 tonnes périmées Une commission technique représentant cinq ministères et un responsable de la profession (en poste d'observateur) a été créée à cette fin et a été chargée d'enregistrer les pesticides. L'expert tunisien a indiqué, à ce sujet, que l'inventaire des pesticides périmés fait état de 1.300 tonnes stockées dans 205 dépôts répartis sur 150 sites. Il a fait remarquer que des actions seront menées, au mois de mars 2010, pour le remblai et la destruction de ces produits. Deux opérations pilotes ont été menées dans ce cadre pour se débarrasser des contenants vides de pesticides dans les gouvernorats de Monastir et de Sousse. En Mauritanie, le cadre réglementaire et institutionnel régissant la gestion de l'utilisation des pesticides demeure le talon d'Achille dans ce domaine. Le responsable mauritanien plaide à cet effet pour des programmes communs pour protéger les richesses végétales dont notamment les palmeraies et les oliveraies. De son côté, l'expert maghrébin a passé en revue les mécanismes de gestion rationnelle des pesticides adoptés par le pays. Il a souligné, dans ce cadre, la nécessité d'actualiser les textes juridiques conformément aux standards et conventions internationales. Il s'agit surtout du respect des conditions de stockage des pesticides par les commerçants de détail, la gestion des boites vides, la limitation des quantités de pesticides dans les produits agricoles et la mise en place d'un programme de sensibilisation au profit des producteurs quant à l'enjeu de respecter les conditions, techniques et normes d'utilisation.