Même s'il y avait les mêmes frayeurs, cette équipe de Tunisie s'est surpassée et a dominé Oman. La manière y était cette fois, et le score pouvait être plus lourd. Et maintenant le carré d'as ! C'était émouvant ces images en fin de match : les joueurs étaient en liesse devant un public extraordinaire qui a envahi le stade. De l'émotion, de la vivacité, des images de joie que l'on n'a pas oubliées, et Infantino sait plus qu'une autre personne que cette liesse populaire tunisienne lui a fait tant plaisir. L'équipe de Tunisie n'a pas déçu les attentes de son public, même si elle a été «fidèle» à son habitue de nous faire peur. C'est qu'à chaque fois, notre équipe, si supérieure et si dominatrice, surtout avec la splendide forme des créateurs Msakni (une technique intacte mais un physique en régression), Mejbri et Sliti, laisse l'adversaire revenir. On menait 1-0 après le but de Jaziri 16' quand il met de la tête une balle bien servie de Ben Hmida, Oman met son premier tir et sa première action à la 67' et c'est un beau but de Alawi qui a trompé Hassen (il pouvait arrêter cette balle avec plus de concentration). A 1-1, on se posait les mêmes questions : pourquoi on a dilapidé tant d'occasions en première mi-temps, surtout à la 42' quand Jaziri était trop altruiste et a refusé de marquer le but. Qu'est-ce qui se passe dans la tête des joueurs et du sélectionneur pour que l'on marque le pas ? Ces questions, et ces frayeurs on les a effacées quand une 1' plus tard, Sliti centre de la droite et Msakni, démarqué, marque de la tête (bien piquée). C'était beau comme réaction. Ça prouve qu'il y a de la personnalité dans ce groupe, surtout du côté des joueurs cadres. Ce match a été facile et difficile à la fois. On était meilleurs côté possession et maîtrise du rythme. Plus d'occasions, plus d'impact mais encore une fois, une dangereuse distraction et une défense qui ne rassure pas tant. Oman n'était pas un foudre de guerre, mais en jouant simple vers la fin, en usant des infiltrations sur le côté gauche (un grand match de Ben Hmida malgré sa blessure) pour créer le danger. On s'est qualifié avec la manière, mais assez de cette légèreté et cette confiance de trop (relâchement mental) qui peuvent nous coûter cher face à des adversaires plus forts. Mejbri, la découverte Drager, Msakni et Sliti ont été bien en vue hier à l'image de Ben Hmida et Sassi (on le retrouve petit à petit), mais une pensée à ce jeune Hanibal Mejbri. Nouveau look (à la Valderama !), mais toujours cette justesse dans les gestes, cette touche technique et cette intelligence dans les duels. «Ignoré» par ses équipiers en première mi-temps, il offrait à chaque mouvement des solutions au porteur de la balle en lisant bien les actions. Ça c'est une bonne découverte pour l'équipe de Tunisie. Cette coupe arabe, c'était une occasion et un temps de jeu et une confiance qui ont permis à Mejbri de gagner des points. C'est une coqueluche du public, la standing ovation qui lui a été réservée en dit long. Notre équipe de Tunisie va bien, en tout cas elle monte en régime et revient de loin. Tant mieux pour nous, même si on doit être plus saillant et plus incisif quand on a un temps fort. Equipe de Tunisie Hassen, Dragar, Ben Hmida, Ifa, Meriah, Sassi, Chaâlali, Sliti (Bguir), Mejbri (Zaddem), Msakni (Belarabi), Jaziri (Ben youssef).