Blasée, inefficace, frustrante, maladroite, déboussolée, vous pouvez tout dire sur l'équipe de Tunisie après son échec devant la Syrie. Tous les qualificatifs exprimant la désillusion sont bien placés, mais faut-il faire porter le chapeau seulement à Mondher Kebaïer et ses deux adjoints? Ce serait peu logique. Ce serait aussi une manière d'escamoter quelque part la déficience et la responsabilité des joueurs. Eux aussi, ils sont «coupables» d'avoir mal joué. Même si leur sélectionneur (celui qui conçoit les rôles et qui devait lire l'adversaire) n'a pas été si sobre, eux, qui ont des années de métier, eux qui se comportent en tant que stars (finalement de fausses stars), ont prouvé pour la énième fois qu'ils sont ordinaires et surestimés. Quand on sous-estime l'adversaire, à l'image de Ferjani Sassi qui traînait les pieds sur l'action du premier but syrien, le résultat est immédiat. Quand un gardien grand de taille et au potentiel certain n'arrive pas à arrêter un tir aussi facile, quand des joueurs «gâtés» et qui vivent dans le luxe sont si «brouillons» et si confus, c'est qu'ils n'ont ni technique, ni cœur pour honorer ce maillot. Le problème n'est pas de perdre, le problème est qu'on a été «moche» et sans âme. Le problème dans cette équipe de Tunisie c'est que la plupart de ses joueurs vivent le mensonge d'être «grands joueurs», mais en réalité, c'est le contraire. Même ceux qui ont leurs noms comme Msakni, Sassi, Ben Youssef, Ben Romdhane, Jaziri sont complètement hors sujet. Un joueur, tel que Msakni, est «fini». Et en réalité, avant d'en arriver au sélectionneur, parlons effectif et valeur intrinsèque des joueurs. A part Skhiri, Khazri, Maâloul et, à degré moindre, Sliti et Mejbri, on se retrouve avec des joueurs ordinaires, prétentieux et mal dirigés. Arrêtons donc de sous-estimer nos adversaires, et regardons la réalité avec courage. On n'a pas une grande équipe nationale, parce qu'on n'a pas de grands joueurs locaux et même expatriés en ce moment. Si on est conscient de cela, on peut chercher une formule de jeu plus collective, moins «prétentieuse» pour réussir.