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Rayed CHAIBI, président de l'Association pour la promotion de la coopération et de l'amitié entre la France et la Tunisie (Apcaft) à La Presse : «Nous entamons des actions multilatérales en Tunisie, au Maroc et en Côte-d'Ivoire»
Dans le cadre des consultations menées par la Présidence de la République française sur les suites du Nouveau sommet Afrique-France, l'Apcaft a fait part de ses propositions pour une «action multilatérale» sur le continent africain. Plus d'informations sur ce concept avec Rayed Chaïbi, président de l'Association pour la promotion de la coopération et de l'amitié entre la France et la Tunisie (Apcaft). Vous avez pris part aux consultations menées par l'Elysée pour la création de la Maison des Mondes Africains et des Diasporas, une nouvelle institution à dominante culturelle, à l'initiative du Président Emmanuel Macron. Avez-vous formulé des propositions à cette occasion ? Effectivement, lors de ces consultations, j'ai proposé que cette future institution puisse inclure un volet «action multilatérale», axé sur la coopération décentralisée. Un très grand nombre d'acteurs associatifs sont engagés dans des projets solidaires sur le continent africain, mais peu connaissent les dispositifs de financement, d'accompagnement et de soutien. Ce volet devrait, je pense, répondre à ces besoins et inciter à une coopération étroite avec les collectivités territoriales. Qu'entendez-vous exactement à travers ce concept «action multilatérale»? Ce concept a vu le jour lorsque nous avons réalisé cette opération de solidarité sanitaire pour aider la Tunisie frappée durement, cet été, par le covid-19 et son variant Delta. Nous avions récolté d'importantes quantités de matériels et d'équipements: plus de 1 million de masques notamment, grâce aux concours, à nos côtés, des collectivités territoriales françaises. C'est à ce moment-là que j'ai réalisé l'importance, voire la nécessité, d'une coopération étroite entre les collectivités et les associations pour développer d'autres projets en Tunisie et plus généralement en Afrique. Dans ce contexte marqué, à la fois par une crise sanitaire, économique et sociale, nous devons avoir une approche de solidarité renforcée et coordonnée. C'est le sens de l'action multilatérale. Concrètement, comment cela va se traduire ? Nous lancerons, dès cette année, un projet pilote sur l'éducation solidaire dans trois pays africains, en l'occurrence la Tunisie, le Maroc et la Côte-d'Ivoire. Nous souhaitons créer dans les régions intérieures de ces trois pays des tiers-lieux éducatifs avec un espace pour la lecture, un espace pour le numérique et un espace pour étudier. L'objectif est que notre jeunesse, puisse avoir les moyens de réussir et de s'évader intellectuellement. Il y a aussi un espoir que je souhaite voir naître de ce projet : celui du renforcement des relations intergénérationnelles et voir notre jeunesse aider nos seniors touchés par l'analphabétisme par exemple. Avez-vous déjà une idée des régions où vous souhaitez développer votre projet pilote ? Pour la Tunisie, nos actions seront tournées vers la région de Kasserine. Cette partie de la Tunisie, qui concentre, malheureusement et comme d'autres régions d'ailleurs, beaucoup de difficultés, mais qui a aussi, à travers sa jeunesse, une magnifique richesse. En ce qui concerne le Maroc et la Côte-d'Ivoire, les régions d'intervention ne sont pas encore définies. L'étude est en cours par Naïma Sifer, élue franco-marocaine de la Ville d'Angerville (région parisienne) et Maître Joël Sangaré, avocat franco-ivoirien et membre du Forum Français de la Jeunesse. Ce sont les coordinateurs qui piloteront à nos côtés ce projet dans ces pays. Quelle méthodologie allez-vous adopter ? Allez-vous faire appel à des partenaires ? La première étape, qui est la plus importante, sera d'obtenir une mise à disposition, par l'Etat ou la collectivité, d'un espace dans lequel nous pourrons réaménager en tiers-lieux éducatifs. La seconde étape sera de réunir les collectivités territoriales, élus locaux, associations d'élus et d'entreprises, qui ont une expérience dans ce type de projet de coopération décentralisée et de proximité. Il ne faut pas oublier égalementl'importance que pourront avoir les acteurs locaux dans ces trois pays. C'est cette addition d'énergie de part et d'autre qui symbolise l'action multilatérale. Nous devons être solidaires et agir ensemble pour l'Afrique !