De lourds soupçons pèsent sur l'affaire du capitaine de la Garde nationale Mohsen Adili, retrouvé pendu dans le garage de son domicile à Bir Bouregba, relevant du gouvernorat de Nabeul. A-t-il été assassiné pour l'empêcher de parler et de dévoiler des secrets qu'il assurait détenir dans une affaire de corruption pendante devant la justice ? Le capitaine de la Garde nationale Mohsen Adili, retrouvé pendu chez lui à Bir Bouregba (gouvernorat de Nabeul), s'est-il donné la mort ou a-t-il été assassiné par des parties pour le moment inconnues pour des raisons jusqu'ici non révélées et que l'enquête judiciaire doit dévoiler dans la mesure où ils sont plusieurs, en premier parmi la famille sécurité, à privilégier la thèse du crime et à affirmer (sans preuves pour le moment) que le défunt s'est suicidé. Et ceux qui avancent l'idée de l'assassinat pensent que le capitaine Mohsen Adili a fait l'objet d'un acte sordide ayant consisté en son assassinat camouflé sous la forme d'un suicide, tout simplement parce qu'il s'apprêtait à livrer à la justice des témoignages accablants soutenus par des pièces à conviction établissant (selon certains syndicalistes sécuritaires) la culpabilité de Noureddine B'hiri et de l'ancien gouverneur de Ben Arous dans une affaire de corruption où seraient impliqués des terroristes. Les enquêteurs auront à révéler à l'opinion publique la véracité ou non des présomptions exprimées par certaines parties dont en premier lieu la députée d'Attayar aux activités gelées Mounira Ayari qui affirme : «Tous les éléments montrent qu'il a été assassiné avant de témoigner dans une affaire d'octroi à des terroristes des autorisations d'exploitation de taxis». «L'affaire, souligne toujours la députée, a enregistré la compromission de Noureddine B'hiri et aussi de l'ancien gouverneur de Ben Arous». De son côté, Issam Dardouri, président de l'organisation tunisienne «La sécurité et le citoyen», l'homme qui crie sur tous les plateaux TV et radios, ces derniers jours, détenir les dossiers qui compromettent et qui peuvent envoyer en prison tous ceux qu'il désigne comme ayant porté atteinte à la sécurité intérieure et extérieure du pays (sans que la justice ne l'écoute ou ne le convoque pour l'auditionner même à titre d'information) se contente, cette fois, de fournir la déclaration suivante : «Nous voulons la vérité, rien que la vérité. Le défunt m'avait appelé il y a de cela quelques jours. Je me contenterais de ça pour le moment». Du côté de l'institution sécuritaire, plus précisément la Garde nationale, c'est le colonel-major Houssemeddine Jebabli, porte-parole de la Garde nationale, qui a annoncé, hier, qu'une enquête a été ouverte dans le but de déterminer les circonstances du décès du capitaine Mohsen Adili, afin de savoir s'il s'agissait d'un suicide ou d'un assassinat maquillé en suicide. Des menaces de mort Le colonel-major Jebabli livre certains détails montrant que le défunt a été «convoqué en tant que témoin dans une affaire pénale (sans préciser l'objet de l'affaire) et qu'une unité de recherche de la Garde nationale qui s'est rendue à son domicile pour lui demander de rejoindre son poste l'a découvert pendu dans son garage». Et comme le capitaine Mohsen Adili a été retrouvé mort, beaucoup de langues se sont déliées pour assurer que le défunt a déjà reçu des menaces de mort et qu'il a réclamé, en vain, une protection sécuritaire. L'animateur de Jawhara FM, Zouheïr Eljiss, assure qu'à la date du 4 janvier, il s'est entretenu avec le défunt qui l'a informé des menaces qu'il aurait reçues.
Ouverture d'une enquête pour meurtre avec préméditation On apprend qu'il a été décidé l'ouverture d'une enquête pour meurtre avec préméditation dans l'affaire du décès du capitaine de la Garde nationale, Mohsen Adili. C'est Mme Wided Boumaïza, porte-parole du tribunal de première instance de Grombalia, qui a annoncé hier que le juge d'instruction près du même tribunal a chargé la brigade centrale de la Garde nationale de l'Aouina de mener l'enquête. Ennahdha dément tout lien de B'hiri avec le décès du capitaine Adili Dans un communiqué publié hier, lundi 17 janvier 2022, le mouvement Ennahdha a rejeté tout lien entre l'ancien ministre de la Justice, Noureddine B'hiri, et le décès du capitaine de la Garde nationale, Mohsen Adili, retrouvé pendu chez lui. Ennahdha considère que les rumeurs qui ont circulé sur l'affaire avaient été attisées par la nonchalence de la justice qui ne s'est toujours pas prononcée dans les affaires d'incitation contre les dirigeants nahdhaouis.