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9e anniversaire de l'assassinat de Chokri BELAID: Une manifestation contre l'oubli et pour la reddition des comptes
Publié dans La Presse de Tunisie le 06 - 02 - 2022

Sous un déluge d'indignation et de dénonciation, Ennahdha et ses alliés ont fait marche arrière en reportant la manifestation prévue pour aujourd'hui au 13 février. En effet, l'appel à cette manifestation coïncide avec la commémoration de l'assassinat politique du militant de gauche Chokri Belaïd dont les compagnons avaient programmé une manifestation pour revendiquer la vérité dans cette affaire et réclamer la poursuite en justice des auteurs de ce crime et la reddition des comptes aux commanditaires.
Cet appel, qui a été considéré comme une provocation et une tentative pour souiller l'image du martyr par les parties présumées impliquées dans son assassinat, a fait polémique sur la scène politique et a suscité la grogne des Tunisiens.
C'est ce qui a poussé le Collectif de défense de Noureddine Bhiri à appeler à éviter la date du 6 février, qui coïncide avec la 9e commémoration de l'assassinat du leader Chokri Belaïd, pour manifester arguant de son refus de voir la protestation contre l'assignation en résidence surveillée de ce dernier se confondre avec d'autres « causes justes », en allusion à l'assassinat, le 6 février 2013. Ayant pris conscience de la gravité et de la tournure que pourrait prendre l'impact de cette manifestation sur sa cote de popularité qui ne cesse de s'éroder, Ennhadha a annoncé le report de la manifestation au 13 février.
Il est à rappeler que des partis politiques, des associations et organisations nationales organisent aujourd'hui un rassemblement sous le signe de la «Reddition des comptes», et ce, à l'occasion de la commémoration de l'assassinat de l'avocat et militant de gauche Chokri Belaïd.
Cette manifestation vise à dénoncer une justice mise au pas et qui a failli à sa mission au cours des dix dernières années. Selon les organisateurs de la manifestation, « elle a omis d'ouvrir les vrais dossiers et de poursuivre les vraies personnes qui devaient rendre des comptes » dans cette affaire et bien d'autres, à l'instar de l'assassinat politique de Mohamed Brahmi, estiment-ils.
«L'ouverture du dossier de la reddition des comptes de manière globale, et dans toutes affaires, est la seule garantie pour toute éventuelle réforme», ont-ils ajoutés.
Pour eux, la question de la reddition des comptes est essentielle. C'est la voie principale pour la mise en œuvre, en Tunisie, de réformes majeures dans tous les domaines.
Demander des comptes est surtout un rappel aux Tunisiens de l'atrocité des crimes commis à l'endroit de la Tunisie depuis la révolution jusqu'à aujourd'hui, ont souligné les organisateurs.
Ils affirment que l'affaire de l'assassinat des deux martyrs Chokri Belaïd et Mohamed Brahmi est la preuve de «l'échec de la justice», appelant les magistrats «honnêtes» à se soulever contre «la manipulation de la justice».
Le 6 février 2013, le leader de gauche Chokri Belaïd a été abattu de trois balles tirées à bout portant au pied de son immeuble à El Menzah VI.
Quand la nouvelle de son assassinat est tombée, la Tunisie a été saisie d'effroi. Qui ne revoit pas encore les visages bouleversés, tordus de chagrin, des Tunisiens, à la fois partagés entre dignité, qui devait être le seul moyen de répondre à la barbarie et, en même temps, inquiétude de savoir qui, comment, pourquoi ?
Chokri Belaïd, cet opposant hors norme, qui a tenu tête au régime de Bourguiba, à celui de Ben Ali, aux différents gouvernements Ghannouchi, au cabinet de Béji Caïd Essebsi et à la Troïka, a suscité tour à tour admiration, irritation et convoitise, mais jamais de haine.
Dans sa localité de Djebel Jelloud, où il est né, il découvre la vie des quartiers populaires et le système social injuste. Dès l'âge de 16 ans, il s'insurge contre la misère et s'escrime à faire de la politique. Le contestataire était né. Il rejoint sans peine le Mouvement scolaire et commençait déjà à sillonner les lycées. Il gardera d'ailleurs tout au long de son parcours politique un lien indéfectible avec les jeunes qu'il nommait « Echabiba » et tenait particulièrement à les encadrer. Après avoir décroché un bac math sciences, il est inscrit à la faculté des Sciences à Tunis. Et c'est à l'université tunisienne, qui était un espace fortement politisé dans les années 80, que Chokri Belaïd s'est imposé comme un leader incontesté du mouvement estudiantin.
D'aucuns se remémorent encore ses discours du haut du rocher de « Socrates » au Campus universitaire. Très actif, il a été détenu à Rjim Maatoug (Sud tunisien) en avril 1987, en raison de son activisme politique dans le milieu universitaire sous le régime de Bourguiba.
A sa libération après l'ascension de Ben Ali au pouvoir, il participa à l'organisation du 18e congrès extraordinaire de l'Union générale des étudiants de Tunisie (Uget), en 1988, dont il deviendra membre du bureau exécutif. Il partira en 1991 étudier le droit en Irak avant de poursuivre ses études de 3e cycle à l'université Paris VIII.
De retour à Tunis, Chokri Belaïd porte la robe d'avocat et prend à sa charge plusieurs procès politiques. Il défendra tour à tour journalistes, activistes, militants de gauche comme de droite et bien sûr… les salafistes de Kairouan.
Mais c'est en défendant les syndicalistes du bassin minier de Gafsa en 2008 qu'il s'est attiré les foudres du pouvoir. Il est kidnappé par la police politique en décembre 2010 en compagnie de Me Abderraouf Ayadi, avant d'être relâché après un mouvement de soutien des avocats. Après la révolution, il est nommé membre de la Haute instance pour la réalisation des objectifs de la Révolution. Porte-parole du mouvement des patriotes démocrates, légalisé en mars 2011, avant de devenir en avril de la même année secrétaire général du Parti des patriotes démocrates unifié, il a été également l'un des fondateurs d'une alliance de gauche, regroupant une dizaine de partis et de personnalités nationales, le Front populaire, qui se définit comme une alliance d'opposition à la Troika au pouvoir et une alternative à une alliance regroupée auprès de Nida Tounès, dont il a été nommé coordinateur général.
Depuis le 14 janvier 2011, grâce à sa présence sur les plateaux TV, il était devenu une figure familière de la scène politique nationale, où son art du contrepied explique l'engouement des animateurs à l'inviter.
En effet, Chokri Belaïd détonnait par le choix de ses propos. Farouche adversaire lors de ses apparitions publiques, il n'aimait pas être physiquement protégé par des partisans zélés. C'est ce que savaient apparemment ses agresseurs.
Des dizaines de milliers de personnes ont assisté à ses funérailles en criant leur colère contre le pouvoir islamiste en Tunisie, où des heurts ont éclaté malgré un imposant dispositif policier et militaire. Ses funérailles ont pris des allures de manifestation contre le parti islamiste au pouvoir, Ennahdha, accusé de cet assassinat sans précédent dans les annales contemporaines tunisiennes, et de la crise sécuritaire et politique dans laquelle le pays est plongé.


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