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Emigration | Refus de visas pour les Tunisiens mariés à des Français : «L'amour ne suffit pas !»
Publié dans La Presse de Tunisie le 17 - 02 - 2022

Comme Habib et Karima, ils seraient près de 1 200 couples de Tunisiens, ayant vécu en France en situation irrégulière, mariés à des Français, qui n'arrivent pas à poursuivre leur vie dans l'Hexagone en raison d'un « niet » administratif.
Ils s'appellent Habib et Karima, leur histoire d'amour n'est pas récente, et elle n'a pas toujours été un long fleuve tranquille, mais lorsqu'on s'aime, on s'enlace quand il fait froid et on s'accroche l'un à l'autre quand la tempête gronde.
Tout a commencé en 2012, lui pizzaïolo à Paris, sans papiers, mais payant ses impôts comme tout honnête citoyen français, et elle, de nationalité française, se sont rencontrés un peu par hasard. Peu à peu, ils apprennent à se connaître, à s'apprécier et finalement à tomber amoureux l'un de l'autre. Ce n'est qu'en 2020 que l'idée d'un mariage commence à mûrir dans la tête des deux tourtereaux. Effectivement, en avril 2021, à la mairie de Romainville (département de la Seine-Saint-Denis), Habib et Karima se disent oui. Avec un pincement au cœur toutefois, la famille de Habib, installée à Médenine dans le sud de la Tunisie, n'a pas pu assister à la cérémonie. Mais qu'importe, les voilà mari et femme, rien ne peut les séparer, puisque c'est un officiel français avec l'écharpe bleu blanc rouge qui les a déclarés ainsi.
Désormais, ils peuvent sereinement préparer un mariage au bled pour le plaisir de la grande famille, en attendant que les papiers de Habib soient prêts pour retrouver sa femme et son boulot. En août dernier, les deux arrivent à Médenine.
« Un mariage magnifique comme on sait en organiser dans le sud », nous confie Habib avec beaucoup d'émotion. Une fois les festivités terminées, Karima est repartie pour Paris, pour habiter l'appartement conjugal, dans l'attente de son époux, qui doit obtenir un visa «long séjour» de l'ambassade de France à Tunis, dans le cadre d'un regroupement familial.
Mais à son grand étonnement, Habib essuie un premier refus, pour le motif très impersonnel et surtout très tendancieux, à l'intitulé très laid : «motif 7».
«Votre projet d'installation en France revêt un caractère frauduleux», peut-on lire dans la «notification de refus de délivrance d'un visa long séjour sollicité en qualité de conjoint étranger de ressortissant français». Un bout de papier qui signifie concrètement que l'administration française s'oppose à l'union de Habib et Karima.
Comme Habib et Karima, ils seraient près de 1.200 couples de Tunisiens, ayant vécu en France en situation irrégulière, mariés à des Français, qui n'arrivent pas à poursuivre leur vie dans l'Hexagone en raison d'un «niet» administratif.
Mardi, plusieurs d'entre eux se sont rassemblés devant l'ambassade de France et ont protesté contre ce qu'ils considèrent comme des décisions arbitraires. Selon les protestataires, ces refus sans fondement, auraient pour origine la décision de la France, en septembre 2021, de réduire de 30% le nombre de visas octroyés aux Tunisiens.
Habib et Karima regrettent qu'aucune enquête n'ait été diligentée en amont pour juger du caractère frauduleux de l'union. «Nous pouvons aisément prouver que notre relation remonte bien à 2012, et que notre mariage fut une décision mûrement réfléchie et sans aucun lien avec une quelconque tentative de fraude ou de mariage blanc», nous explique le couple.
L'administration consulaire laisse toutefois une possibilité au couple de faire recours auprès d'une commission basée dans la ville de Nantes, à 400 km de Paris. Selon les protestataires, ce recours peu prendre plusieurs mois, voire plus d'une année. «Alors que nous avions convenu d'une vie commune, ma femme se retrouve seule à payer les charges du foyer conjugal, nous explique, amer, Habib. Chaque soir, elle m'appelle en pleurs, tellement la situation lui échappe».
Si Habib et les autres couples savent qu'il existe effectivement des cas frauduleux, où l'union n'est pas sincère, ils demandent que l'administration ne traite pas les dossiers de manière aléatoire, et de ne pas juger avant même d'enquêter.
Aujourd'hui, ces centaines de couples séparés par l'administration française veulent des réponses immédiates, mais surtout qu'ils ne soient pas considérés comme des dossiers numérotés, mais comme des êtres humains en quête d'une vie paisible.
Malgré le mouvement de protestation observés mardi, l'ambassade de France en Tunisie n'a pas réagi de manière spontanée via ses plateformes de communication.
En fait, selon nos propres informations, l'un des soucis majeurs dans ce dossier est que ce type de demande n'est pas traité à Tunis, mais dans différentes préfectures en France. En ces temps de campagne pour la présidentielle en France, les fonctionnaires de préfectures sont sous pression, d'autant plus que «la théorie du grand remplacement» est le principal thème de campagne. Au fond de leur bureau, ces employés de l'administration française sont soumis à des stimuli, voire peut-être à des pressions de la part de l'exécutif. A moins de deux mois du premier tour du scrutin, la majorité du président sortant ne voudrait surtout pas se mettre à dos une partie de l'électorat sensible au discours de la droite nationaliste.


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