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Le couple, comme dans une grille «Promosport»
Vie conjugale
Publié dans Le Temps le 13 - 06 - 2010

La vie conjugale des nouveaux couples tunisiens ressemble en plusieurs points aux rencontres de football qui se déroulent dans nos stades. Déjà, la « dakhla » qu'organisent les supporters des équipes évoque, du moins par son nom, la nuit de noces appelée « dokhla » par nos amis égyptiens à qui nous empruntons depuis quelques décennies une bonne partie de leur lexique.
A l'instar du festival de la galerie dans les gradins, la cérémonie nuptiale est également haute en couleurs, chantante, dansante et excessivement bruyante. Le huis clos existe aussi dans les mariages, dans la mesure où certains hyménées se célèbrent dans la discrétion la plus totale par nécessité ou après consentement des mariés !
Promosport pour les mariés
Passé les premiers jours ou les premières semaines de mariage, le couple connaît un de ses litiges les plus persistants et les plus violents : qui aura la haute main sur le ménage ? C'est un peu comme pour le brassard de capitaine que convoitent les meilleurs joueurs d'une formation sportive. Ce type de bras de fer est devenu très fréquent depuis que nos femmes se sont émancipées. N'importe quel prétexte le déclenche et il est rare que son dénouement satisfasse les deux concurrents à la fois. Le perdant d'une manche s'accorde toujours une chance au match retour ! Les supporters de chaque clan, père, mère, frère, sœur, ami, voisin, collègue de travail, peuvent faire basculer la balance en faveur du mari ou de l'épouse. S'ils restent ou sont maintenus à l'écart du différend, ces « fans » occupent alors leur temps à émettre des pronostics, exactement comme au promosport. Les combinaisons possibles sont calquées sur les paris sportifs : 1 en cas de victoire du conjoint soutenu, 2 si c'est l'autre qui sort vainqueur et X si aucun des deux ne l'emporte ! Pour renforcer ses chances d'en imposer à l'autre, chaque conjoint peut compter sur les conseils d'un initié ou sur les pouvoirs magiques d'un gris-gris ou d'une amulette acquis chez un derviche consacré de la place.
Compétitions locales et matches internationaux
Comme on le voit, le fair-play n'est pas la première qualité des jeunes couples de chez nous. C'est plutôt la violence qu'ils font généralement prévaloir sur leur terrain glissant même en période de forte sécheresse. Coups « francs », coups bas, tacles, croche-pieds, obstruction, antijeu, attaques, contre attaques, voilà ce qu'ils échangent avec une ostensible générosité. Pour arbitrer de telles parties à risque, on faisait autrefois appel aux doyens de la famille sinon à ses membres les plus mesurés, les plus respectés ou les plus craints. Aujourd'hui, les conflits intimes se règlent prioritairement au commissariat, au tribunal ou dans une émission de télévision devant « dix millions de Tunisiens » ! Record de spectateurs, avouons-le, difficile à égaler dans un stade, fût-ce la Perle de la Méditerranée ! Désormais, c'est « kol chay bel makchouf » dans la vie de couple et le tout venant peut commenter, juger, décortiquer, aggraver ou atténuer les malentendus conjugaux ! Il arrive, et c'est rarissime, que le couple se réconcilie après s'être donné en spectacle durant 90 minutes. Alors, il joue le temps additionnel, puis les prolongations jusqu'à ce que la partie soit de nouveau arrêtée et que la confusion se réinstalle. Là, nous parlons des « compétitions » locales ; mais les « matches internationaux » ne sont pas en reste : au sein des couples mixtes, l'entente et l'harmonie ont une durée de vie des plus courtes au monde. Après quelques bons moments, les époux s'envoient très vite au diable, non sans avoir échangé au préalable quelques insultes et plusieurs coups ! Histoire d'aménager une « kharja » aussi spectaculaire que la « dakhla » du début.
Le « professionnalisme conjugal »
Le « beau jeu », les gestes gracieux, la finesse de la touche, l'esprit sportif, tout cela est de plus en plus rare entre les footballeurs et entre les mariés de l'an 2010. Très souvent les petites tapes amicales, les embrassades et les accolades d'avant match laissent la place, chez les premiers comme chez les seconds, aux échauffourées, aux mêlées et aux empoignades les moins tendres. Les nouveaux couples vivent de nos jours le « professionnalisme conjugal» : les contrats qu'ils signent avant de s'unir (davantage pour le pire que pour le meilleur) sont faramineux mais contrairement aux footballeurs, ils n'en récoltent que des dettes à rembourser sur le reste de leur vie. On étudie aussi l'offre du conjoint avant de convoler avec lui ; et selon qu'on est jeune ou vieux, séduisant ou repoussant, riche ou fauché, on pose plus ou moins des conditions avant de dire « oui» devant le notaire ou monsieur le maire !!


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