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Les ONG se mobilisent
Le cas de Mohamed Allouche, expulsé de France
Publié dans Le Temps le 28 - 06 - 2009

Il est marié à une femme française malentendante et il est le père d'un enfant français
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Selon les témoignages, il assurait l'éducation de son fils et assistait sa femme
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Les autorités françaises suspectent un mariage blanc
L'expulsion de France du ressortissant tunisien Mohamed Allouche a soulevé un tollé général, notamment auprès des Organisations Non Gouvernementales " ONG " qui s'intéressent aux sphères des émigrés.
Il s'agit d'un père de famille âgé de 38 ans qui a été expulsé de France le 7 mai dernier. Mari d'une femme malentendante et père d'un enfant de 11 ans, tous deux de nationalité française, l'expulsé assurait selon les témoignages l'éducation de son fils et apportait de l'aide à sa femme handicapée.
Depuis le 7 mai dernier, des rassemblements sont organisés régulièrement, chaque vendredi, pour demander le retour de Mohamed Allouche. Un nouveau rassemblement se tiendra aujourd'hui à Paris à 18h30 au Métro Varenne (ligne 13), à proximité du ministère de l'Immigration.
Une délégation s'est même déplacée en Tunisie pour exprimer le soutien de citoyens français de la localité (et d'une partie des élus locaux) à la cause du retour de ce père de famille auprès des siens.

Les raisons de la décision
Du côté de la préfecture des Hauts de Seine, on avance que M. Allouche est entré régulièrement en France en 2005 mais que son statut est devenu irrégulier entretemps. La décision du préfet évoque " l'absence de communauté de vie avec son épouse " et le fait qu'il " n'ait d'ailleurs reconnu " l'enfant " qu'un an après le mariage. En un mot, la préfecture suspecte un mariage blanc. C'est, semble-t-il, le principal soupçon qui pèse sur le citoyen expulsé. Qu'en est-il selon son entourage ?
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Lettre de la Fédération Syndicale Unitaire au Préfet des Hauts de Seine
Objet : Situation de Monsieur Mohammed Allouche
Monsieur le Préfet,
Je voulais vous soumettre le cas de Mohamed Allouche, né le 22 novembre 1971 à Bizerte en Tunisie, et emprisonné au centre de rétention de Palaiseau depuis le 15 avril. Il est arrivé définitivement en France en 2005 pour rejoindre Nadia Hennada qu'il avait rencontrée en 1999, à l'occasion d'un voyage en Tunisie. Il a épousé Nadia Allouche Hennada, mère de Noufel, le 3 février 2007 à la mairie de Clichy.
Après le mariage, il a reconnu Noufel, 11 ans, qui est donc aujourd'hui son fils. Nadia et Noufel sont français. Ils vivent à Montrouge. Sa femme Nadia Allouche est sourde et muette ; Elle surmonte avec courage son handicap, travaille dans une maison de retraite et a été la première femme atteinte de ce double handicap à obtenir son permis de conduire. Ainsi, outre l'évidence du besoin et du droit à vivre en famille, la présence de Mohamed Allouche est indispensable pour assurer l'éducation de Noufel (réunion avec les professeurs, aide aux devoirs, besoin de communication de l'enfant, aide spécifique au handicap de Madame, démarches administratives, etc).
Il est donc père et conjoint de français, ce qui lui donne droit à un titre de séjour. Ce titre ne lui a pas été accordé pour suspicion de mariage blanc. Pourtant, vous avez devant vous une famille connue de tout le monde à l'école élémentaire Rabelais, et Mohamed Allouche est très présent auprès des siens. De plus Mohamed Allouche n'a plus de famille en Tunisie : ses parents sont décédés et sa seule sœur vit en Hollande depuis 12 ans.
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Extraits d'une lettre ouverte à M. Strzoda, préfet des Hauts de Seine
...Rappelons qu'il est question de la vie d'un homme, en France depuis plusieurs années, qui y a noué des liens familiaux étroits, qui s'y est marié, a reconnu l'enfant de son épouse et contribue à son éducation. Il suffit d'entendre l'enfant parler de celui qu'il appelle Papa pour mesurer le drame qui se joue.
A vous lire, votre décision d'expulsion serait fondée sur " l'entrée en 2005 et le maintien irrégulier de M. Allouche en France ". La situation n'a rien de très exceptionnel pour un sans papiers. On est surpris de vous voir la citer comme un élément aggravant...
" Absence de communauté de vie avec son épouse " écrivez-vous. Permettez tout d'abord qu'on s'inquiète d'une dérive qui autoriserait l'administration préfectorale à décider quelle est la " communauté de vie " qui lui agrée et celle qu'elle ne reconnaît pas. Le ministre Besson a déjà été qualifié humoristiquement de ministre du Trou de serrure, personne ne voudrait que des préfets héritent du même titre. Sur le fond vos allégations sont manifestement infondées. Totalement. Démenties par les enseignants de Noufel, la directrice de l'école, les parents d'élèves, les camarades de classe, les assistantes sociales, les voisins, les commerçants du quartier ; Des dizaines de témoignages spontanés ont été enregistrés par la presse.
Votre phrase " il n'a d'ailleurs ( ?) reconnu " l'enfant " qu'un an après le mariage " nous stupéfie. Quel commentaire vous inspirent, par exemple, les dates de reconnaissance par leurs parents respectifs d'Eric Fottorino, directeur du Monde, ou de Mme Bruni-Sarkozy actuelle épouse du président de la République ?
Vous précisez que M. Allouche " fait l'objet d'une fiche de recherche " de la police italienne. C'est trop ou pas assez. Si vous avez des éléments précis et fondés, mentionnez-les. Mais, pour être pratique courante dans certains cabinets ministériels, les airs entendus et allusions équivoques sont néanmoins des procédés inadmissibles. Pour tout vous dire, M. le Préfet, la prolifération des fichiers, en Italie et ailleurs, nous fait craindre d'être nous aussi " l'objet de nombreuses fiches des recherches " en Italie, en France et ailleurs. Et sans doute l'êtes-vous aussi.
Vous assurez qu'il " détenait des produits stupéfiants " lors de son arrestation. Ce fait n'est mentionné dans aucun des documents de la procédure. S'il est avéré, il doit figurer au procès-verbal d'interpellation. Que ne le publiez-vous ? Les produits ont été saisis : nature ? Quantité ? Où sont les scellés ? Si Mohamed Allouche a commis un délit, il doit être déféré et jugé. L'administration préfectorale n'a pas vocation à se substituer à la justice, et moins encore en infligeant des peines de bannissement administratif pour un improbable délit.
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Ambassade de France à Tunis
On attend encore les précisions des services consulaires
M. Mohamed Allouche a présenté une demande de visa aux autorités consulaires françaises en Tunisie. Laquelle demande a été, semble-t-il rejeté à cause de l'arrêté d'expulsion délivré par la préfecture des Hauts de Seine.
Pour plus de précisions sur la raison évoquée officiellement, on a contacté les services concernés à l'Ambassade de France depuis avant-hier, Ils ont promis de fournir des explications qu'on attend encore et qui seront publiées dès leur réception.
Propos recueillis par Mourad SELLAMI


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