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Politique, consommation, taux de chômage, d'inflation.... : La guerre des experts
Publié dans La Presse de Tunisie le 08 - 04 - 2022

Pour ces experts, tout est négatif. Ils essaient d'argumenter leurs thèses et de nous convaincre en s'appuyant sur des chiffres qu'ils semblent les seuls à savoir interpréter.
«Il» était bien assis sur son siège. Le métro n'était pas bondé étant donné que fonctionnaires et élèves étaient soit au travail soit à l'école. Il devait avoir une soixantaine d'années. Les écouteurs collés aux oreilles, il fulminait. C'était assurément une mauvaise nouvelle. L'homme se leva brusquement et, d'une voix nettement audible, lâcha quelques mots qui en dirent long sur ce qu'il ressentait après avoir écouté une information donnée par la station de radio qu'il écoutait.
«Bon Dieu, rien ne leur plait et ils se tirent dans les pattes». Il s'adressa à la personne assise juste en face de lui et nous eûmes droit à un cours d'économie politique :
«Vous vous rendez compte du nombre d'experts que compte la Tunisie ? En l'absence d'une communication, complètement défaillante, tous ceux qui ont quelque chose à dire le font en se faisant passer pour des experts. Je me demande tout d'abord pour quelle raison les pays développés nous piquent nos médecins, nos ingénieurs, notre personnel paramédical et autres personnels que nous avons formés, alors qu'aucun de nos experts n'a trouvé preneur».
Pour enfoncer le clou
Il va sans dire qu'avec la recherche du buzz, certaines stations radios ou TV invitent tous ceux qui souhaitent enfoncer le clou.
Dans n'importe quelle idée ou raisonnement il y a au moins un tout petit peu de vérité. Pour ces experts, tout est négatif. Ils se tortillent pour nous convaincre en citant des chiffres qu'ils semblent les seuls à savoir interpréter. A croire que leur vie tient dans ce négativisme auquel ils s'accrochent en s'exhibant comme les représentants de telle ou telle association créée pour leur permettre d'en être les présidents. En fait, ils ne représentent souvent que leur seule personne. Et le plus beau, c'est qu'ils se tirent dans les pattes, en démolissant ce que l'un ou l'autre veut nous faire croire pour endosser le rôle de sauveurs providentiels.
Il faut les réunir
L'homme d'en face ne se laissa pas démonter par cette sortie inattendue de son compagnon de voyage : «A mon avis, il faudrait les écouter en les réunissant. Ils ont peut-être une bonne idée à prendre. Mais tant qu'on les laissera papillonner d'une station radio à une autre, ils continueront à faire du mal en introduisant le doute dans les esprits». Ceux, qui ont préparé des plans de relance, l'ont fait sans doute en connaissance de cause, mais nul n'est infaillible et avec la politisation de tous les secteurs, avec l'absence totale de visibilité qui règne, ces confrontations d'idées ne seraient pas mauvaises. En tout état de cause, experts ou non, la façon de présenter ces dossiers brulants qui traitent de la situation économique et financière du pays est catastrophique.
Sans explications
On prend des décisions sans les expliquer et ceux qui n'y comprennent rien deviennent des opposants potentiels, des boulets à traîner. En les convaincant, on en fait des parties prenantes».
Il faudrait quand même en convenir, les réactions de ceux qui ont à résoudre les problèmes cruciaux que traverse le pays sont souvent très lentes à l'allumage.Une récente étude économique de l'Ocde a émis, pour la relance de l'économie tunisienne, un certain nombre de recommandations tout en tenant compte du fait que la Tunisie a été durement touchée par la pandémie qui a sévi. Ces recommandations tout le monde y a été sensibilisé. Sauf ceux qui sont en charge du dossier.Le taux de chômage a grimpé à 18% il est beaucoup plus élevé chez les jeunes (42%) depuis les années 90. Le problème est d'ordre structurel au niveau de l'ajustement de l'offre et de la demande de la main-d'œuvre empêchant par voie de conséquence d'atteindre un certain équilibre sur le marché du travail.
Des efforts annihilés
Les obstacles à la croissance des entreprises et les complications que posent les conditions d'accès au commerce international annihilent les efforts du secteur privé tout en freinant la création d'emplois.
L'accès à l'éducation a accru l'offre de main-d'œuvre hautement qualifiée mais la majorité des emplois ont été créés dans des secteurs peu productifs et requérant une faible demande de main-d'œuvre qualifiée. Cela a mené à des taux de chômage plus élevés parmi les diplômés, particulièrement chez les femmes. Pour imprimer une nécessaire dynamique aux entreprises et à l'innovation, pour promouvoir la création de nouveaux emplois, surtout de meilleure qualité, l'Ocde considère qu'il faudrait réduire les obstacles posés à l'entrepreneuriat pour favoriser l'entrée de nouveaux acteurs sur le marché, accroître l'intégration internationale des entreprises locales et ajuster les impôts sur le travail.
Réduire les autorisations
Il est également conseillé de réduire les autorisations préalables pour opérer sur le marché et investir, simplifier les formalités administratives et le système fiscal en vue de favoriser la création de nouvelles occasions pour les petites et nouvelles entreprises.La réduction des droits de douane et des obstacles non tarifaires au commerce extérieur, car les obstacles à l'importation élevés réduisent la possibilité d'accéder à des intrants et à des biens d'équipement de qualité pour les entreprises axées sur le marché local et compliquent l'adoption des nouvelles technologies.En outre, réduire le taux d'imposition de la première tranche de revenu et autoriser une plus grande flexibilité dans la fixation des salaires pour les petites entreprises permettraient de développer le secteur formel.
Qu'y a-t-il de nouveau dans ce rapport de l'Ocde ? Rien, absolument rien. Tous ceux qui ont abordé ce problème de l'emploi et de la relance économique ont eu, depuis belle lurette, ce même raisonnement. Personne ne semble y avoir prêté attention.
Sans aller au fond des problèmes
On parle de nouvelles dispositions à prendre pour assurer la relance, mais sans aller au fond des problèmes et l'Ocde le rappelle en qualité d'organisme neutre, bien au fait de ce qui se passe entre nos murs. Ceux qui se targuent d'avoir réinventé la roue, nos experts, ont bien raison sur ce point : seul le travail d'équipe paie. Nous avons perdu beaucoup trop de temps à tergiverser, à essayer des formules plus ou moins boîteuses, tout en oubliant de prendre en considération les véritables obstacles qui ont encouragé la spéculation, les trafics et la mainmise sur bien des secteurs de notre économie. Ceux qui étaient sur nos rétroviseurs, sont passés devant, alors que nous continuons à discuter du sexe des anges. C'est bien dommage, alors que nous comptons... un si grand nombre d'experts !


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