La menace d'une fin de saison chaude et en queue de poisson est un vrai problème qui risque d'être insoluble. Wadie Jary doit forcément lancer un soupir en l'état. Lui qui n'est jamais à l'abri de la grogne de ses détracteurs et de leur acharnement à le forcer à jeter l'éponge et à quitter le paysage sportif. Le président de la FTF, dans le dur, voit les tristes et sombres affaires surgir les unes après les autres comme une fatalité pour ternir tous les acquis de ses mandats successifs et les mettre à la poubelle de l'oubli. Le litige opposant le Croissant Sportif Chebbien au Club Africain est un dossier brûlant qui risque de lui porter de nouveau préjudice car toute décision de la Commission nationale d'appel, prévue demain, ne va pas contenter les deux parties opposées et va susciter la colère de l'une d'elle avec tout ce tapage médiatique prévisible pour crier à une justice à deux vitesses et donc à l'injustice. Donner raison au Croissant Sportif Chebbien équivaut à enlever les deux points de bonus au Club Africain dans le play-off et amoindrir ses chances retrouvées de rêver au sacre ou, au pire des cas, de finir à la seconde place et de se qualifier pour la Ligue des Champions africaine. Confirmer la décision de la Ligue nationale de football professionnel en première instance avec le rejet de l'évocation formulée par Hilal Chebba, c'est donner l'occasion à Taoufik Mkacher qui ne désarme pas pour revenir à la charge et brandir de nouveau l'épée de Damoclès qu'est le TAS pour aller réclamer un droit qui aura été, à ses yeux, bafoué et qui lui aura été, toujours de son point de vue, injustement refusé par les instances sportives et les organes juridictionnels de son pays. Et comme un malheur ne vient jamais seul, voilà que le scandale de la suspicion de matches arrangés et de résultats faussés lors de la dernière journée du play-out, va envenimer davantage le paysage et mettre de l'huile sur le feu. Sur plusieurs fronts Attaqué sur plusieurs fronts, mis devant un vrai casse- tête chinois, il faudra un vrai miracle au président de la fédération pour sortir, cette fois, avec de simples petites égratignures de ce qui est plus pour lui qu'un pétrin mais un vrai traquenard. S'il pouvait revenir en arrière, il aurait évité de faire traîner le dossier disciplinaire du président du Club Africain, Youssef Elmi, signalé depuis le match OB-CA, par la Commission de discipline et de fair-play et l'aurait tranché bien avant le match décisif qui a opposé le Club Africain au Croissant Sportif Chebbien pour couper l'herbe sous les pieds de ceux qui l'attendaient à tous les virages et guettaient le moindre de ses faux pas. Et il aurait refusé de jouer la phase du play-out en matches aller- retour, sans l'œil du VAR et de la retransmission télévisée en direct qui lui auraient épargné le scandale du match ESZ-ESHS, étroitement lié à la physionomie douteuse, elle aussi, et pas exempte de reproches du match ESM-OB. Deux erreurs d'anticipation fatales dont il n'avait pas l'habitude, lui qui tire bien toutes les ficelles, vont lui coûter cher, lui enlever l'étiquette de grand stratège dont il est crédité pour laisser des traces indélébiles dont il aurait tant aimé se passer tellement les deux affaires l'ont pris de court, l'ont laissé à bout de souffle, sans capacité de riposte immédiate et l'ont ainsi offert sur un plateau, proie facile à ses détracteurs qui étaient sur le point de désespérer de l'avoir même à l'usure. Y aura-t-il une issue de secours pour lui, une porte de sortie de ce tunnel où il s'est engouffré, sans avoir à payer les pots cassés ? Ça sera cette fois un exercice très difficile, douloureux. Dans son combat sans merci avec Wadie Jary, Taoufik Mkacher a reçu un coup de main, une perche précieuse de salut offerte par la dernière journée houleuse du play-out. De tels agissements contraires à l'éthique sportive ne peuvent pas rester sans sanctions et l'affaire ne peut pas, cette fois, être enterrée comme celles qui l'ont précédée. Et le Croissant Sportif Chebbien ne peut qu'espérer en tirer profit et exiger d'être repêché une deuxième fois et d'éviter l'étage inférieur qu'est la Ligue 2. Le CSHL, qui s'est résigné lui à son sort de premier rétrogradé d'office, ne va pas hésiter à demander sa part du gâteau. Casse-tête chinois, impasse, pétrin, traquenard, les mots ne sont pas assez forts pour résumer une fin de saison en queue de poisson.