Revenir à l'essentiel : les plaies qui rongent le foot national, c'est ce qu'attend aujourd'hui le public sportif. La polémique continue. L'élection d'un nouveau Bureau fédéral le 18 mars dernier n'a pas mis fin aux déchirements autour de la légitimité de l'assemblée générale élective et à la tension qui marque les rapports entre instances, notamment entre la fédération et le Comité national olympique tunisien. Il a donc fallu que la FTF cherche protection auprès de la fédération internationale qui l'a assurée, dans sa réponse du 15 avril, de sa fervente tutelle tout en insistant sur le thème de l'indispensable indépendance de toutes les associations membres et d'un rejet de l'intervention d'aucun tiers . Ce «parapluie» ne risque pourtant pas de réconcilier les belligérants. Grombalia Sport a demandé à la justice le gel des comptes de la FTF sans obtenir satisfaction. Trois clubs ont même recouru à la justice ordinaire pour faire annuler les décisions des assemblées générales du 29 juillet et du 6 novembre derniers. La Fifa a condamné ce recours, l'article 68 des statuts de la Fifa interdisant un tel recours. Elle menace même la FTF de sanctions. Certains observateurs concluent que cet échange de correspondances est parvenu à ses fins: une victoire de la FTF pour mettre la pression sur toutes les tentatives de déstabilisation. Car le «front du refus» ne désarme pas et ne rate aucune occasion pour rappeler dans quelles conditions les travaux de l'AG élective s'étaient déroulés. Une simple trêve ? Le Bureau de Wadii El Jary bénéficierait de la sorte d'une trêve sans pour autant être assuré que les belligérants vont désarmer. Car les différends se règlent à l'intérieur. D'abord, avec le Comité national olympique tunisien, la fédération des fédérations, et non en ajoutant aux malentendus en allant se plaindre ailleurs. Tout le monde a pu mesurer le cuisant échec du recours au Tribunal arbitral du sport proposé par la FTF afin de neutraliser le Cnas. Une procédure aussi coûteuse que compliquée qui n'est pas à la portée de tous les clubs d'un football tunisien exsangue. Commencer, d'abord, par rétablir l'organe d'un 3e degré de juridiction, décrisper l'atmosphère en faisant sentir que la FTF est vraiment l'émanation de tous les clubs afin de mieux se concentrer sur les sujets les plus urgents, tel celui de l'arbitrage devenu aujourd'hui d'une brûlante actualité. Le foot national a aujourd'hui grand besoin de ce concentrer sur l'essentiel: les moyens financiers de survie des clubs, l'arbitrage qui fait n'importe quoi et qui traverse une crise profonde, les équipes nationales qui s'enfoncent dans la médiocrité, l'infrastructure moyenâgeuse... Le commun des supporters est lassé de ces interminables joutes juridico-sportives qui se terminent devant les tribunaux. La bagarre n'a que trop duré. A quand la fin de la récréation ?