Un atelier national s'articulant sur le nouvel accord de Paris et les enjeux de sa mise en œuvre pour la Tunisie, la mobilisation du fonds vert pour lutter contre le changement climatique et la création d'un réseau et d'une réunion générale en vue de préparer la COP21 en novembre prochain L'Atelier national sur le changement climatique, focalisé sur le thème «Nouvel accord de Paris et les enjeux de mise en œuvre pour la Tunisie», organisé par le ministère de l'Environnement et du Développement durable avec l'appui du bureau du Pnud à Tunis, s'étalera sur deux jours (21 et 22 avril 2016) et sera marqué par la signature de l'accord de Paris. En présence des différents représentants des organisations régionales et internationales, le ministre de l'Environnement et du Développement durable, Néjib Derouiche, a précisé, dans son mot d'ouverture, que cet atelier rendra hommage aux efforts déployés par les pays et à leurs engagements dans les négociations relatives au climat, en vue de signer un accord commun et adapté. L'accord de Paris vient, en effet, dans la perspective de protéger l'environnement mondial en limitant les émissions de gaz à effet de serre et préserver de la sorte la santé et le bien-être de l'être humain. Accord de Paris et convention-cadre des Nations unies «L'accord de Paris qui sera signé lors de la journée de clôture de l'atelier (aujourd'hui) permettra de mieux cerner les engagements de la communauté internationale visant l'atténuation et l'adaptation aux impacts néfastes du changement climatique à travers la mise en place de stratégies de développement et le renforcement des capacités technologiques et des moyens financiers pour garantir un avenir et un environnement meilleurs pour les populations actuelles et futures», indique le ministre. La Tunisie accorde, en effet, une place importante au processus de négociations internationales avec la coopération de tous les partenaires régionaux et internationaux, de même qu'elle a contribué à la concrétisation des objectifs fixés dans l'atténuation du changement climatique. Le processus de négociation de l'accord de Paris sera organisé au Maroc en novembre prochain dans le cadre de la conférence COP21. Le programme devrait aboutir à une opérationnalisation effective de l'accord de Paris en adoptant les règles et les modalités de fonctionnement prévues. «La société civile, les secteurs publics, les municipalités devront s'impliquer dans ce programme et œuvrer pour la préparation d'une position commune de l'Afrique, lors de la COP21 qui se tiendra au Maroc. La Tunisie devra être présente avec une délégation plus large et organiser un réseau de compétences de tous les secteurs. A ce titre, un premier rendez-vous sera tenu en Tunisie au mois de septembre prochain. Il s'agit d'une réunion générale des ministres des pays africains pour évaluer les efforts de tous les pays africains dans la contribution efficace contre les changements climatiques. Nous œuvrons aussi pour la création d'un réseau national d'échange et de concertation, qui programmera des débats sur les enjeux Nationaux du changement climatique», a précisé le ministre. Subvention du fonds vert pour le climat Amel Akremi, directrice au ministère de l'environnement et responsable au fonds vert pour le climat, a déclaré que cet atelier est avant tout une présentation des résultats du congrès sur les changements climatiques, tenu à Paris, et du plan d'action adopté en Tunisie. La Tunisie contribuera dans les actions visant la limitation de l'augmentation de la température et la diminution des émissions des GES. «La subvention du fonds vert pour la Tunisie s'estime à 20 milliards de dollars, dont 18 milliards seront consacrés à l'atténuation et 2 milliards à l'adaptation au changement climatique», dévoile-t-elle. Najib Osman, du Pnud et expert en énergie et changement climatique, a intervenu lors de cet atelier, sur la composante atténuation des émissions de gaz à effets de serre (GES) et les enjeux de l'accord de Paris pour la Tunisie. L'atelier a pour objectif de mettre l'accent sur les principales caractéristiques de l'accord, ses objectifs, et vise à limiter l'augmentation de la température en dessous de 2 degrés et au mieux à 1,5 degré. «Cet accord universel œuvre également pour la réorientation de l'économie mondiale vers un développement «bas carbone». Il s'agit, en effet, de réduire les émissions mondiales de gaz de 40% à 70% en 2050 par rapport à 2010 et atteindre la neutralité carbone de l'économie mondiale durant la deuxième moitié du 21e siècle. On œuvre à abandonner progressivement les énergies nocives et favoriser les énergies renouvelables. «Le coût de l'atténuation d'émission des GES dans le secteur de l'énergie est estimé à 15 milliards de dollars et pour lutter contre le changement climatique, la communauté internationale a mis en place un fonds vert qui va mobiliser 100 milliards de dollars», explique-t-il.