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Importation anarchique et déficit de la balance commerciale: Le protectionnisme, un mal nécessaire ?
Publié dans La Presse de Tunisie le 13 - 08 - 2022

L'expérience montre que la politique de diversification suivie nécessite une réflexion sur les bénéfices tirés du renforcement des échanges commerciaux avec les nouveaux clients et fournisseurs de la Tunisie. Les Tunisiens préfèrent le protectionnisme au libre-échange, question de protéger les producteurs et les entreprises tunisiens face à la concurrence étrangère.
La balance commerciale de la Tunisie est déficitaire en raison du phénomène de la sur importation des produits parfois pas nécessaires. Cela n'est pas sans conséquences sur les équilibres budgétaires de l'Etat et sur ses réserves en devises.
Ce constat s'explique surtout par un déficit au niveau de la balance commerciale avec certains pays exportateurs comme la Chine et la Turquie. Outre ses risques financiers, l'importation anarchique et irrationnelle met à mal le tissu industriel en Tunisie et l'absence d'une politique de protectionnisme qui aurait pu développer la production nationale, notamment dans ce contexte de hausse des prix à l'échelle internationale.
«La balance commerciale de la Tunisie a enregistré un déficit de 16,2 milliards de dinars (5,8 milliards de dollars) en 2021, soit une aggravation de 27%», a annoncé, mardi, l'Institut national de la statistique (INS). Ce déficit était de l'ordre de 12,7 milliards de dinars (4,55 milliards de dollars) à fin 2020.
Il s'explique notamment par le flux d'importations en provenance de certains pays dont la Chine avec -6,3 milliards de dinars (-2,25 milliards de dollars) et la Turquie avec -2,6 milliards de dinars (-948,5 millions de dollars).
Mais qu'importe au juste la Tunisie ? Les produits d'hydrocarbures constituent de loin les principales importations de la Tunisie (environ 16 % de toutes les importations), suivis des tissus, du textile, des véhicules, des appareils électriques, du blé, des transports et des voyages, du cuivre, l'acier, etc. Sauf que notre pays est également condamné à importer des produits en plastique qui ne sont pas forcément nécessaires et qui menacent son environnement.
Face à cette situation accentuée par des importations anarchiques parfois illégales et hors des circuits reconnus, les économistes font craindre le pire et recommandent urgemment des mesures de protection de l'économie nationale, alors que les réserves en devises ne cessent de diminuer.
Le spécialiste en économie Aram Belhaj pointe en effet une importation anarchique dont est victime le citoyen notamment en raison de l'augmentation du taux d'inflation.
Il a expliqué que le citoyen alimente également la hausse des prix, «puisqu'il continue à acheter des produits hors de prix, au lieu de les boycotter, ce qui encourage encore plus la hausse des prix des produits parfois pas nécessaires».
Et d'appeler l'Etat à fournir un effort considérable pour limiter l'inflation, pour assurer un meilleur contrôle des prix, et surtout arrêter l'hémorragie des devises par le contrôle et l'arrêt des importations anarchiques.
Protéger la production nationale
Affaiblie par un tissu entrepreneurial assez délicat, la production nationale fait également face à une rude concurrence des produits importés en masse. Au fait, le domaine des pratiques déloyales à l'importation est régi par la loi relative à la défense contre les pratiques déloyales à l'importation et le décret portant fixation des conditions et modalités de détermination des pratiques déloyales à l'importation. Ces textes juridiques présentent les types de pratiques déloyales à l'importation et les mécanismes de défense contre ces pratiques ainsi que les phases procédurales y afférentes.
Selon la loi en vigueur, lorsqu'il s'avère que l'évolution des importations d'un produit donné menace de causer un dommage aux producteurs nationaux, l'importation de ce produit peut être soumise à une surveillance préalable conformément aux procédures fixées par l'arrêté du ministre du Commerce. Sauf qu'en dépit de ces dispositions légales, la production nationale paye le prix cher d'un manque de contrôle, notamment des produits de contrebande.
L'importation légale privilégiée notamment par les accords bilatéraux et les accords de libre-échange enfonce également le clou. La Tunisie avait appelé à réviser, il y a un an, son accord de libre-échange avec la Turquie qu'elle juge défaillant.
La Tunisie importe de la Turquie du textile, des produits cosmétiques et des produits électriques et mécaniques, tandis qu'elle y exporte principalement du phosphate, des dattes, des produits de la mer et des pâtisseries. L'accord de libre-échange prévoit une exonération des droits de douane uniquement sur les produits industriels échangés entre les deux pays.
Face à ces risques et au cœur de cette conjoncture internationale de crise, le protectionnisme est-il la solution ? La Tunisie s'est orientée vers l'ouverture économique depuis les années 80 avec l'adoption du premier code sur les investissements et une loi qui a adopté des mesures spéciales off-shore pour encourager l'export. En plus de la libéralisation des échanges, la Tunisie affirme suivre une politique qui repose sur la diversification de la base exportatrice et la diversification des partenaires commerciaux.
Sauf que l'expérience montre que la politique de diversification suivie nécessite une réflexion sur les bénéfices tirés du renforcement des échanges commerciaux avec les nouveaux clients et fournisseurs de la Tunisie. Selon l'enquête d'Afrobarometer menée en 2020, les Tunisiens préfèrent le protectionnisme au libre-échange, question de protéger les producteurs et les entreprises tunisiens face à la concurrence étrangère.
Le protectionnisme consiste en un certain nombre d'actions menées avec l'intention de protéger les entreprises locales contre la concurrence étrangère, dont notamment les barrières douanières. L'objectif d'une telle politique peut viser à la réduction du déficit commercial, mais pour certains économistes, c'est un pari risqué. Cela pourrait conduire à des représailles de la part des autres pays, qui peuvent être amenés à engager des mesures de rétorsion néfastes sur le commerce national. Le manque d'intérêt pour l'innovation en l'absence de concurrence étrangère et l'incitation à la contrebande pourraient également nuire à l'économie nationale à la lumière de cette économie protectionniste.


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