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Irak : les guerres d'Al-Abadi
Le prisme et l'horizon
Publié dans La Presse de Tunisie le 28 - 04 - 2016


Par Raouf SEDDIK
Le Premier ministre irakien, Haïdar Al-Abadi, est décidément en guerre sur plusieurs fronts, tous aussi décisifs les uns que les autres. Il y en a au moins trois.
D'abord, il y a le front de la guerre contre l'Etat islamique. L'organisation jihadiste s'est emparée de nombreuses régions du pays durant l'année 2014, dans une ambiance de massacre de civils et d'une relative apathie de l'armée gouvernementale. Aujourd'hui, avec l'appui de la coalition internationale menée par les Etats-Unis d'un côté, le soutien de troupes iraniennes d'un autre côté, cette armée a pu reprendre du terrain et marquer des points. Tikrit est reprise en mars 2015 dans une situation militaire encore indécise puis, progressivement, les combattants de l'Etat islamique reculent. La reconquête de Ramadi en février dernier marque un temps fort de cette inversion dans l'équilibre des forces. Toutefois, et malgré la pression exercée sur le groupe terroriste en territoire syrien, la résistance reste forte.
Sur ce front, le Premier ministre doit manœuvrer de telle sorte que les soutiens étrangers à son armée ne puissent pas se transformer en une mise sous tutelle de la souveraineté irakienne. Les victoires à remporter doivent permettre au contraire à l'armée irakienne de renforcer sa cohésion malgré la diversité confessionnelle et tribale des hommes qui en composent les rangs. Aux yeux de la population, il doit veiller aussi à ce que l'on ne puisse pas accuser son action de faire le jeu des chiites contre les sunnites, ou l'inverse. Rappelons que ce travers fut beaucoup celui d'Al-Maliki, le prédécesseur de l'actuel Premier ministre : la rancœur que sa politique a suscitée auprès des populations sunnites a énormément servi la cause de l'EI...
On voit donc que, pour le gouvernement irakien, il ne s'agit pas seulement de repousser les limites des territoires contrôlés par l'Etat islamique en reprenant des villes, il s'agit de le faire de telle façon que :
- Premièrement, le moral de l'armée nationale en sort renforcé, qu'elle soit elle-même forte du sentiment que sa diversité interne ne contredit pas l'unité rassembleuse de sa mission et, surtout, que les Irakiens puissent se reconnaître, par-delà leurs différences, dans ses engagements.
- Et, deuxièmement, que les soutiens étrangers existants, si importants qu'ils puissent être — et ils le sont très certainement — ne puissent pas ôter à l'armée irakienne les raisons de son mérite et de la légitimité de ses victoires.
Une telle contrainte fait que, sur le terrain, la guerre contre l'EI peut prendre une tournure politique beaucoup plus complexe qu'on ne pourrait le croire.
Deuxième front : celui des réformes. Ici, on l'a vu tout récemment, le Premier ministre est pris en étau entre la rue qui exige la mise en application rapide de réformes — en particulier contre la corruption — par le biais d'un gouvernement de compétences et, d'un autre côté, un Parlement attaché à la logique des partis et de leurs équilibres. Mardi dernier, Haïdar Al-Abadi a été accueilli à coups de bouteilles d'eau dans l'enceinte du Parlement alors qu'il venait chercher l'approbation des députés au sujet de remaniements à la tête d'un certain nombre de ministères. Finalement, le vote a pu avoir lieu dans une salle adjacente et les candidats qu'il proposait aux postes de ministres de l'Electricité, de la Santé, de l'Education supérieure, du Travail et des Ressources hydrauliques ont pu être avalisés. Mais les opposants aux réformes n'ont certainement pas dit leur dernier mot et ils ne manqueront pas d'agiter l'argument du manque de légitimité d'un gouvernement apolitique.
Troisième front : celui de sa survie politique. A vrai dire, ce front dépend en grande partie des deux précédents et de la pression qui s'exerce sur lui à cause d'eux. On note par exemple que, bien qu'il soit lui-même l'artisan des réformes, les manifestants ne lui pardonnent pas la lenteur de leur mise en œuvre et, pour cela, demandent sa démission. Chose dont rêvent justement les adversaires des réformes, pour des raisons inverses. Et l'on imagine aisément que les partisans d'une affirmation confessionnelle ou ethnique forte ne voient pas d'un bon œil les efforts qu'il fait en vue de créer les conditions d'une unité nationale dans le respect des différences... Ce qui le sauve sur ce front-là, c'est qu'il n'y a pas d'alternative actuellement en dehors de Nouri Al-Maliki, or que ce dernier est en même temps honni par une grande partie de la population.


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