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Le dossier de la Tunisie n'est pas à l'ordre du jour des réunions du FMI : Faut-il craindre le pire ?
Publié dans La Presse de Tunisie le 16 - 12 - 2022

« Il ne s'agit nullement d'annulation mais une nouvelle date sera convenue entre les autorités tunisiennes et le FMI concernant l'examen et l'approbation de la Facilité élargie de crédit pour la Tunisie, afin de donner aux autorités du pays davantage de temps pour finaliser les détails du programme de réformes qu'elles lui ont présenté », annonce l'agence TAP qui s'est informée auprès d'une source officielle.
L'information relative au retrait du dossier tunisien de l'ordre du jour de la réunion du Fonds monétaire international (FMI) prévue initialement pour le 19 décembre prochain n'a pas manqué de délier les langues quant aux réelles raisons qui ont poussé à la prise d'une telle décision. Le silence des autorités officielles n'a fait qu'attiser les rumeurs et susciter des questionnements. Pour les experts les plus avertis, point n'est besoin de céder à la panique.
Un lien avec la loi de finances ?
Les réactions de certains experts ne se sont pas fait attendre, notamment pour ceux qui ont tablé auparavant sur l'échec des négociations entre les deux parties avant l'accord annoncé le 22 octobre dernier. Le FMI avait pourtant précisé dans un communiqué que « la validation finale de cet accord doit se faire au niveau du conseil d'administration du Fonds qui doit se réunir en décembre 2022 pour examiner la demande de la Tunisie ». Ce qui conforte actuellement la position des plus sceptiques de nos experts.
Ils expliquent ce qu'ils qualifient de « revirement » par la non-publication de la loi de finances 2023 qui se trouve toujours dans une impasse budgétaire.
L'expert en économie Aram Belhaj est lui aussi de cet avis. Il n'y va pas par quatre chemins pour expliquer clairement les choses. « L'Etat est en manque de liquidité pour pouvoir colmater les brèches de la loi de finances pour l'exercice 2023 ».
Il est à signaler à ce propos que vers la fin du premier trimestre de l'année 2022, l'encours de la dette publique en Tunisie a progressé de 10,5% pour atteindre 106,3 milliards de dinars, contre 96,2 milliards de dinars à la même période de l'année précédente, selon le ministère des Finances. Selon la même source, l'encours de la dette extérieure du pays détient 59% du total de la dette publique, alors que la dette intérieure est d'environ 41% de la dette publique.
Cette situation n'est pas propre uniquement à notre pays car selon un récent rapport de la Banque mondiale, « toutes les économies en développement à revenu faible ou intermédiaire courent des risques croissants liés à leur dette. Fin 2021, la dette extérieure de ces pays s'élevait à 9 000 milliards de dollars, soit plus du double de son montant d'il y a dix ans ». La pandémie de Covid-19 et la guerre en Ukraine sont primordialement pointées du doigt.
Report de l'accord?
« S'il est vrai que la décision du FMI de déprogrammer le dossier de notre pays pour son conseil d'administration prévu pour le 19 décembre prochain inquiète, il est nécessaire de faire preuve de patience et d'attendre les explications aussi bien du FMI que des autorités officielles », souligne l'ancien directeur général de la politique monétaire à la Banque Centrale, Mohamed Saleh Souilem. « Il est très difficile de déterminer les causes réelles qui ont conduit à la prise de cette décision, mais il est impératif que des explications soient fournies par l'un des représentants du FMI ou du gouvernement ou mieux encore par la Banque centrale », ajoute-t-il, tout en déplorant par la même occasion le manque de clairvoyance dans la démarche actuelle du gouvernement. Il conclut que « cette décision ne traduit nullement l'annulation du préaccord conclu en octobre entre la Tunisie et le FMI ».
De son côté, l'analyste Ezzeddine Saidane explique sur sa page Facebook que « déprogrammer un dossier est une forme de rejet sévère du dossier puisque le comité exécutif ne prend même la peine de l'examiner en réunion.
Les discussions préliminaires ont suffi pour le rejeter ». Parmi les vraies raisons qui ont poussé à la prise de cette décision, il fait savoir « qu'avant d'approuver un crédit, le FMI doit s'assurer tout d'abord que le programme de réformes sous-jacent a suffisamment de chances de réussir. Le FMI ne finance jamais tout le programme de réformes. Avec l'accord de principe, l'Etat concerné doit approcher des pays et des MFI (institutions financières multilatérales) pour mobiliser les ressources complémentaires nécessaires, ou au moins obtenir des promesses fermes dans ce sens. Cela veut dire que le FMI doit s'assurer au préalable que d'autres bailleurs de fonds sont prêts à le rejoindre pour réussir ensemble le programme de réformes proposé par l'Etat en question. Il est clair que les autorités tunisiennes n'ont pas réussi à ce niveau. Il s'agit là de la principale raison de la déprogrammation du dossier de la Tunisie ».
Il ajoute que « le FMI et d'autres bailleurs de fonds ainsi que les agences de notation avaient des doutes quant à la capacité des autorités tunisiennes d'exécuter les réformes sur lesquelles elles se sont engagées, sans compter les discours profondément contradictoires du Président de la République d'un côté et de son gouvernement de l'autre et la position tranchée de l'Ugtt contre le programme de réformes sur lequel le gouvernement s'est engagé », selon ses dires. Une réaction à chaud qui pousse l'expert en question à insister sur la nécessité « d'étudier les conséquences de cette déprogrammation et de définir les prochaines étapes dont probablement le rééchelonnement de la dette extérieure et le passage par le Club de Paris ».
L'analyste Ridha Chkoundali évoque quant à lui « l'ambiguïté persistante au niveau de la sortie de la crise financière étouffante que traverse la Tunisie. Il est probable que la principale raison de cette décision soit le désaccord entre les acteurs économiques et sociaux sur le contenu des réformes inscrites au programme de réformes soumis à l'accord des experts », écrit-il dans un post sur sa page facebook. « Cette décision va aggraver la crise financière étouffante », avertit-il.
Rendez-vous après le nouvel an
« Il ne s'agit nullement d'annulation mais une nouvelle date sera convenue entre les autorités tunisiennes et le FMI concernant l'examen et l'approbation de la Facilité élargie de crédit pour la Tunisie, afin de donner aux autorités du pays davantage de temps pour finaliser les détails du programme de réformes qu'elles lui ont présenté », a annoncé hier l'agence TAP qui s'est informée auprès d'une source officielle.
« Le secrétariat du Fonds monétaire international a reporté, mercredi, le point prévu à l'ordre du jour des réunions de son Conseil d'administration et la Tunisie envisage de présenter de nouveau le dossier lors de la reprise des réunions de la direction du FMI après les vacances de fin d'année, durant le mois de janvier 2023 », ajoute la même source. « Des consultations relatives à la nouvelle date sont prévues dans les prochains jours entre les deux parties ».
Pour rappel, le 15 octobre 2022, le FMI avait annoncé dans un communiqué que ses services et les autorités tunisiennes sont parvenus à un accord au niveau des services pour soutenir les politiques économiques de la Tunisie avec un accord de 48 mois, au titre du Mécanisme élargi de crédit, d'environ 1,9 milliard de dollars.
Les autorités tunisiennes et l'équipe du FMI sont parvenues à un accord au niveau des services sur les politiques et réformes économiques qui seraient appuyées par un nouvel accord de 48 mois au titre du mécanisme élargi de crédit (Medc), pour lequel un accès de 1,472 milliard de DTS (soit environ 1,9 milliard de dollars) est sollicité. L'accord final sur le programme sera soumis à l'approbation du conseil d'administration du FMI, qui devrait examiner la demande de la Tunisie en décembre.
Le nouvel accord au titre du Medc appuiera le programme de réformes économiques des autorités visant à rétablir la stabilité extérieure et budgétaire de la Tunisie, à renforcer la protection sociale, et à promouvoir une croissance plus forte, plus verte et plus inclusive ainsi que la création d'emplois tirée par le secteur privé.


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