Le football est devenu exposé aux dangers mortels sur le terrain. La violence, phénomène récurrent, a plus que jamais atteint des proportions alarmantes... On se trompait. La violence dans le sport ne se déclenche pas seulement dans les tribunes, souvent entre supporters d'équipes adverses, ce sont désormais les joueurs qui sont à l'origine des violences les plus gratuites sur le terrain de jeu. Leurs cibles? Il ne faut pas chercher loin : les arbitres, l'équipe et les joueurs adverses, et même les représentants de l'autorité sur le terrain. Ces actes d'absolution et de décharge impliquent des enjeux et des degrés de gravité très variés. Le statut et la place du joueur ne sont plus aujourd'hui les mêmes dans beaucoup de clubs. Il se voit ainsi au-dessus de tout le monde et même de la loi. Il se permet ce qu'un bon, ou mauvais, citoyen n'oserait jamais faire. Le phénomène prend de plus en plus de l'ampleur. Pire : il se généralise. Il s'étend. Il s'universalise. Faute de n'avoir jamais, ou presque, pris au sérieux les dépassements et les dérives qui guettent nos stades et nous privent de la quiétude, les parties concernées, à savoir autorité de tutelle, fédération et clubs, se trouvent aujourd'hui dépassées par tout ce qui se passe sur les terrains de jeu. Le système d'avertissements graduels, ou encore les sanctions ‘'éducatives'', ne suffisent plus. Le phénomène a pris une dimension telle qu'il devient plus qu'urgent de s'y pencher sérieusement et de faire face aux abus et aux débordements devenus incontrôlables. Presque à chaque match, les actes ont lieu sur le terrain et non plus dans les gradins. Parfois même avec des excès qui dépassent l'imaginaire. En dépit des tentatives répétées pour éradiquer la violence, le dialogue, le vrai, n'est toujours pas amorcé. Le fait est cependant là : on assiste aujourd'hui à une ambiance exclusivement orientée vers la contestation, l'indiscipline, l'altercation, les conflits, les querelles, les désaveux. Ce qui est aussi regrettable, c'est que beaucoup de jeunes joueurs s'associent volontairement à la violence et s'en font un prétexte, voire des fois une raison. Il faut dire que le profil du joueur d'aujourd'hui est très complexe. Il a une vision assez spéciale du football. Il consacre une grande partie de sa vie sportive aux choses secondaires. Ses principales motivations diffèrent de celles des joueurs du passé. Il n'accepte pas la défaite et se voit investi d'une mission bien spéciale, indéfectible et inconditionnelle pour son équipe. Cela a fini par engendrer et intégrer une notion de territoire, avec des droits et des libertés, et surtout le recours automatique à la bagarre et à la chasse à l'homme. Dans cette atmosphère d'impunité, place de plus en plus aux gestes devenus quelque part ‘'célèbres''. Le coup de tête de Zidane est entré dans les mémoires, mais aussi dans les annales de la Coupe du monde. Provocations, insultes, violence physique, mais aussi verbale, sont très présentes sur les terrains. On insiste visiblement sur le football destiné à favoriser le développement des capacités physiques, comme la force, l'agressivité et la vivacité des réflexes, et on oublie celui qui préserve et qui consacre les qualités morales, telles que la discipline, la maîtrise de soi, la tolérance et l'altruisme. Le football tunisien connaît aujourd'hui des faits de violence marquants et désolants entre les différents acteurs des matches. Le refus des résultats, les enjeux, ou les préjugés, tels que ceux liés aux décisions des arbitres entraînent souvent la violence sur le terrain. Les scènes auxquelles nous assistons dans des rencontres de football n'honorent nullement le sport tunisien. Un sport devenu même exposé aux dangers mortels. Cette violence sur les terrains, phénomène récurrent, a plus que jamais atteint des proportions alarmantes et dangereuses. Ce sont les débordements des joueurs, mais aussi des entraîneurs et des responsables qui conduisent à des scènes de heurts et d'agressions. Des polémiques chaque week-end, où on ne tolère plus aucun droit à l'erreur, que ce soit de la part des arbitres ou de n'importe quelle partie concernée. Des faits regrettables, mais qui ne sont pas isolés. Cela tend à écorner l'image du football tunisien et à banaliser les contraintes dont il est victime. Tout ce qui s'accomplit cristallise la colère, les insultes, voire parfois la haine. Le célèbre slogan «On n'a pas le même maillot, mais on a la même passion» s'est évaporé. Il n'a plus de raison d'être dans le comportement des joueurs d'aujourd'hui. Il y a de plus en plus de dérapages qui se déroulent en toute impunité. Il faut désormais revenir à des comportements plus responsables de la part de chacun des acteurs du football. Les grands joueurs, les cadres ont une valeur d'exemple pour les jeunes...