Examen de tous les points de litige opposant les responsables de l'Ugtt à certains ministres du gouvernement qui refusent, selon les sources syndicales, «d'appliquer les accords déjà conclus dont certains remontent à 2013 et 2014 et font fi des instructions de leur chef, Habib Essid» Aujourd'hui, mardi 31 mai, le bureau exécutif de l'Ugtt conduit par Houcine Abassi, secrétaire général de la Centrale syndicale ouvrière, rencontre le chef du gouvernement, Habib Essid. L'annonce de cette rencontre a été faite dimanche 29 mai par le S.G. de l'Ugtt lors du congrès de l'Union régionale du travail à Zaghouan. Au programme de cette rencontre : l'examen de tous les points de litige opposant les responsables de l'Ugtt à certains ministres du gouvernement qui refusent, selon les sources syndicales, «d'appliquer les accords déjà conclus dont certains remontent à 2013 et 2014 et font fi des instructions de leur chef, Habib Essid». Et les mêmes sources indiquent : «La rencontre d'aujourd'hui ne portera pas uniquement sur le différend relatif à la question du relèvement de l'âge de départ à la retraite pour les fonctionnaires du secteur et de la fonction publics dans le sens où il sera obligatoire ou facultatif ou l'augmentation de la cotisation de l'affilié à la Caisse nationale de prévoyance sociale dans le cadre du plan visant à réduire le déficit chronique dont souffre la même caisse et qui risque de s'accentuer davantage au cas où l'on ne s'attaquerait pas sérieusement à cette question». Les mêmes sources ajoutent : «On évoquera aussi avec le chef du gouvernement les différends entre les secteurs de l'enseignement primaire et secondaire, d'une part, et les ministres de l'Education et de la Jeunesse et des Sports, d'autre part. Néji Jalloul, ministre de l'Education, continue à se comporter comme s'il était le père exclusif de la réforme du système éducatif. Les déclarations quotidiennes sur les nouveautés que connaîtra l'école tunisienne à partir de la prochaine rentrée scolaire montrent que tout a été fait et que les syndicalistes de l'enseignement n'auront qu'à avaliser ce qu'il a décidé, alors que la réforme n'est pas encore clôturée officiellement. Sa campagne de promotion du Livre blanc avant que la nouvelle loi d'orientation sur l'enseignement de base et secondaire ne soit soumise au parlement témoigne de son désir de mettre les syndicalistes à l'écart du débat national sur la réforme et de les livrer à la colère des parents au cas où les syndicalistes auraient des propositions contraires à ce qu'il présente comme des normes internationales sur lesquelles tout le monde est d'accord. Quant à Maher Ben Dhia, ministre de la Jeunesse et des Sports, il continue à ignorer les accords conclus avec son département visant à aligner les salaires des professeurs d'éducation physique sur ceux que perçoivent leurs collègues enseignant d'autres matières et détenteurs des mêmes diplômes d'enseignement supérieur. De son côté, Saïd Aïdi, ministre de la Santé, donne l'impression d'avoir gagné ce qu'il appelle sa guerre contre les poches de la corruption au sein du ministère, c'est-à-dire les syndicalistes qui l'empêchent d'assainir le secteur de la santé publique et il multiplie les menaces de livrer les dossiers de corruption qu'il a sous la main à la justice. En attendant, la situation se détériore quotidiennement au sein des hôpitaux publics et on enregistre à un rythme régulier des catastrophes au sein de ces mêmes établissements, le ministère se contentant de la publication d'un communiqué annonçant l'ouverture d'une enquête dont les résultats resteront un secret d'Etat». Le pèlerinage 2016, objet de surenchères De son côté, le ministre des Affaires religieuses, Mohamed Khelil, fait toujours la sourde oreille aux revendications des syndicalistes de son département qu'il refuse purement et simplement de recevoir. Et ces derniers ne sont pas restés les bras croisés puisqu'ils sont en train de l'épingler sur deux sujets aussi importants l'un que l'autre. «D'abord, souligne-t-on Place Mohamed-Ali, les dépassements enregistrés au niveau du choix des candidats au pèlerinages où on a sélectionné des candidats qui ont visité les Lieux Saints à trois reprises, alors que d'autres inscrits depuis des années sur les listes d'attente sont purement et simplement ignorés. Ensuite, le retour de plusieurs mosquées sous le contrôle des ‘‘jihadistes'' à Gafsa, Médenine, Kébili, Sfax, l'Ariana, Sidi Bouzid et Tunis, alors que le ministre assure que la situation est sous contrôle», comme l'assurent des sources sécuritaires officielles. Et à croire les sources syndicales contactées par La Presse, «la rencontre que le bureau exécutif aura avec le chef du gouvernement sera, nous l'espérons, déterminante, pour ce qui est des nouveaux rapports que l'Ugtt désire établir avec le gouvernement dans son ensemble. Notre ambition est que les ministres qui ont des agendas personnels comprennent que la réalisation de ces mêmes agendas ne passera pas par le biais de l'Ugtt».