Désagréable sensation de gâchis pour une équipe perfectible mais encore tendre... Malgré la défaite, le CA a livré une copie intéressante. Le onze à Krol a ainsi quitté Radès avec des regrets plein la tête. Dominateurs par moments, les Clubistes ont craqué, trahis par une défense prenable. Le break clubiste sfaxien a par la suite pesé lourd dans la balance, et ce, en dépit du retour en force des locaux en seconde période. Cependant, une question se pose : les joueurs du CA ont-ils vraiment cru en leurs chances ? Au coup de sifflet final de ce 124e Classico, le dénouement fut cruel pour des joueurs qui ont pourtant mis les petits plats dans les grands. Comme souvent, cette saison, face aux «grands», le CA montre son meilleur visage mais finit par plier. Pressing agressif, bloc-équipe tourné vers l'avant mais défense fébrile, il a livré une prestation pleine de maîtrise afin de prendre le dessus sur une formation sfaxienne peu entreprenante au départ mais renversante sur contre éclair. C'est ça la force du CSS. Un onze tranchant qui concrétise ses temps forts par des buts. En face, si le CA a eu des opportunités, c'est surtout grâce à l'incroyable débauche d'énergie des milieux dans l'entrejeu. Pendant que leurs coéquipiers de la défense piquaient du nez physiquement, les médians ont maintenu leur équipe à flot. Le temps qu'il ont pu... Il est d'ailleurs intéressant de noter l'activité, l'aisance et par moments la propreté du jeu clubiste. En vain toutefois, car si le CA a quelque peu sorti la tête de l'eau après l'heure de jeu, il a aussi reçu le coup de poignard fatal qui a scellé le sort du match. En clair, le CA s'est encore incliné. Désagréable sensation de gâchis pour une équipe perfectible mais encore tendre. La leçon ! Si le CA a cruellement péché dans la finition, le CSS, quant à lui, n'a pas raté ce rendez-vous. L'équipe sfaxienne a encore marqué de son empreinte ce Classico. Et les statistiques démontrent surtout que le CA a pris une leçon de réalisme. Concrètement, et à l'inverse, le CSS s'est tout simplement montré plus précis. Le CA n'a pas démérité lors du Classico, le CSS s'est tout de même imposé. Et les regrets de Krol ne se sont toujours pas dissipés. Aussi paradoxal que cela puisse paraître, une fois encore, une fois de plus, le CA a réalisé l'une de ses meilleures prestations de la saison. Un peu comme au match aller, perdu à Sfax, les hommes de Krol ont tout donné et développé un jeu très agréable en se procurant quelques occasions. Mais cela n'aura pas suffi. Les Clubistes ont du mal à s'en remettre. C'est difficile de jouer à ce niveau et de faire autant d'efforts pour finalement ne marquer aucun point. Ça reste en travers de la gorge. Ce faisant, des enseignements sont à tirer. Quand on joue contre une équipe de ce niveau, la moindre erreur de concentration entraîne une défaite, c'est ce qu'on a vu dans le premier quart d'heure puis sur le deuxième but. Non, le football n'est pas fait seulement de mérite, mais aussi de qualité et d'alternatives. Le CA a certes produit un football de belle facture, mais il est tombé sur un os, un adversaire qui a tellement de possibilités qu'il a fini par remporter ce match. La différence, c'est l'efficacité. Le CA a les occasions, mais ne conclut pas. Tout le contraire d'un CSS fringant et insolent de réalisme.